Mettre en place de nouveaux mécanismes de financement international
Publié le 21 décembre 2005
Face au manque de ressources fiables et prévisibles pour faire face aux enjeux du développement, il faut ouvrir le débat sur les financements innovants.
Un premier mécanisme de financement innovant, que les Britanniques proposent et auquel la France apporte son soutien, est la facilité financière internationale (International Financial Facility-IFF). Il accorderait aux pays en développement des prêts gagés sur l’APD à laquelle ils ont droit afin de leur permettre une utilisation immédiate des fonds. Ces promesses serviraient en quelque sorte de garanties à partir desquelles les investisseurs privés prêteraient des volumes importants. L’IFF permet de déconnecter la disponibilité des fonds de leur collecte et de désannualiser les versements d’APD aux pays bénéficiaires. Elle représente une garantie d’emprunts sur les marchés financiers pour mobiliser rapidement un volume plus important de ressources.
Le second mécanisme est celui du prélèvement international de solidarité, qui permettrait, selon Severino, de produire des ressources réellement additionnelles. Les mécanismes de prélèvements présenteraient l’avantage, par rapport à l’IFF, de ne pas peser sur les générations futures, et de donner lieu à la production d’un « double dividende » : en plus de financer le développement, ils pourraient contribuer à d’autres objectifs socialement utiles (protection de l’environnement dans le cas d’un prélèvement sur le transport aérien). Le Président de la République française, Jacques Chirac, s’implique fortement dans la promotion cette idée. Même si certains pays expriment leur intérêt depuis plusieurs années (Brésil, Canada, Belgique…) d’autres y sont encore totalement réfractaires, au premier rang desquels les Etats-Unis.