Déclaration de Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF.
New York/Amman/Port Soudan, le 22 septembre 2025 – « L’attaque par drone contre une mosquée du camp de déplacés d’Abu Shouk, à Al Fasher, dans le Darfour du Nord, pendant la prière du Fajr il y a trois jours, est choquante et inadmissible. Selon les premiers rapports, au moins 11 enfants âgés de 6 à 15 ans ont été tués dans cette attaque meurtrière, qui a touché non seulement la mosquée, mais aussi les maisons adjacentes. De nombreux autres enfants ont été blessés.
Depuis plus de 500 jours, les enfants d’Al Fasher subissent le siège incessant des Forces de soutien rapide (FSR). Ils sont pris au piège de la violence, disposent d’un accès restreint à la nourriture, à l’eau potable et aux soins de santé, et sont témoins d’horreurs qu’aucun enfant ne devrait jamais voir. Cette dernière attaque a déchiré des familles et anéanti tout sentiment de sécurité chez des enfants qui ont déjà tant souffert.
Par ailleurs, hier, un camion-citerne de l’UNICEF a été touché par un drone à Al Fasher alors qu’il livrait de l’eau potable à 8 500 personnes déplacées et patients hospitalisés, notamment à l’hôpital Al Saudi, l’un des rares centres de santé encore en activité dans la ville. C’est le troisième camion soutenu par l’UNICEF à être pris pour cible en trois mois. Ces attaques mettent gravement en danger le personnel humanitaire et les fournitures vitales.
Avec Al Fasher assiégée, ces attaques privent les familles d’eau potable alors que la malnutrition infantile et les maladies sont en forte augmentation. Les familles déplacées et les hôpitaux dépendent désormais presque entièrement de l’approvisionnement en eau par camion-citerne. Sans cette aide, beaucoup seront contraints de se tourner vers des points d’eau insalubres, exposant davantage les enfants à des maladies hydriques mortelles.
Il est révoltant que des enfants continuent d’être tués, mutilés et traumatisés par un conflit dont ils ne sont pas responsables et sur lequel ils n’ont aucun pouvoir. Leurs maisons, leurs écoles et leurs lieux de culte, qui sont protégés par le droit international humanitaire, sont désormais pris pour cibles.
Toutes les parties au conflit doivent mettre fin à ces attaques, respecter leurs obligations en vertu du droit international humanitaire et garantir la protection des enfants en toutes circonstances. La vie des enfants est en jeu et l’impunité ne peut être tolérée. Une enquête rapide et approfondie doit être menée sur ces atrocités, et les responsables doivent être tenus pour pleinement responsables.
Chaque enfant a le droit de vivre en sécurité. L’UNICEF se tient aux côtés des enfants d’Al Fasher et du Soudan. Nous ne cesserons de réclamer leur protection et de faire entendre leur voix jusqu’à ce que la violence cesse. »