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Analyses et chiffres clés de l’Observatoire – Santé

SOMMAIRE
Analyses et chiffres clés sur la santé des enfants
– Indicateur 1 : Taux de couverture des services essentiels de santé en France et dans l’Union européenne
– Indicateur 2 : Taux de mortalité infantile en France
– Indicateur 3 : Taux de vaccination des enfants en France
– Indicateur 4 : Ecart d’exposition des enfants à la pollution de l’air et conséquences en France
– Indicateur 5 : Prévalence de l’obésité chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans en France
– Indicateur 6 : Score de niveau de bien-être et qualité de vie en lien avec la santé déclarée par les enfants de 6 à 11 ans en France
– Indicateur 7 : Part des enfants présentant un trouble probable de santé mentale en France
– Indicateur 8 : Conduites suicidaires chez les enfants en France

La santé fait partie des droits fondamentaux de chaque enfant, consacré par l’article 24 de la Convention internationale des droits de l’enfant, qui stipule : « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services. »

En France, l’action des pouvoirs publics consiste à mettre en œuvre des mesures de promotion de la santé physique et mentale de l’enfant, des interventions préventives et des soins. Cette action s’appuie sur plusieurs leviers : la diminution des facteurs de risque, la promotion des facteurs de protection et l’amélioration des conditions de prise en charge des enfants.

Malgré l’existence d’un système de santé publique ayant vocation à être accessible à toutes et tous, certains enfants restent touchés par des troubles somatiques ou psychiques susceptibles d’altérer leur santé à court, moyen ou long terme. Il existe de véritables inégalités d’accès des enfants à la prévention et aux soins sur tout le territoire français, qui ont des conséquences directes sur leur développement.

Pictogramme de la protection
En 2022, les enfants de 6 à 11 ans ayant participé à l’étude ENABEE de Santé publique France ont donné un score de 71/100 concernant leur niveau de bien-être et de qualité de vie
Pictogramme de l'inclusion
En 2022, selon l’étude ENABEE de Santé publique France, 13% des enfants de 6 à 11 ans ayant participé présentent un trouble probable de santé mentale
Picto enfants
Chaque année, le suicide est responsable de la mort de plus de 400 adolescents en France

Analyses et chiffres clés sur la santé des enfants

Périmètre : France (hors DOM) et les 27 pays de l’UE
Population : Population entière
Définition : Le taux de couverture universel en services essentiels de santé implique que l’ensemble de la population reçoit les soins de santé nécessaires et de qualité, sans faire face à des frais de santé importants
Source : Organisation mondiale de la santé


Le taux de couverture des services essentiels de santé a augmenté d’un point entre 2019 et 2021, et est au-dessus de la moyenne de l’Union européenne. 

Périmètre : France entière
Population : Moins de 1 an
Source : INSEE
Définition : Nombre de décès d’enfants de moins d’un an rapporté au nombre de naissances vivantes
Note : Données provisoires de 2021 à 2023
Lecture : En 2023, il y a eu 4 nouveaux nés décédés dans l’année pour 1 000 enfants nés vivants

Le taux de mortalité infantile a légèrement augmenté entre 2014 et 2017, avant de diminuer à partir de 2018 pour réaugmenter à partir de 2022. Entre 2014 et 2023, ce taux a augmenté de 0.5 point.

Note : Les données concernant la vaccination contre la rougeole de 2000 à 2008 affichent zéro car elles sont indisponibles
Périmètre : France (prise en compte des DOM non-indiquée)
Population : Moins de 1 an
Source : OCDE
N.B. : Vaccination contre la rougeole, la diphtérie, le tétanos et la coqueluche

Le taux de vaccination des enfants, en France, contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche est globalement stable entre 2000 et 2023, malgré de légères variations (hausse, puis baisse, particulièrement en 2020) sur la période. Le taux de vaccination des enfants contre la rougeole est, lui, en constante progression sur la période, avec une augmentation de plus de 20 points en 11 ans.  

