84 enfants soldats libérés, encore des milliers enrôlés
Publié le 21 juin 2009
Ils ont entre 14 et 18 ans et ont manié les armes pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Des ex-enfants soldats tchadiens initiés aux atrocités. Ils sont aujourd’hui libres mais vont avoir des difficultés à reprendre une existence « normale ».
Ils ont entre 14 et 18 ans et ont manié les armes pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Des ex-enfants soldats tchadiens initiés aux atrocités. Ils sont aujourd’hui libres mais vont avoir des difficultés à reprendre une existence « normale ».
Ces 84 jeunes ont été enrôlés par des groupes rebelles. Recrutés de force dans l’est du Tchad, à Abéché, Biltine, Guéréda, Koulbouss et dans certains villages frontaliers du Soudan. Durant les affrontements, 18 d’entre eux ont été touchés par des balles, dont 10 gravement.
Exténués et traumatisés
Faits prisonniers en mai par les forces gouvernementales dans un groupe de 236 rebelles, ces jeunes ont été remis officiellement la semaine dernière à l’Unicef. Exténués, traumatisés, 83 enfants ont été conduits dans un centre dans lequel ils pourront bénéficier d’une aide psychosociale. Le dernier de ces 84 jeunes restant pour l’instant à l’hôpital pour se faire soigner.
Il faut à présent retrouver les proches de ces enfants, quand ceux-ci en ont encore. Les recherches ont commencé, tandis que les enfants tentent lentement de se reconstruire. « Les enfants bénéficient durant une durée maximale de 90 jours d'un accompagnement psychosocial et un suivi individualisé pour faciliter leur reconversion à la vie civile et familiale, explique Désiré Mohindo, du bureau de l’Unicef au Tchad. La phase de réinsertion - communautaire, scolaire ou d'auto-prise en charge économique - est déclenchée après le retour en famille et en communauté. Cependant les enfants bénéficient dans le Centre de Transit et d’Orientation des leçons d'alphabétisation et d'orientation scolaire et professionnelle. »
Si le processus de retour à la vie civile est un chemin difficile, les enfants sont aujourd’hui soulagés, libérés. D’après les travailleurs humanitaires, « leur moral est bon. »