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Le 10 mai 2022, des filles de 6e année étudient assidûment pendant un cours d'art au lycée de filles Halima Khazzan dans la province de Paktia, en Afghanistan. Avant le 23 mars 2022, les filles de la 7e à la 12e année fréquentaient également cette école. ©UNICEF/UN0683670/Hubbard
Le 10 mai 2022, des filles de 6e année étudient assidûment pendant un cours d'art au lycée de filles Halima Khazzan dans la province de Paktia, en Afghanistan. Avant le 23 mars 2022, les filles de la 7e à la 12e année fréquentaient également cette école. ©UNICEF/UN0683670/Hubbard

Afghanistan : L’interdiction, pour les filles, d’accéder à un enseignement secondaire engendre de lourdes pertes économiques

Kaboul, le 15 août 2022 – D’après les résultats de la dernière analyse menée par l’UNICEF, priver les filles afghanes de leur droit à l’enseignement secondaire aura un effet dévastateur sur l’économie du pays. Ainsi, l’interdiction, pour les filles, d’accéder à l’éducation secondaire s’est traduite par une perte économique de 500 millions de dollars en un an.

Priver les filles d’un accès à l’enseignement secondaire coûte à l’Afghanistan 2,5 % de son produit intérieur brut (PIB) annuel, révèle une nouvelle étude de l’UNICEF.

Si les trois millions de filles actuellement privées d’éducation secondaire étaient en mesure de terminer leurs études et d’intégrer le marché du travail, les filles et les femmes apporteraient une contribution d’au moins 5,4 milliards de dollars à l’économie afghane.

Au-delà des répercussions économiques, des conséquences multiples

Les estimations de l’UNICEF ne tiennent pas compte des conséquences non financières qui découlent de l’interdiction pour les filles d’accéder à l’éducation, telles que les pénuries à venir d’enseignantes, de médecins et d’infirmières, l’impact qui en résulte sur la diminution de la fréquentation de l’école primaire par les filles et l’augmentation des coûts de santé relatifs aux grossesses chez les adolescentes. Les estimations ne tiennent pas compte non plus des avantages plus larges de l’éducation, notamment le niveau d’instruction général, la réduction des mariages d’enfants et la diminution de la mortalité infantile [1].

« La décision adoptée le 23 mars de ne pas autoriser les filles à retourner à l’école secondaire est choquante et profondément désolante. Non seulement elle viole le droit fondamental des filles à l’éducation, mais elle les expose à une vulnérabilité accrue et à un plus grand risque d’exploitation et d’abus, y compris la traite des enfants et le mariage précoce et forcé », a déclaré le Dr Mohamed Ayoya, représentant de l’UNICEF en Afghanistan. « Aujourd’hui, cette nouvelle analyse expose clairement le terrible impact économique de cette décision sur le PIB du pays. »

Avant même que les Talibans ne s’emparent du pouvoir le 15 août dernier, l’Afghanistan comptait déjà plus de 4,2 millions d’enfants non scolarisés, dont 60 % de filles. Bien que les coûts potentiels de la non-scolarisation des garçons et des filles soient élevés en termes de manque à gagner, la non-scolarisation des filles est particulièrement coûteuse du fait de la corrélation entre le niveau d’éducation des filles et le report de leur mariage et de leur maternité, leur participation à la vie active, leur capacité à faire des choix concernant leur propre avenir et leur capacité à investir davantage dans la santé et l’éducation de leurs propres enfants plus tard au cours de leur vie. L’analyse indique que l’Afghanistan ne sera pas en mesure de regagner le PIB perdu au cours de la période transition et d’atteindre son véritable potentiel de productivité si le droit des filles à accéder à l’enseignement secondaire et à le terminer n’est pas respecté.

« L’UNICEF veut que chaque fille et chaque garçon en Afghanistan aille à l’école et apprenne », a déclaré le Dr Ayoya. « Nous ne cesserons pas de défendre cet objectif jusqu’à ce qu’il soit atteint. Non seulement l’éducation est un droit pour chaque enfant, mais elle constitue également le socle sur lequel repose la croissance future de l’Afghanistan. »

La fourniture de services vitaux essentiels elle aussi menacée

Outre le fait que les filles ne peuvent pas retourner à l’école secondaire, l’UNICEF a également du mal à apporter aux adolescentes les services vitaux dont elles ont besoin, comme le soutien à la prévention de l’anémie et l’accès à la santé et à l’hygiène menstruelles, que l’UNICEF avait l’habitude de fournir dans les établissements scolaires.

La malnutrition infantile augmente également. En juin 2021, 30 000 enfants étaient traités pour malnutrition aiguë sévère en Afghanistan ; en juin 2022, ce sont 57 000 enfants qui ont été admis pour bénéficier d’un traitement, soit une augmentation de 90 %. Les enfants sont obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille au lieu d’aller à l’école, qui est l’endroit le plus sûr où ils puissent être.

Au cours des 12 derniers mois, les services de santé et de nutrition en milieu scolaire ont fourni à 272 386 adolescentes des suppléments en fer et en acide folique. Par conséquent, l’incapacité des adolescentes à poursuivre leur éducation compromet leur santé.

Une crise complexe et multidimensionnelle

« L’Afghanistan reste l’une des crises les plus complexes et multidimensionnelles du monde pour les enfants », a déclaré le Dr Ayoya. « Nous sommes à un moment charnière pour toute une génération d’enfants en Afghanistan. Les droits des filles sont menacés, leur enfance est marquée par la privation. C’est pourquoi, malgré les difficultés de l’environnement opérationnel, l’UNICEF intensifie ses activités, les met en œuvre et obtient des résultats sans précédent. Ce faisant, nous tenons à dire au peuple afghan que, sans sa confiance et son soutien, nous ne pourrions pas accomplir ce que nous accomplissons. Nous remercions également nos donateurs et nos partenaires pour leur générosité, et nous les encourageons à poursuivre leur soutien en faveur des enfants, particulièrement à l’approche de l’hiver. »

[1] Quentin Wodon, Claudio Montenegro, Hoa Nguyen, And Adenike Onagoruwa (2018): The cost of not educating girls – MISSED OPPORTUNITIES: THE HIGH COST OF NOT EDUCATING GIRLS

Les contenus multimédias sont disponibles ICI.

Note sur la méthodologie : L’idée de base derrière le principe des primes salariales est que l’impact économique des différents niveaux d’éducation, quels qu’ils soient, peut être mesuré par l’effet de la scolarisation sur la productivité du travail et les salaires. Pour saisir le rendement financier de l’éducation, on peut utiliser les différences salariales observables entre les travailleurs ayant des niveaux d’éducation différents sur le marché du travail. Pour cette analyse, l’UNICEF a utilisé les estimations fournies dans l’étude de 2018 de la Banque mondiale intitulée « Managed labor migration in Afghanistan ».

Pour plus d’informations, un résumé synthétique de trois pages est disponible ici.