Ecart d’exposition aux particules fines de moins de 2,5 micromètres des enfants nés en 2016 selon le niveau de vie, par rapport au niveau de vie médian en France

Population : Enfants nés en 2016
Périmètre : France hors DOM
Source : DREES (données de l’INERIS)
Définition : Les particules fines (PM2,5) sont des entités solides de très petite taille, nocives pour la santé respiratoire et cardiovasculaire. Les particules fines, de diamètre inférieur à 2,5 µm, aggravent le risque de maladies neurodégénératives et de faible poids à la naissance. Elles proviennent majoritairement du chauffage au bois, du trafic routier et des activités de chantier ou sont formées par réactions chimiques à partir de gaz précurseurs présents dans l’atmosphère.
Lecture : Selon les données de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), en 2016, les enfants les plus modestes nés cette année-là (premier dixième de niveau de vie des enfants de l’échantillon) ont une exposition aux PM2,5 de 0,44 µg/m³ plus élevée que ceux de niveau de vie médian (cinquième dixième).

L’exposition des enfants aux particules fines, en France, est marquée par les inégalités de niveau de vie qui touchent les enfants. En effet, en comparaison avec les enfants nés en 2016 dont le niveau de vie est intermédiaire (cinquième décile), les 10% des enfants les plus modestes nés en 2016 ont une exposition aux PM2,5 de 0,44 µg/m³ plus élevée. On constate que plus le niveau de vie des enfants est modeste, plus leur exposition aux particules fines est importante. Paradoxalement, cette exposition est aussi croissante dans l’autre sens : exception faite des enfants nés en 2016 dont le niveau de vie correspond au 6ème décile, les enfants nés en 2016 dont le niveau de vie correspond au 7ème, 8ème, 9ème ou 10ème (10% les plus aisés) font face à une exposition à la fois croissante et fonction de leur niveau de vie aux particules fines.

Caractéristiques des séjours de naissance selon le niveau de vie en 2016 en France

Population : Enfants nés entre 2008 et 2016
Périmètre : France hors DOM
Source : DREES
Lecture : 9,1% des naissances parmi les 10% d’enfants les plus modestes de la cohorte étudiée sont des naissances prématurées, contre 6,1% des naissances parmi les 10% d’enfants les plus aisés. Pour les enfants non nés prématurés, les enfants les 10% les plus modestes ont 1,77 fois plus de chances que les enfants les 10% les plus aisés d’avoir un petit poids à la naissance.

La pollution, et particulièrement l’exposition aux particules fines, peut avoir de lourdes conséquences sur l’état de santé des enfants à la naissance (naissance prématurée, petit poids, …). On remarque également que ces conséquences varient et sont le reflet des inégalités de niveau de vie des enfants qui naissent en France. Ainsi, alors que les naissances prématurées touchent 6,1% des naissances des 10% d’enfants les plus aisés, elles concernent 9,1% des naissances des 10% d’enfants les plus modestes. Cette observation est également valable pour les petits poids à la naissance, qui concernent 5,7% des naissances des 10% d’enfants les plus aisés, mais 9,6% des naissances des 10% d’enfants les plus modestes.

Admissions aux urgences pour asthme et bronchiolite en 2016 en France

Population : Enfants nés entre 2008 et 2016
Périmètre : France hors DOM
Source : DREES
Lecture : 1,87% des enfants du dixième le plus modeste ont une admission en urgence pour asthme avant leur troisième anniversaire, contre 1,2% des enfants du dixième le plus aisé. 4,95% des enfants du dixième le plus modeste ont une admission en urgence pour bronchiolite avant leur deuxième anniversaire, contre 2,44% des enfants du dixième le plus aisé.

