L'univers UNICEF France

My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants

Découvrir

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif

Découvrir

Notre boutique en ligne solidaire se refait une beauté. Nous vous informerons de la date de reprise dès que possible.

Découvrir
Photo prise à Mannheim, en Allemagne, le 08/06/2024 au Festival de la Jeunesse. © UNICEF/UNI595827/Stroisch

L'Observatoire des droits de l'enfant

En savoir plus
Centre de stabilisation nutritionnelle soutenu par l'UNICEF, hôpital de l'État de Bentiu, Soudan du Sud, mars 2025. © UNICEF/UNI782064
Centre de stabilisation nutritionnelle soutenu par l'UNICEF, hôpital de l'État de Bentiu, Soudan du Sud, mars 2025. © UNICEF/UNI782064

Soudan du Sud : l'insécurité alimentaire et la malnutrition atteignent des niveaux alarmants

Djouba, le 12 juin 2025 – La population de deux comtés du Soudan du Sud risque d’être confrontée à la famine dans les mois à venir, alors que le conflit dans l’État du Haut-Nil s’intensifie, détruisant les habitations, perturbant les moyens de subsistance et entravant l’acheminement de l’aide humanitaire.

La dernière mise à jour du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC)[1] indique une détérioration des conditions alimentaires et nutritionnelles dans les zones du Soudan du Sud touchées par les combats au cours des derniers mois. Dans l’État du Haut-Nil, la population de 11 des 13 comtés est désormais confrontée à une situation d’urgence alimentaire.

Les comtés de Nasir et d’Ulang, dans le Haut-Nil, sont particulièrement préoccupants. Selon les projections les plus pessimistes, leur population pourrait être menacée par la famine. Depuis mars, ces régions ont été le théâtre d’affrontements violents et de bombardements aériens, ayant entraîné des déplacements massifs. Dans l’État du Haut-Nil, quelque 32 000 personnes se trouvent en situation de famine (phase 5 de l’IPC), un chiffre trois fois supérieur aux dernières projections.

D’autres régions du pays qui ont été épargnées par le conflit ont vu leur situation s’améliorer, passant de l’état d’urgence (phase 4 de l’IPC) à l’état de crise (phase 3 de l’IPC), ce qui s’explique dans certaines zones par une meilleure production agricole et dans d’autres par la poursuite des interventions humanitaires. Cette évolution souligne l’impact positif que la stabilité peut avoir sur la sécurité alimentaire.

Néanmoins, 7,7 millions de personnes (57 % de la population) continuent de souffrir d’une insécurité alimentaire aiguë (phase 3 ou + de l’IPC) et des poches de famine (phase 5 de l’IPC) persistent au Soudan du Sud depuis plusieurs années, principalement en raison du conflit. La dernière famine confirmée au Soudan du Sud remonte à 2017.

« À l’heure actuelle, le Soudan du Sud ne peut pas se permettre de sombrer dans le conflit. Cela plongerait des communautés déjà vulnérables dans une grave insécurité alimentaire, entraînant une famine généralisée car les agriculteurs se verraient empêchés de travailler leurs terres », a déclaré Meshack Malo, représentant national de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Soudan du Sud. « Le passage de la phase 4 à la phase 3 de l’IPC dans dix comtés témoigne clairement des dividendes de la paix. »

L’accès humanitaire dans les zones touchées par le conflit reste très limité, privant les communautés vulnérables d’une aide vitale en cette période de soudure et alors que le conflit et les déplacements se poursuivent. Le rapport révèle également que 66 % (1,04 million de personnes) de la population de l’État du Haut-Nil est désormais confrontée à une situation de crise (phase 3 de l’IPC), d’urgence (phase 4 de l’IPC) ou de famine (phase 5 de l’IPC) en matière de sécurité alimentaire.

« Une fois de plus, nous constatons les effets dévastateurs du conflit sur la sécurité alimentaire au Soudan du Sud », a déclaré Mary-Ellen McGroarty, directrice nationale et représentante du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies au Soudan du Sud. « Le conflit ne détruit pas seulement les maisons et les moyens de subsistance, il déchire les communautés, restreint l’accès aux marchés et fait grimper les prix des denrées alimentaires en flèche. Une paix durable est essentielle, mais pour l’instant, il est crucial que nos équipes puissent accéder aux familles prisonnières du conflit dans le Haut-Nil afin de leur distribuer de la nourriture en toute sécurité et ainsi les empêcher de basculer dans la famine. »

La malnutrition augmente également parmi les enfants et les mères dans un contexte d’épidémie de choléra. Trois comtés supplémentaires dans l’État du Haut-Nil et l’Etat d’Unité ont atteint les niveaux les plus critiques de l’IPC. Dans l’ensemble du pays, le nombre d’enfants exposés au risque de malnutrition aiguë est passé à 2,3 millions, contre 2,1 millions au début de l’année, un chiffre déjà sans précédent.

« Selon les dernières projections, 200 000 jeunes enfants supplémentaires sont exposés à un risque élevé de malnutrition. Les difficultés d’accès qui persistent dans certaines des zones les plus touchées, ainsi que la fermeture de sites de santé et de nutrition, réduisent les chances d’intervention et de prise en charge précoce. En outre, l’épidémie de choléra a aggravé une situation déjà difficile, plongeant ces enfants dans une lutte précaire pour leur survie », a déclaré Noala Skinner, représentante de l’UNICEF au Soudan du Sud. « Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin d’assurer la continuité des services de prévention et de traitement de la malnutrition et de les renforcer », a-t-elle ajouté.

Alors que les conflits, les déplacements et les maladies continuent de se conjuguer, les agences humanitaires appellent à agir rapidement pour les milliers de familles du Haut-Nil qui se trouvent au bord de la catastrophe.

[1] Pour en savoir plus sur le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), rendez-vous ICI.

Consulter le rapport complet de l’IPC ICI.

Télécharger les contenus multimédias ICI.