Haïti : la situation neuf mois après le séisme
Publié le 13 octobre 2010
Le 12 janvier dernier à 16h53, la vie des Haïtiens a basculé dans l’horreur. Le séisme a fait près de 3 millions de victimes. Rien qu’à Port-au-Prince, la capitale, près d’1,5 million de personnes se sont brusquement retrouvées à la rue. L’Unicef s’est immédiatement mobilisé pour venir au secours des sinistrés, en particulier des enfants, plus vulnérables que jamais.
Neuf mois après le séisme qui a frappé Haïti, 1,3 million de personnes vivent toujours dans des camps. Les deux millions de personnes affectées directement ou indirectement par la catastrophe sont encore loin d’avoir retrouvé la normalité à laquelle ils aspirent. Parmi elles, 800 000 enfants dont l’Unicef a fait une priorité. Sur le terrain, une assistance d’urgence immédiate, dans le secteur de la santé, de l’eau, de l’hygiène et de l’assainissement leur a été apportée.
La violence du séisme a été telle que parmi ces 800 000 enfants, plus de la moitié sont encore extrêmement vulnérables : leur bien être et leur sécurité sont très fragiles. Ce sont surtout les enfants non accompagnés, ceux qui ont été séparés de leurs familles suite à la catastrophe, qui préoccupent l’Unicef. En effet, ils vivent sous la menace du trafic d’enfants, du viol, de la transmission du VIH/Sida, de sévices, etc.
Les stigmates du tremblement de terre sont toujours là et seul un infime pourcentage des décombres a, à ce jour, été dégagé, le plus souvent avec des moyens dérisoires. Pour remettre le pays sur pied, l’Unicef a décidé de placer les enfants et les jeunes au cœur de ses actions. Afin de les aider à regagner confiance en eux-mêmes et en l’avenir, l’Unicef les encourage à prendre part aux projets de reconstruction.
Les défis de l’Unicef
Dans la plupart des cas, les enfants qui ont survécu au séisme ont été traumatisés par ce qu’ils ont vu pendant et après la catastrophe. Non seulement, ils ont perdu des parents, des proches, des camarades d’école, mais en plus leurs maisons ont été détruites. Alors, pour redonner à ces enfants les repères dont ils ont besoin, l’Unicef appuie son action sur cinq thèmes majeurs : l’éducation, la protection de l’enfance, la nutrition, l’eau –l’hygiène et l’assainissement- et la santé. Durant les deux prochaines années, l’Unicef va travailler sur ces problématiques, à travers des objectifs définis.
Pour l’éducation, l’Unicef veut permettre un accès équitable à une éducation de qualité à tous les enfants, y compris ceux qui n’allaient pas à l’école avant le séisme. En ce qui concerne la protection de l’enfance, l’Unicef soutient une volonté politique qui renforce l’environnement protecteur des enfants, l’école en faisant partie. Avec la rentrée du 4 octobre, 2000 tentes ont été transformées en écoles temporaires, et d’ici la fin du mois de novembre, 200 d’entre elles deviendront des écoles semi-permanentes. Pour répondre concrètement aux besoins, du matériel scolaire pour élèves et enseignants a été distribué à 720 000 enfants et 15 000 enseignants.
Concernant la nutrition, les projets de lutte contre la sous-nutrition chronique se concentreront davantage sur les femmes enceintes et les enfants jusqu’à 24 mois. Pour l’eau, l’hygiène et l’assainissement, l’Unicef va multiplier les installations sanitaires dont le manque criant impactait directement la santé de la population haïtienne jusqu’à présent.
Enfin, le système de santé, jusque-là centralisé et dominé par le secteur privé, n’était pas capable de répondre efficacement lors de catastrophes humanitaires. Par conséquent, l’Unicef met tout en œuvre pour réhabiliter et reconstruire un système national de santé décentralisé, accessible à tous. Aujourd’hui, grâce aux campagnes de vaccination d’urgence, plus d’1 million d’enfants et de jeunes de moins de 20 ans ont été vaccinés contre les maladies évitables : diphtérie, tétanos, coqueluche, rougeole, rubéole et polio. Enfin, l’Unicef soutient le rétablissement des services de vaccination de routine, avec une attention particulière aux endroits les plus reculés.
D’après le plan d’action du gouvernement haïtien actuel, il faudra une dizaine d’années pour voir la reconstruction et la réalisation de projets devenir une réalité en Haïti.