Souffrir d’asthme et de bronchiolite est également un symptôme de surexposition des enfants à la pollution. A nouveau, ces troubles de santé ne touchent pas de manière égale les enfants, et les plus modestes sont les plus exposés. Ce constat est particulièrement valable pour la bronchiolite, qui touche, en 2016, 4,95% des enfants du premier décile (10% les plus modestes) de 0 à 2 ans nés entre 2008 et 2016, contre 2,44% des enfants du dixième décile (10% les plus aisés), aussi âgés de 0 à 2 ans et nés entre 2008 et 2016.

Périmètre : France (prise en compte des DOM non-indiquée)
Population : Enfants et jeunes de 5 à 19 ans
Définition : Le surpoids est le résultat d’une accumulation excessive de graisses corporelles. On considère que l’enfant est en surpoids à partir du moment où sa quantité de masse grasse représente un danger pour sa santé. L’identification d’une situation de surpoids ou d’obésité chez l’enfant se fait en calculant son Indice de masse corporelle (IMC) régulièrement. Cet IMC est comparé à la courbe de corpulence, un outil de référence qui tient compte de l’âge et du sexe de l’enfant. Une personne est considérée comme en surpoids si son indice de masse corporelle (IMC) est supérieur à 25 et comme obèse si celui-ci dépasse 30 (OMS). Le diagnostic de surpoids et d’obésité se fait en mesurant le poids et la taille des personnes et en calculant l’indice de masse corporelle (IMC) : poids (kg)/taille² (m²).
Source : Organisation mondiale de la santé

Alors que l’obésité touchait de manière croissante les enfants et adolescents, en France, entre 2000 et 2008 (près de + 1,5 point sur la période), celle-ci recule progressivement depuis le pic de 5,38%, atteint en 2008. Ainsi, le taux d’obésité chez les enfants et adolescents en France est descendu à 4,13% en 2022, un chiffre inférieur à celui de l’année 2000.

Picto enfants
Les enfants ont évalué leur niveau de bien-être et de qualité de vie à 71/100

Note : Trois points de vue complémentaires ont été collectés pour évaluer la santé mentale des enfants : les enfants eux-mêmes (du CP au CM2), les parents et les enseignants.
Population : Enfants de 6 à 11 ans
Périmètre : France hors DOM
Source : Santé publique France

En 2022, l’étude ENABEE, lancée par Santé publique France avec l’appui des ministères chargés de la Santé et de l’Education nationale et des acteurs agissant auprès des enfants et des jeunes a permis de produire des indicateurs sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans en France. Dans le cadre de cette étude, les enfants ont évalué leur niveau de bien-être et de qualité de vie à 71/100, ce qui, sans être dramatique, n’est pas significativement élevé.

L’enquête nationale EnCLASS, déployée la même année, a été menée auprès de 9 337 élèves du secondaire (11-18 ans). Si la grande majorité des élèves interrogés expriment une satisfaction vis-à-vis de leur vie actuelle et se perçoivent en bonne santé, seule la moitié des élèves présentent un bon niveau de bien-être mental. On observe une part non négligeable de jeunes présentant un risque de dépression et déclarant un sentiment de solitude, des plaintes psychologiques et/ou somatiques ou des pensées suicidaires.

L’étude montre que les collégiens et les lycéens ont connu une nette dégradation de leur santé mentale entre 2018 et 2022. Cette dégradation est plus marquée chez les jeunes filles et creuse l’écart filles-garçons déjà observé auparavant dans les précédentes études EnCLASS. Quel que soit le niveau de scolarité, les garçons sont plus nombreux que les filles à penser être en bonne santé et à être satisfaits de leur vie actuelle.

Picto enfants
13% des enfants de 6 à 11 ans présentent un trouble probable de santé mentale

Population : Enfants de 6 à 11 ans
Périmètre : France hors DOM
Source : Santé publique France

En 2022, Santé publique France, avec l’appui des ministères chargés de la Santé et de l’Education nationale et des acteurs agissant auprès des enfants et des jeunes, a réalisé l’étude ENABEE qui vise à produire des indicateurs sur le bien-être et la santé mentale des enfants de 3 à 11 ans, en France hexagonale.

