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14-month-old Mwavita is screened for malnutrition in front of her shelter at the Lwashi IDP site in North Kivu province, DR Congo, March 12, 2024. © UNICEF/UNI539063/Benekire
Mwavita, 14 mois, est soumise à un test de dépistage de la malnutrition devant son abri dans le site de déplacés de Lwashi, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo, le 12 mars 2024.

Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires : 59 pays touchés par la malnutrition aiguë en 2023

Rome, le 24 avril 2024 – Selon le dernier Rapport Mondial sur les Crises Alimentaire (GRFC), près de 282 millions de personnes dans 59 pays et territoires ont connu des niveaux élevés de faim aiguë en 2023 ; ce qui équivaut à une augmentation globale de 24 millions par rapport à l’année précédente.

Cette augmentation est due à la hausse de la fréquence des crises alimentaires couvertes par le rapport ainsi qu’à une forte détérioration de la sécurité alimentaire, en particulier dans la bande de Gaza et au Soudan.

Pendant quatre années consécutives, la proportion de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë est restée élevée, avec près de 22% des personnes recensées dépassant largement les niveaux enregistrés avant la crise du COVID-19.

Les femmes et les enfants sont en première ligne de ces crises alimentaires, avec plus de 36 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrant de malnutrition aiguë dans 32 pays, selon le rapport. La malnutrition aiguë s’est aggravée en 2023, en particulier chez les personnes déplacées en raison des conflits et des catastrophes.

Le Réseau Mondial de lutte contre les crises alimentaires lance un appel urgent en faveur d’une stratégie de transformation qui intégrerait aux efforts d’urgence déployés à grande échelle, des mesures de paix, de prévention et de développement, pour briser le cycle de la faim aiguë demeurant toujours à des niveaux inacceptables.

« Cette crise exige une réponse urgente. Il est essentiel d’utiliser les données de ce rapport pour transformer les systèmes alimentaires et s’attaquer aux causes sous-jacentes de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition », a déclaré António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies.

36 pays figurent systématiquement dans les analyses du GRFC depuis 2016, reflétant la persistance continue de la pauvreté alimentaire aiguë au fil des ans. A eux seuls, ces pays comptent actuellement 80 % des personnes les plus touchées par la faim dans le monde. 

Le nombre de personnes confrontées à des niveaux urgents d’insécurité alimentaire aiguë (Phase 4 de l’IPC) a également augmenté d’un million dans 39 pays et territoires, la plus forte augmentation ayant été enregistrée au Soudan.

En 2023, plus de 705 000 personnes se trouvaient dans une situation d’insécurité alimentaire catastrophique (Phase 5 de l’IPC) et risquaient de mourir de faim. Il s’agit du chiffre le plus élevé dans l’histoire des analyses du GRFC et il a été multiplié par quatre depuis 2016. La bande de Gaza regroupe actuellement 80 % des personnes confrontées à une menace de famine imminente, avec le Soudan du Sud, le Burkina Faso, la Somalie et le Mali.

Selon les prévisions du GRFC 2024, environ 1,1 million de personnes dans la bande de Gaza et 79 000 personnes au Soudan du Sud devraient se trouver en situation de catastrophe alimentaire (Phase 5 de l’IPC) d’ici juillet 2024 ; portant le nombre total de personnes confrontées à ce niveau le plus élevé d’insécurité alimentaire à près de 1,3 million.

L’intensification des conflits et de l’insécurité, l’impact des chocs économiques et les effets des phénomènes climatiques extrêmes continuent d’être à l’origine d’une insécurité alimentaire aiguë. Ces facteurs interdépendants aggravent la fragilité des systèmes alimentaires, la marginalisation des zones rurales, la mauvaise gouvernance et les inégalités, et entraînent des déplacements massifs de populations à l’échelle mondiale. La protection des populations déplacées est également menacée par l’insécurité alimentaire.

