L'univers UNICEF France

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif.

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants.

Découvrir
My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire.

Découvrir
Photo d'illustration de la boutique solidaire de l'UNICEF France

Que devient la boutique de l’UNICEF France ?

Notre boutique en ligne solidaire ferme ses portes. Lisez notre FAQ pour en savoir plus.

En savoir plus
Divia, 5 ans, et Damia, 8 ans, accompagnés de leur mère Olga, 36 ans, sont arrivés en Roumanie le lundi 28 février 2022 de Zaporizhzhia, une ville du sud-est de l’Ukraine.
Divia, 5 ans, et Damia, 8 ans, accompagnés de leur mère Olga, 36 ans, sont arrivés en Roumanie le lundi 28 février 2022 de Zaporizhzhia, une ville du sud-est de l’Ukraine. © UNICEF/UN0599060/Moldova

Ukraine : « Notre priorité est de protéger les enfants et éviter le traumatisme »

Alors que le conflit armé en Ukraine s’intensifie, l’afflux de réfugiés continue et les besoins humanitaires augmentent d’heure en heure. Plus que jamais, les équipes de l’UNICEF sont mobilisées sur le terrain pour aider les enfants et leurs familles.

Directeur adjoint du bureau de l’UNICEF en Europe et Asie centrale, Philippe Cori livre son constat alarmant de la situation. Mais tout en portant un message d’espoir pour éviter le traumatisme des enfants et ainsi préserver leur avenir.

Philippe Cori, directeur adjoint du bureau UNICEF en Europe et Asie centrale : « Nous avons encore besoin du soutien des donateurs » © UNICEF France

Quelle est la situation globale actuellement en Ukraine ?

La situation est très grave, un cap a été franchi dans l’intensification du conflit. Nous ne nous attendions pas à ce que cela arrive, et malheureusement nous devons constater que la terreur a franchi un nouveau cap. Les enfants sont victimes des bombardements, des infrastructures civiles du pays sont détruites par les bombardements, comme les écoles, les maternités, des orphelinats, des hôpitaux…Cette intensité du conflit devient inacceptable.

Par exemple, lors de ma dernière visite en décembre au Donbass, à l’est de l’Ukraine dans la zone de conflit depuis 2014, j’ai vu les désastres provoqués par le conflit, les maisons détruites et des conditions difficiles pour les habitants vivant dans la zone. Il est très difficile pour les équipes de l’UNICEF d’intervenir car le Donbass est toujours une zone de conflit, et lors de cette visite j’ai même vu 3 missiles envoyés au-dessus de nos têtes. C’est effrayant. Aujourd’hui, les équipes de l’UNICEF ont dû quitter Kyiv pour s’installer à Lviv, car la situation est devenue trop dangereuse dans la capitale en ce moment.

Dans ce conflit, malheureusement les enfants sont les victimes les plus vulnérables, il y a déjà beaucoup de blessés et tués, et cela peut augmenter. Nous voyons quotidiennement des écoles, maternités, orphelinats, hôpitaux sous les décombres. L’UNICEF demande l’arrêt immédiat du conflit. Il est inacceptable que des enfants soient pris pour cible.

Sur le plan humanitaire, quelle est la première conséquence de ce conflit ?

Il y a plusieurs conséquences et cela explique la diversité des actions de notre intervention pour les enfants, comme en matière de santé et protection. Mais je dirais que la première conséquence est évidemment le déplacement des populations qui fuient les bombardements et les combats, et donc l’afflux de réfugiés dans les pays limitrophes.

Si le conflit perdure, on va s’attendre à plus de personnes sur les routes, encore plus de réfugiés. Déjà on compte plus d’un millions de réfugiés. Leurs conditions d’hygiène et de santé deviennent extrêmement préoccupantes tant en Ukraine que sur les routes de l’exode.

Concrètement, comment UNICEF intervient pour aider les enfants réfugiés et leurs familles ?

L’UNICEF met en place de plus en plus de « points bleus » sur le terrain et dans les pays voisins. Ce sont des espaces d’accueil et de prise en charge des enfants et de leurs familles où nos équipes leur donnent des premiers soins pour le traumatisme des enfants, fournitures diverses comme de l’eau, des médicaments, des kits d’hygiène (couche culottes, serviette hygiénique, lingettes, savons…), des aliments nutritionnels… Vous avez certainement vu dans les médias certaines mères qui accouchent dans des refuges souterrains. Ce sont des conditions inacceptables, c’est pourquoi nous leur venons en aide pour que ces mères puissent accoucher dans des conditions de sécurité le plus possible.

Ces points bleus permettent de limiter aussi l’impact de la crise sur les enfants. Notre priorité est de protéger les enfants et d’éviter leur traumatisme. Nous créons ainsi tout un univers de protection dans ces points bleus en proposant des activités ludiques et psychosociales pour que les enfants sortent de leur traumatisme. Il est important de créer, même temporairement, un espace de jeu et de loisirs éducatifs pour préserver les enfants du contexte de conflit meurtrier.

Au vu de l’ampleur du conflit et de cette crise des réfugiés, comment l’UNICEF compte gérer cette situation ?

A ce jour, l’UNICEF compte 13 équipes sur le terrain à travers l’Ukraine et dans les pays frontaliers. Nous sommes actuellement en train de recruter du personnel pour répondre à cette aggravation de la crise, en augmentant nos effectifs donc des psychologiques car nous devons répondre aux besoins des enfants. J’en profite pour saluer le travail de nos collègues UNICEF sur le terrain qui ne ménagement pas leurs efforts en ce moment, et font un travail remarquable.

Il faut bien comprendre que cette crise est avant tout une crise humanitaire « des enfants » car ils sont les premières victimes. Il y a un élan de générosité formidable en Europe et dans le monde, les gens ont conscience de la nécessité d’aider et soutenir les enfants et leurs familles en détresse. Je retiens en positif à la fois la mobilisation citoyenne, l’élan de solidarité, et l’action des pays voisins. Il est important que cette solidarité continue de s’exprimer pour porter l’espoir et arrêter les hostilités.

Quels sont les besoins financiers actuellement pour soutenir l’intervention de l’UNICEF ?

Les besoins financiers ne cessent d’augmenter. L’UNICEF a fait récemment un appel de fonds de 349 millions de dollars pour l’Ukraine et les pays voisins. Quant à l’appel de fonds global inter-agences ONU, il monte jusqu’à 1,4 milliard de dollars.

Les gens sont solidaires, les donateurs sont généreux, cela nous encourage et nous permet de soutenir les enfants et leur famille dans ces moments terribles qu’ils traversent. C’est maintenant qu’il faut nous aider pour maintenir notre intervention humanitaire.

Quel est votre message à partager avec les Internautes qui nous lisent ?

J’ai un message d’espoir à partager, celui d’une résolution du conflit car il est inacceptable de laisser les enfants sous les bombes en Ukraine. Les populations sont contre le conflit et le disent à travers leur mobilisation citoyenne, leur élan de solidarité.
Nous avons besoin du soutien des médias pour faire entendre la voix des enfants touchés par ce conflit. Nous avons encore besoin du soutien des donateurs, qui sont généreux et qui je l’espère continueront de l’être.
Les heures comptent, les enfants d’Ukraine ont besoin de vos dons. Je peux témoigner que chacun de vos dons ont un impact concret sur le terrain pour aider ces enfants traumatisés.
Une nouvelle fois, je remercie les donateurs français pour leur générosité et leur soutien.
Merci à vous.