Les Pygmées, une population stigmatisée et exploitée
Publié le 11 août 2009
Ils vivent dans les forêts centrafricaines. Marginalisés à cause de leur petite taille et de leur culture, les Pygmées Aka sont utilisés comme main d’œuvre bon marché, et parfois même considérés comme des esclaves. A l’occasion de la journée internationale des peuples autochtones du monde du 9 août, l’Unicef rappelle le principe d’égalité de tous les enfants, quelle que soit leur origine.
Le chef de camp Aka, Somoya Grégoire, et les siens ont l'habitude de travailler pour les villageois Bantu en échange de ce que ceux-ci veulent bien leur donner. En général : de vieux vêtements, de l'alcool bon marché ou des cigarettes. Les Pygmées font l’objet de violences verbales et physiques. Ils développent en général un fort sentiment d’infériorité et d’exclusion.
L’Unicef travaille en Centrafrique pour informer les Pygmées Aka sur leurs droits, afin de les convaincre qu’ils peuvent s’affranchir de l’exploitation. « Nous ne savions même pas que nous avions des droits, nous avons été exploités pendant très longtemps, explique le chef de camp Aka. Si les villageois veulent notre travail, ils doivent nous payer un salaire équitable. Grâce à l'argent, nous sommes libres d'acheter ce que nous voulons. Nous n'avons pas de maitres.»
Habitat naturel détruit
La plupart des Pygmées Aka vivent dans une extrême pauvreté, sans terres ou moyens de subsistances indépendants. La destruction graduelle de leur habitat naturel par l'exploitation forestière et l'agriculture oblige de plus en plus de familles, traditionnellement nomades, à se sédentariser autour de villes et villages. Un contact plus proche et plus régulier avec les villageois les met en plus grand danger d'exploitation. Mais ils courent également plus de risques d'attraper des maladies. Et comme la plupart des personnes indigènes de Centrafrique, ils sont raillés ou rejetés quand ils vont se faire soigner dans une clinique.
À la base de ces discriminations, il y a d’abord un problème très concret : peu d'enfants Aka sont enregistrés à la naissance. Ils ne bénéficient donc pas des droits comme l'accès aux soins de santé et à l'éducation. Le taux de mortalité infantile au sein de cette population représente plus du double du taux national. La rougeole reste une cause majeure de mortalité, et les enfants Aka sont nombreux à souffrir de malnutrition.
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