L'univers UNICEF France

My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants

Découvrir

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif

Découvrir

Notre boutique en ligne solidaire se refait une beauté. Nous vous informerons de la date de reprise dès que possible.

Découvrir
Photo prise à Mannheim, en Allemagne, le 08/06/2024 au Festival de la Jeunesse. © UNICEF/UNI595827/Stroisch

L'Observatoire des droits de l'enfant

En savoir plus
Le 4 mai, des agents de santé examinent les enfants pour détecter d'éventuels cas de malnutrition dans la clinique de santé primaire soutenue par l'UNICEF à Tawila, dans le nord du Darfour. © UNICEF/UNI789992/Jamal
Le 4 mai, des agents de santé examinent les enfants pour détecter d'éventuels cas de malnutrition dans la clinique de santé primaire soutenue par l'UNICEF à Tawila, dans le nord du Darfour. © UNICEF/UNI789992/Jamal

Dans les régions les plus vulnérables du monde, l'insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition augmentent pour la sixième année consécutive

Genève/New York/Rome/Washington D.C., le 16 mai 2025 – En 2024, dans certaines des régions les plus vulnérables du monde, l’insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition infantile ont augmenté pour la sixième année consécutive, précipitant des millions de personnes au bord du gouffre, selon le dernier Rapport mondial sur les crises alimentaires (GRFC), publié aujourd’hui.

Le rapport souligne que les conflits, les chocs économiques, les événements climatiques extrêmes et les déplacements forcés continuent d’aggraver l’insécurité alimentaire et la malnutrition à travers le monde, avec des conséquences catastrophiques dans de nombreuses régions déjà fragiles.

En 2024, plus de 295 millions de personnes dans 53 pays et territoires ont souffert de niveaux aigus de faim — soit 13,7 millions de plus qu’en 2023. Fait particulièrement préoccupant : la prévalence croissante de l’insécurité alimentaire aiguë, qui touche désormais 22,6 % de la population évaluées. C’est la cinquième année consécutive que ce taux dépasse les 20 %.

Au cours de la même période, le nombre de personnes confrontées à une situation d’insécurité alimentaire extrême (phase 5 de l’IPC) a plus que doublé, jusqu’à atteindre 1,9 million, soit le chiffre le plus élevé jamais enregistré depuis que le GRFC a commencé à établir ses bilans en 2016.

La malnutrition, en particulier chez les enfants, a atteint des niveaux extrêmement élevés, notamment dans la bande de Gaza, au Mali, au Soudan et au Yémen. 26 crises nutritionnelles à travers le monde ont plongé près de 38 millions d’enfants de moins de cinq ans en situation de malnutrition aigüe sévère (MAS).

Le rapport souligne également une forte augmentation de la faim due aux déplacements forcés, avec près de 95 millions de personnes déplacées de force — y compris des déplacés internes, des demandeurs d’asile et des réfugiés — vivant dans des pays confrontés à des crises alimentaires comme la République démocratique du Congo, la Colombie, le Soudan et la Syrie, sur un total mondial de 128 millions de déplacés.

« Ce Rapport mondial sur les crises alimentaires est une nouvelle condamnation sans équivoque d’un monde qui a dangereusement dévié de sa trajectoire », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres. « Des crises de longue date sont aujourd’hui aggravées par une nouvelle menace : la réduction dramatique des financements humanitaires vitaux pour y répondre. Il ne s’agit pas seulement d’un échec pour les systèmes – c’est un échec pour l’humanité. La faim au XXIe siècle est injustifiable. On ne peut pas répondre à des ventres vides avec des mains vides et des regards détournés. »

Les principaux facteurs de l’insécurité alimentaire aiguë et de la malnutrition sont :

  • Les conflits : il s’agit du principal facteur de l’insécurité alimentaire aiguë, touchant environ 140 millions de personnes dans 20 pays et territoires. La famine a déjà été confirmée au Soudan et des alertes ont été lancées concernant d’autres zones à risque où les populations subissent des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire telles que la bande de Gaza, le Soudan du Sud, Haïti et le Mali.
  • Les chocs économiques : parmi lesquels l’inflation et la dévaluation monétaire, qui ont entraîné la faim dans 15 pays, affectant 59,4 millions de personnes – soit encore près du double des niveaux enregistrés avant le COVID-19 malgré une légère baisse par rapport à 2023. Certaines des crises alimentaires les plus graves et les plus longues sont principalement dues à ces chocs économiques, notamment en Afghanistan, au Soudan du Sud, en République arabe syrienne et au Yémen.
  • Les évènements climatiques extrêmes : en particulier les sécheresses et les inondations provoquées par El Niño, qui ont plongé 18 pays dans des crises alimentaires et touché plus de 96 millions de personnes, avec des impacts importants en Afrique australe, en Asie du Sud et dans la Corne de l’Afrique.

Selon les perspectives du GRFC, les crises alimentaires devraient persister en 2025, le Réseau mondial prévoit en effet la plus forte réduction des financements humanitaires destinés aux crises alimentaires et nutritionnelles depuis la création du rapport.

L’insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition ont atteint des niveaux records, mais les financements mondiaux connaissent leur plus forte baisse depuis des années et la mobilisation politique s’affaiblit. 

