L’ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF, Orlando Bloom, s’est rendu dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh, où les coupes budgétaires menacent l’avenir de plus d’un demi-million d’enfants.
Plus de 300 000 enfants pourraient être privés d’accès à l’éducation d’ici 2026, en raison des nouvelles coupes budgétaires prévues à l’échelle mondiale.
Dhaka/New York, le 6 novembre 2025 – L’ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF, Orlando Bloom, s’est rendu cette semaine au Bangladesh pour constater les effets des coupes sévères dans l’aide publique au développement (APD) sur le demi-million d’enfants vivant dans les camps rohingyas de Cox’s Bazar.
Au cours de sa visite de quatre jours, Orlando Bloom a rencontré des enfants, des familles et des travailleurs humanitaires pour mesurer l’ampleur des difficultés financières qui compromettent l’éducation, la santé, la protection et la survie des enfants dans les plus grands camps de réfugiés du monde.
L’éducation, un espoir menacé
« Les enfants vivant dans ces camps dépendent entièrement de l’aide humanitaire, qui malheureusement se raréfie », a déclaré Orlando Bloom. « J’ai rencontré Aziz, 14 ans, qui m’a confié rêver de devenir ingénieur pour construire un drone capable de montrer au monde combien les enfants rohingyas ont besoin de soutien. Ces enfants ont besoin d’éducation pour espérer un avenir. »
En juin dernier, faute de financement, l’UNICEF a dû fermer temporairement la plupart des écoles des camps de réfugiés rohingyas, affectant près de 150 000 enfants. Grâce à des efforts de mobilisation de fonds, les enfants de tous niveaux ont pu récemment reprendre le chemin de l’école. Cependant, un nouveau déficit budgétaire prévu début 2026 menace de provoquer la fermeture de l’ensemble des établissements, privant plus de 300 000 enfants d’accès à l’éducation.
« J’ai discuté avec Husna, une jeune fille de 15 ans, dans une école soutenue par l’UNICEF. Elle est incroyablement studieuse, n’a manqué aucun cours depuis qu’elle a intégré l’école du camp il y a trois ans et apprend même l’anglais en ligne pour améliorer ses perspectives d’avenir. Elle m’a confié vouloir devenir médecin afin d’aider les filles comme elle. Maintenir les écoles ouvertes est essentiel : c’est la seule chance pour ces jeunes filles d’espérer un avenir meilleur et d’échapper au mariage précoce, une menace qui plane sur la majorité d’entre elles », témoigne l’acteur.
Pour les enfants confrontés à des situations d’urgence, l’école constitue une véritable bouée de sauvetage : elle leur offre non seulement la possibilité d’apprendre, mais aussi un espace sûr, à l’abri de l’exploitation, du mariage précoce, de la traite ou encore du recrutement par des groupes armés. En revanche, l’absence d’éducation formelle les expose à ces risques graves, en particulier les filles et les adolescentes, déjà fragilisées par le déplacement et les traumatismes qu’il entraîne.
Santé, hygiène et protection en péril
Ces derniers mois, l’UNICEF a renforcé ses interventions en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), apportant de l’eau potable, des installations sanitaires et des produits d’hygiène à plus de la moitié de la population des camps afin de prévenir les épidémies et les maladies. Malgré ces efforts, les affections cutanées liées au manque d’hygiène, comme la gale, ont augmenté de 24 % en un an, touchant désormais près d’un demi-million de personnes vivant dans les camps.
Malgré les efforts déployés pour maintenir les services essentiels, la récente réduction de l’aide internationale a eu de graves répercussions sur la sécurité des enfants. En octobre seulement, plus de 400 enfants rohingyas vivant dans les camps auraient été victimes de violations graves des droits humains – principalement des enlèvements et des recrutements par des groupes armés. Ce chiffre, trois fois supérieur à celui enregistré à la même période l’an dernier, souligne l’urgence de renforcer les mesures de protection et d’intervention.
« En plus de tous les autres défis auxquels les camps sont confrontés, l’insuffisance des services de protection expose les enfants à un risque réel de nouveaux abus et de négligence. Ils doivent être protégés contre la violence et l’exploitation », a déclaré Orlando Bloom. « J’ai rencontré deux enfants qui venaient de s’échapper après avoir été enlevés et détenus pendant plusieurs mois par des groupes armés. Leurs récits sont bouleversants. Marqués à vie par ce qu’ils ont vécu, ils restent extrêmement vulnérables. Cela nous rappelle avec force l’urgence d’intensifier les actions de protection pour sauver la vie des enfants. »
La malnutrition, une autre urgence silencieuse
Durant sa visite, Orlando Bloom a rencontré des mères d’enfants de moins de cinq ans touchés par la malnutrition aiguë, un phénomène en forte progression faute de financements suffisants. D’après les données de l’UNICEF, les admissions d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère ont augmenté de 11 % entre janvier et septembre 2025 par rapport à l’an dernier.
Dans les camps rohingyas, l’UNICEF œuvre à prévenir la malnutrition en soutenant l’alimentation des nourrissons et des jeunes enfants, et en assurant la prise en charge de tous les cas de malnutrition aiguë sévère. Faute de financements durables après 2025, ces services vitaux pour les mères et les enfants pourraient être interrompus.
Une génération en danger
« Depuis huit ans, l’UNICEF travaille sans relâche pour offrir un avenir aux enfants rohingyas réfugiés. Mais la brutalité et la rapidité des coupes de financement menacent désormais de créer une génération perdue », alerte Rana Flowers, représentante de l’UNICEF au Bangladesh. « Si rien ne change, plus d’un demi-million d’enfants risquent des séquelles à vie, la perte de leur enfance, voire la mort. La crise financière actuelle compromet tout : l’alimentation, la santé et la protection contre la violence. »
Cette visite survient dans un contexte de réduction généralisée de l’aide internationale par de nombreux gouvernements. L’UNICEF avertit que ces coupes menacent directement la vie et l’avenir des enfants. L’organisation anticipe une baisse d’au moins 20 % de ses revenus mondiaux d’ici quatre ans.
« La situation dans les camps rohingyas est une crise de survie pour les enfants », a affirmé Orlando Bloom. « La communauté internationale doit se mobiliser pour les soutenir : ils ont plus que jamais besoin d’aide. Aucun enfant ne doit être laissé pour compte. »
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