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Le 5 juin 2025 ,Mariam, 2 ans, souffre de malnutrition aiguë : elle ne pèse que 5 kilos, tandis que le poids moyen d'un enfant de deux ans devrait être d'environ 11 kilos. Elle se trouve à l'hôpital Nasser de Khan Younis, dans la bande de Gaza. © UNICEF/UNI812782/Eleyan

Gaza : la famine recule, mais l’urgence humanitaire reste critique

Rome/Genève/New York, le 19 décembre 2025 – La dernière analyse IPC (Classification intégrée de la sécurité alimentaire) pour Gaza confirme qu’aucune zone de la bande de Gaza n’est actuellement classée en situation de famine suite au cessez-le-feu d’octobre et à l’amélioration de l’accès humanitaire et commercial.

Cette avancée encourageante reste toutefois extrêmement fragile, car la population continue de faire face à la destruction massive des infrastructures, à l’effondrement des moyens de subsistance et à la chute de la production alimentaire locale, compte tenu des restrictions imposées aux interventions humanitaires.

Sans une augmentation soutenue et à grande échelle de l’aide alimentaire, des moyens de subsistance, de l’agriculture et des soins de santé, ainsi qu’une augmentation des flux commerciaux, des centaines de milliers de personnes pourraient rapidement retomber dans la famine, ont averti aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Selon le nouveau rapport IPC, au moins 1,6 million de personnes, soit 77 % de la population, sont toujours confrontées à une insécurité alimentaire aiguë dans la bande de Gaza, parmi lesquelles plus de 100 000 enfants et 37 000 femmes enceintes et allaitantes devraient souffrir de malnutrition aiguë jusqu’en avril prochain. Quatre gouvernorats (Gaza Nord, Gaza, Deir al-Balah et Khan Younis) sont actuellement classés en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC) jusqu’en avril 2026, le gouvernorat de Gaza ayant été rétrogradé par rapport à la classification précédente de famine. Cette phase indique toujours une grave insécurité alimentaire caractérisée par d’importants déficits alimentaires, des niveaux élevés de malnutrition aiguë et un risque élevé de mortalité.

Si le cessez-le-feu a permis d’améliorer certaines livraisons de denrées alimentaires, d’aliments pour animaux, de produits de première nécessité et d’importations commerciales essentielles à Gaza, améliorant ainsi l’accès à la nourriture pour certains ménages, la plupart des familles restent confrontées à de graves pénuries. Depuis le cessez-le-feu, plus de 730 000 personnes ont été déplacées, beaucoup d’entre elles vivant dans des abris de fortune et dépendant largement de l’aide humanitaire.

À cela s’ajoutent l’accès limité aux services de base en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène (WASH), aux soins de santé, ainsi que la destruction généralisée des terres agricoles, du bétail, des activités de pêche, des routes et d’autres infrastructures essentielles, ce qui pose d’énormes défis pour la population et pour les efforts de secours en cours.

Les besoins humanitaires restent considérables, l’aide actuelle ne répondant qu’aux besoins les plus vitaux. Les enfants de moins de cinq ans, ainsi que les femmes enceintes et allaitantes, figurent toujours parmi les plus vulnérables, confrontés à des niveaux de malnutrition inquiétants malgré les récentes améliorations.

Même si les marchés sont désormais mieux approvisionnés en aliments nutritifs grâce à l’amélioration des livraisons humanitaires et commerciales, les familles vulnérables, en particulier celles qui ont des enfants, n’ont pas les moyens de les acheter. Les aliments riches en nutriments, en particulier les protéines, restent rares et hors de prix, ce qui empêche 79 % des ménages d’acheter de la nourriture ou d’avoir accès à l’eau potable. Aucun enfant n’atteint le niveau minimum de diversité alimentaire, et deux tiers d’entre eux souffrent de pauvreté alimentaire sévère, ne consommant qu’un ou deux groupes d’aliments.

La situation est aggravée par la surpopulation dans les abris de fortune, les systèmes d’égouts endommagés, l’approvisionnement en eau peu fiable et le fait que les familles doivent brûler du bois ou des déchets pour se chauffer. Ensemble, ces conditions favorisent l’apparition d’épidémies et accélèrent la propagation des infections respiratoires, des diarrhées et des maladies de la peau, en particulier chez les enfants.

La FAO, l’UNICEF, le PAM et l’OMS se tiennent prêts à intensifier encore leurs actions. Cependant, les contraintes liées aux restrictions à l’importation, aux difficultés d’accès et aux importants déficits de financement entravent considérablement leur capacité à intervenir à l’échelle requise, en particulier dans les domaines de la sécurité alimentaire, de la nutrition, de la santé, de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène, de l’agriculture et du rétablissement des moyens de subsistance.