Pour briser le cycle de la faim et de la malnutrition croissantes, il faut prendre des mesures audacieuses privilégiant les actions fondées sur des données factuelles et axées sur les résultats. Cela implique de mutualiser les ressources, de déployer à grande échelle les initiatives qui ont déjà fait leurs preuves et de placer les besoins et les voix des communautés touchées au cœur de chaque réponse.

Au-delà de l’aide d’urgence, le Réseau mondial contre les crises alimentaires recommande d’investir dans les systèmes alimentaires locaux et les services nutritionnels intégrés afin de remédier aux vulnérabilités à long terme et de renforcer la résilience face aux chocs, en particulier dans les régions sujettes aux crises où 70 % des ménages ruraux dépendent de l’agriculture pour leur survie et leurs moyens de subsistance.

Consulter le rapport complet ICI.

Citations des principaux responsables :

Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF : « Dans un monde d’abondance, rien ne justifie que des enfants souffrent de la faim ou meurent de malnutrition. La faim ronge l’estomac des enfants. Elle ronge aussi leur dignité, leur sentiment de sécurité et leur avenir. Comment pouvons-nous rester les bras croisés alors qu’il existe suffisamment de ressources alimentaires pour nourrir tous les enfants qui souffrent de la faim dans le monde ? Comment pouvons-nous ignorer ce qui se passe sous nos yeux ?  La vie de millions d’enfants est menacée par la réduction des financements destinés aux services nutritionnels essentiels. »

Hadja Lahbib, Commissaire européenne chargée de l’égalité, de la préparation et de la gestion des crises : « Le Rapport mondial sur les crises alimentaires de cette année dresse une fois de plus un tableau sombre et inacceptable de la progression de la faim. Il ne s’agit pas simplement d’un appel à l’action, mais d’un impératif moral. À l’heure où les coupes budgétaires pèsent lourdement sur le système humanitaire, nous réaffirmons notre engagement à lutter contre la faim dans le monde. Nous n’abandonnerons pas les plus vulnérables, en particulier dans les pays fragiles et touchés par des conflits. Nous continuerons à promouvoir et à défendre le droit international humanitaire. Les défis d’aujourd’hui sont plus grands que jamais, mais notre solidarité l’est aussi. Le moment est venu d’agir avec unité et détermination, et de prouver que même dans les moments les plus difficiles, l’humanité peut et va relever le défi. » 

QU Dongyu, Directeur général de la FAO : « Au moment où nous publions le Rapport mondial sur les crises alimentaires 2025, nous avons pleinement conscience que l’insécurité alimentaire aiguë n’est pas seulement une crise, mais une réalité quotidienne pour des millions de personnes, qui vivent pour la plupart dans des zones rurales. La voie à suivre est claire : il est essentiel d’investir dans l’agriculture d’urgence, non seulement pour répondre à la crise immédiate, mais aussi parce qu’il s’agit de la solution la plus rentable pour obtenir des résultats significatifs et durables. »

Alvaro Lario, Président du FIDA : « Ce rapport souligne qu’il est essentiel que les interventions humanitaires s’accompagnent d’investissements dans le développement rural et le renforcement de la résilience afin de garantir une stabilité durable, au-delà des interventions d’urgence. Les communautés rurales, en particulier les petits exploitants agricoles, jouent un rôle central dans la sécurité alimentaire, la résilience et la croissance. Cela est encore plus vrai dans les contextes fragiles. »

Raouf Mazou, Haut-Commissaire adjoint aux opérations du HCR : « Les personnes déplacées font preuve d’une force remarquable, mais la résilience à elle seule ne peut pas éliminer la faim. Alors que l’insécurité alimentaire s’aggrave et que les crises humanitaires s’éternisent, nous devons passer de l’aide d’urgence à des réponses durables. Cela implique de créer de réelles opportunités – accès à la terre, à des moyens de subsistance, aux marchés et aux services – afin que les populations puissent nourrir leur famille, non seulement aujourd’hui, mais aussi à long terme. »

Axel van Trotsenburg, Directeur général pour les politiques de développement et les partenariats de la Banque mondiale : « La crise alimentaire mondiale menace non seulement des vies, mais aussi la stabilité et le potentiel de sociétés entières. Ce qu’il faut maintenant, c’est une action collective afin que nous puissions construire un avenir sans faim. » 

Cindy McCain, Directrice exécutive du PAM : « Comme toutes les autres organisations humanitaires, le PAM est confronté à d’importants déficits budgétaires qui l’ont contraint à réduire considérablement ses programmes d’aide alimentaire. Des millions de personnes souffrant de la faim ont perdu, ou perdront bientôt, l’aide vitale que nous leur fournissons. Nous avons testé et vérifié l’efficacité de solutions pour lutter contre la faim et l’insécurité alimentaire. Mais nous avons besoin du soutien de nos donateurs et partenaires pour les mettre en œuvre. » 

Notes aux rédactions :

Le Rapport mondial sur les crises alimentaires (GRFC) est publié chaque année par le Global Network Against Food Crises (GNAFC) et basé sur des analyses du Food Security Information Network (FSIN).

À propos du GNAFC: Le Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNAFC) est une alliance internationale regroupant les Nations unies, l’Union européenne, des agences gouvernementales et non gouvernementales qui travaillent ensemble pour lutter contre les crises alimentaires. Il s’agit d’une plateforme unique réunissant des agences opérationnelles clés, des institutions financières internationales, des États membres et des organisations qui cherchent conjointement à réduire et à éliminer la faim grâce à des mesures fondées sur des données probantes et dont l’efficacité a été démontrée.