Les données de l’étude ont été obtenues en croisant les informations émanant de trois sources : les parents, les enseignants et les enfants. Les premières données de cette étude montrent que 13% des enfants en élémentaire présentent un trouble probable de santé mentale : trouble émotionnel probable, trouble oppositionnel probable ou trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité probable.  

Ce taux de prévalence est du même ordre de grandeur que ceux observés dans d’autres pays en Europe sur la même tranche d’âge en 2010 et 2017.

Part d’activité moyenne de passages aux urgences pour idées et geste suicidaire chez les 11-17 ans en France

Note : Certaines données affichent zéro car elles sont indisponibles.
Population : Enfants de 11 à 17 ans
Périmètre : France entière
Source : Santé publique France
Lecture : En Auvergne-Rhône-Alpes, en 2017-19, la part des passages aux urgences pour idées suicidaires était en moyenne de 2,56‰ chez les 11-17 ans

Depuis quelques années, Santé publique France alerte sur le fait que les mineurs sont davantage touchés par des idées suicidaires et des gestes auto infligés. La crise du Covid-19 a exacerbé ce risque et la détérioration de la santé mentale des enfants et des jeunes aboutit à de nombreuses tentatives de suicide.  Les chiffres ici présentés mettent en avant cette augmentation, mais aussi les variations territoriales. Les enfants et jeunes de certains départements sont effectivement plus touchés par ce phénomène, comme en Guyane, à la Réunion, ou encore en Grand-Est. Cette tendance s’observe aussi concernant les idées suicidaires : les enfants et adolescents y sont davantage en proie depuis la crise du Covid-19, les taux ayant augmenté de plusieurs points, et notamment dans certains territoires. Les enfants et adolescents de la Réunion sont particulièrement touchés.

Part des décès par suicide chez les 10-19 ans en France

Note : Certaines données affichent zéro car elles sont indisponibles.
Population : Enfants de 10 à 19 ans
Périmètre : France entière
Source : Santé publique France
Lecture : En Bourgogne-Franche-Comté, en 2015-17, les suicides représentaient 16,4% des causes de décès chez les 10-19 ans.

Chaque année, le suicide est responsable de la mort de plus de 400 adolescents en France, ce qui en fait la 2e cause de mortalité pour cette tranche d’âge. L’adolescence constitue l’âge de la vie pour lequel les tentatives de suicide sont les plus fréquentes.

Le suicide est un phénomène complexe qui résulte de l’interaction de nombreux facteurs : des déterminants biologiques, psychologiques, sociaux mais aussi environnementaux, qui sont de mieux en mieux connus. Parmi les principaux facteurs de risque figurent les troubles psychiques, les antécédents familiaux, l’appartenance à un groupe vulnérable, la précarité des conditions de vie, l’isolement, l’exposition à des violences, etc. Les idées suicidaires et des antécédents personnels de comportement suicidaire comptent également parmi les facteurs de risque les plus importants.

Pour répondre à cet enjeu, il existe en France une Stratégie nationale de prévention du suicide, intégrant des dispositifs de réduction des risques sur tout le territoire. En ce sens, en septembre 2023, le dispositif de prévention « VigilanS » était déployé dans 17 régions, dont 4 régions d’Outre-mer, et 96 départements. L’évaluation de ce dispositif par Santé publique France en 2023 a montré que le risque de réitération suicidaire était réduit de près de 40% pour les patients inclus dans VigilanS comparativement à un groupe de patients non inclus dans ce dispositif. Ces travaux se poursuivent et ils méritent d’intégrer une approche encore plus ciblée sur les publics les plus à risque, notamment les filles, qui sont surreprésentées dans les urgences pédopsychiatriques pour gestes auto infligés.

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