Les conflits restent la cause principale, affectant 20 pays, avec près de 135 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë, soit près de la moitié du nombre total de personnes dans le monde. Le Soudan a connu la plus forte détérioration de sa situation en raison des conflits, avec 8,6 millions de personnes supplémentaires confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë par rapport à 2022.

Les phénomènes météorologiques extrêmes ont également touché 18 pays où plus de 77 millions de personnes ont été confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë ; un chiffre en hausse par rapport à 2022 où ces phénomènes touchaient 57 millions de personnes dans 12 pays. En 2023, le monde a connu l’année la plus chaude jamais enregistrée et les crises climatiques ont affecté les populations, avec des épisodes de graves inondations, de tempêtes, de sécheresses, d’incendies, d’épidémies et de maladies.

Les crises économiques ont principalement affecté 21 pays où 75 millions de personnes étaient confrontées à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, en raison de leur forte dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires et de produits agricoles, de difficultés macroéconomiques persistantes, notamment la dépréciation de la monnaie, la hausse des prix et le niveau élevé de la dette.

La lutte contre les crises alimentaires persistantes nécessite des investissements nationaux et internationaux urgents et durables pour transformer les systèmes alimentaires et stimuler le développement agricole et rural, ainsi qu’une meilleure préparation aux crises et une organisation de l’aide humanitaire à grande échelle, dans les régions où les populations en ont le plus besoin. La paix et la prévention doivent également faire partie intégrante de la transformation à long terme des systèmes alimentaires. Sans cela, les gens continueront à souffrir de la faim toute leur vie et les plus vulnérables en mourront.

Depuis 2023, les besoins dépassent les ressources disponibles. Les opérations humanitaires sont aujourd’hui désespérément surchargées, et beaucoup d’entre elles sont obligées de réduire et de diminuer encore l’aide apportée aux plus vulnérables. Une gouvernance économique mondiale plus équitable et plus efficace est impérative et doit s’accompagner de plans gouvernementaux visant à réduire et à éradiquer la faim.

Pour remédier à l’aggravation de l’insécurité alimentaire, la communauté internationale a pris une série d’engagements audacieux, notamment dans le cadre des récentes initiatives du G7 et du G20. Le Réseau Mondial contre les crises alimentaires propose de tirer parti de sa connaissance inégalée en matière de crise alimentaire dans les pays les plus fragiles pour renforcer les liens et établir une cohérence, dans la mesure du possible, entre ces diverses initiatives mondiales et garantir un impact novateur et concret pour les personnes touchées par ces crises.

À propos du Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires :

Le Rapport Mondial sur les Crises Alimentaires (GRFC) est produit chaque année par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN) et lancé par le Réseau Mondial contre les crises alimentaires (GNAFC) – une initiative multipartite qui comprend des organisations des Nations Unies, l’Union européenne, l’Agence des États-Unis pour le développement international et des agences non gouvernementales qui travaillent ensemble pour lutter contre les crises alimentaires.

Pour consulter le résumé du Rapport : GRFC2024-brief-fr.pdf (fsinplatform.org)

Note aux rédactions :

On parle d’insécurité alimentaire aiguë lorsque l’incapacité d’une personne à consommer une nourriture adéquate met sa vie ou ses moyens de subsistance en danger immédiat. Elle s’appuie sur des mesures internationalement reconnues de la faim aiguë, telles que le système intégré de classification des phases de la sécurité alimentaire de l’IPC, qui distingue cinq phases d’insécurité alimentaire aiguë : 1) Minimale, 2) Menace, 3) Crise, 4) Urgence et 5) Catastrophe ; stade auquel la famine peut être déclarée.

Une crise alimentaire est une situation où l’insécurité alimentaire aiguë nécessite une action urgente pour protéger et sauver des vies et les moyens de subsistance au niveau local ou national et dépasse les ressources et les capacités locales de réponse. Une crise alimentaire est définie comme « majeure » si plus d’un million de personnes ou plus de 20 % de la population totale de la localité est estimée être en phase 3 de crise ou plus, ou si au moins une zone est classée en phase 4 d’urgence ou plus.