« Les agriculteurs, les éleveurs et les pêcheurs de Gaza sont prêts à relancer la production alimentaire, mais ils ne peuvent le faire sans un accès immédiat aux fournitures de base et à des financements » a déclaré Rein Paulsen, directeur du Bureau des situations d’urgence et de la résilience de la FAO. « Le cessez-le-feu a ouvert une petite fenêtre permettant aux fournitures agricoles indispensables à la survie d’atteindre les agriculteurs vulnérables. Seuls des financements et un accès élargi et durable permettront de relancer la production alimentaire locale et de réduire la dépendance à l’aide extérieure. »

« Les enfants de Gaza ne sont plus confrontés à une famine mortelle, mais ils restent en grand danger. Après plus de deux ans de conflit incessant, leur corps et leur cerveau en développement ont subi des séquelles profondes et persistantes » a déclaré Lucia Elmi, directrice des opérations d’urgence de l’UNICEF. « Les marchés sont désormais approvisionnés en nourriture, mais de nombreuses familles n’ont tout simplement pas les moyens de s’en procurer. Les établissements de santé fonctionnent à peine, l’eau potable et les services d’assainissement sont rares, et l’hiver aggrave les souffrances des personnes déplacées qui sont entassées dans des abris de fortune. Ces fragiles acquis pourraient disparaître du jour au lendemain si les combats reprenaient. Nous avons besoin d’un accès humanitaire durable, du rétablissement des services de base et, surtout, d’une paix durable. Les enfants de Gaza ont suffisamment souffert. Le monde ne peut pas détourner le regard maintenant. »

« Une fois de plus, nous avons prouvé que nous pouvons lutter contre la famine lorsque nous disposons de l’accès, de la sécurité et des fonds nécessaires pour fournir de la nourriture et une aide vitale », a déclaré Ross Smith, directeur de la préparation et de la réponse aux situations d’urgence du PAM. « Le moment est venu de consolider ces acquis et de veiller à ce que les populations puissent bénéficier de manière fiable des services essentiels. Le PAM reste déterminé à aider les familles de Gaza à passer de la dépendance à l’aide à l’autosuffisance et à un avenir sans faim, fondé sur l’espoir, la stabilité et la prospérité. »

« Le cessez-le-feu a créé un espace propice à la reprise, mais il n’a pas réparé les dégâts causés par deux années de conflit. Seulement 50 % des établissements de santé de Gaza sont partiellement opérationnels et beaucoup ont été endommagés pendant le conflit », a déclaré Altaf Musani, directeur du service Gestion des situations d’urgence et des catastrophes à l’OMS. « Même les établissements de santé qui sont opérationnels sont confrontés à des pénuries de fournitures et d’équipements essentiels, qui sont soumis à des procédures d’entrée complexes et à des restrictions, beaucoup d’entre eux étant classés comme pouvant avoir un double usage. La malnutrition reste élevée, en particulier chez les enfants et les femmes. L’OMS soutient sept centres de stabilisation de la malnutrition aiguë sévère dans la bande de Gaza. Il faut faire beaucoup plus pour répondre aux besoins considérables en matière de santé. Afin de renforcer les services vitaux et d’élargir l’accès aux soins, l’OMS demande instamment que les fournitures médicales, les équipements et les structures hospitalières préfabriquées essentiels soient approuvés et autorisés à entrer dans la bande de Gaza dans les plus brefs délais. »

La FAO, l’UNICEF, le PAM et l’OMS exhortent toutes les parties à :

  • Garantir un accès humanitaire et commercial durable, sûr, sans entrave et rapide à travers Gaza ;
  • Lever les restrictions sur les importations essentielles, notamment les intrants agricoles, les denrées alimentaires, les produits nutritionnels et les fournitures médicales ;
  • Augmenter rapidement le financement des services essentiels, notamment l’alimentation, la nutrition, la santé, l’eau et l’assainissement, l’agriculture et le soutien aux moyens de subsistance, afin d’éviter une nouvelle détérioration de la situation et de permettre la réhabilitation et le relèvement ;
  • Relancer la production alimentaire locale et les chaînes de production.

Les agences avertissent que sans une action décisive dès maintenant, les progrès réalisés depuis le cessez-le-feu pourraient rapidement s’effondrer. Seuls un accès sans entrave, l’approvisionnement et un financement à grande échelle peuvent empêcher le retour de la famine et aider Gaza à sortir de la survie pour se diriger vers la reprise.

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