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Mona, 16 mois, grignote des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi au centre de santé Al-Dabbaghah, dans l'État de Gezira
Mona, 16 mois, grignote des aliments thérapeutiques prêts à l'emploi au centre de santé Al-Dabbaghah, dans l'État de Gezira. ©UNICEF/UNI409669/Awad

Au Soudan, la situation des enfants est sans précédent

Remarques du Directeur général adjoint de l’UNICEF, Ted Chaiban, sur la situation des enfants au Soudan, lors de la conférence de presse quotidienne du Bureau du porte-parole du Secrétaire général.

New York, le 4 août 2023 – « Bonjour. La semaine dernière, j’étais au Soudan, un pays que j’ai visité à de nombreuses reprises au cours des 25 dernières années, un pays où j’ai vécu il y a 18 ans, et un pays où les enfants ont toujours subi le poids des violences récurrentes, des bouleversements et des déplacements.

Des chiffres alarmants

Il n’est pas exagéré de dire que la situation des enfants au Soudan est aujourd’hui sans précédent. Avant que la guerre n’éclate le 15 avril, le Soudan était déjà aux prises avec une crise humanitaire. Aujourd’hui, plus de 110 jours de combats brutaux ont transformé la crise en catastrophe, menaçant la vie et l’avenir d’une génération d’enfants et de jeunes, qui représentent plus de 70 % de la population.

Les chiffres sont stupéfiants. Près de 14 millions d’enfants – ce qui équivaut à la population infantile de la Colombie, la France, l’Allemagne ou la Thaïlande – ont un besoin urgent d’aide humanitaire. 1 enfant sur 2 au Soudan est aujourd’hui confronté à des difficultés inimaginables pour sa sécurité et son bien-être. Et cela, chaque jour. 

1,7 million d’enfants ont été chassés de chez eux – les parents font le choix impossible de déraciner leurs enfants et de laisser derrière eux tout ce qu’ils ont toujours connu – et se déplacent maintenant à travers le Soudan ou traversent ses frontières, sujets à la faim, à la maladie, à la violence et à la séparation avec leur famille. Ce nombre s’ajoute aux 1,9 million d’enfants déjà déplacés à l’intérieur du Soudan avant l’éruption de cette nouvelle crise.

Au moins 435 enfants ont été tués dans le conflit, et au moins 2 025 enfants ont été blessés. Cela représente une moyenne d’un enfant tué ou blessé toutes les heures depuis le début de la guerre. Nous savons qu’il s’agit d’une sous-estimation et que le bilan réel est probablement beaucoup plus élevé. J’ai vu les conséquences des atrocités commises contre les enfants et les femmes pendant les jours les plus sombres du conflit du Darfour, il y a 18 ans. Je crains fort que nous assistions à une répétition de ces jours terribles.

Des conséquences au delà des frontières

Les ramifications de cette crise dépassent également les frontières du Soudan et touchent directement des pays comme le Tchad, le Soudan du Sud et la République centrafricaine.

L’impact de cette crise se lit sur les visages et dans les histoires des enfants, des parents et des grands-parents que j’ai rencontrés au Soudan et à Adre, un village situé à la frontière entre le Tchad et le Soudan, qui accueille désormais des centaines de milliers de femmes et d’enfants ayant fui le Darfour occidental pour se mettre à l’abri.

A Adre, j’ai échangé avec une femme nommée Fatma. Elle est arrivée par Geneina, au Tchad, avec ses trois enfants et m’a raconté qu’elle avait franchi 11 points de contrôle, chacun exigeant un pot-de-vin, avec la crainte constante de violences sexistes. Les enfants arrivent déshydratés, mal nourris, affaiblis, beaucoup au bord de la mort. À Attbara, au nord de Khartoum, j’ai parlé à un garçon de 11 ans qui m’a décrit son voyage éprouvant pour quitter Khartoum, témoin des horreurs de la guerre et regrettant ses amis, sa maison et tout ce qu’il avait laissé derrière lui.

Les enfants, premières victimes du conflit

Chaque jour, des enfants sont tués, blessés, enlevés et voient les écoles dont ils dépendent endommagées, détruites ou pillées. Nous avons reçu des rapports faisant état d’enlèvements, de recrutement d’enfants dans des groupes armés, de violences ethniques ciblées et de violences basées sur le genre à l’encontre des femmes et des filles. Trois millions d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition et 700 000 d’entre eux risquent de souffrir de malnutrition aiguë sévère et de mortalité. 1,7 million d’enfants de moins d’un an pourraient ne pas être vaccinés, ce qui accroît le risque d’épidémies. Dans l’État du Nil blanc, nous avons une combinaison mortelle de diarrhée aqueuse aiguë, de rougeole et de malnutrition. Si l’on ne parvient pas à endiguer cette situation, les conséquences seront dramatiques.

L’UNICEF, présent pour chaque enfant

Au milieu de la dévastation causée par le conflit, le dévouement des collègues de l’UNICEF et de l’ONU ainsi que de nos partenaires humanitaires et leur détermination à rester sur place et à fournir des services vitaux aux enfants et aux familles ont été une source d’inspiration. L’UNICEF, avec ses partenaires, a fourni du matériel médical à plus de 3 millions d’enfants et de femmes, de l’eau potable à 2,1 millions de personnes et des tests de dépistage de la malnutrition à 2 millions d’enfants, dont environ 107 000 ont reçu un traitement vital. En outre, près de 200 000 enfants et personnes s’occupant d’eux bénéficient de conseils psychosociaux, d’un soutien en matière d’apprentissage et de protection, ainsi que d’activités ludiques qui leur permettent de se sentir à nouveau enfant, notamment grâce à plus de 400 espaces sûrs établis dans tout le pays.

À ce jour, l’UNICEF a livré plus de 5 500 tonnes d’articles de première nécessité partout au Soudan, y compris dans les zones sensibles du Darfour, du Kordofan et de Khartoum. Cependant, alors que les combats se poursuivent, les besoins ne feront qu’augmenter, de nombreuses communautés vulnérables restant hors de portée de l’aide humanitaire.  Au cours des 100 prochains jours, l’UNICEF a besoin d’urgence de 400 millions de dollars pour maintenir et intensifier sa réponse à la crise afin d’aider les enfants les plus vulnérables.

Nous ne pouvons pas supporter les conséquences de cette guerre sur les enfants du Soudan et leurs familles. Nous nous souvenons de l’indignation qui régnait lorsque la crise du Darfour était à son comble. Nous ne pouvons pas revenir à cette situation. Notre message aux parties au conflit est donc clair. Arrêtez les combats et engagez-vous à une cessation durable des hostilités. Toutes les parties doivent respecter les obligations qui leur incombent en vertu du droit international humanitaire et des droits de l’homme, à savoir protéger les civils, et notamment prévenir et faire cesser les violations graves commises à l’encontre des enfants. Toutes les parties doivent veiller à ce que la communauté humanitaire puisse atteindre en toute sécurité les enfants et les familles dans le besoin en respectant les travailleurs humanitaires et leurs locaux, en supprimant les obstacles bureaucratiques et administratifs et en facilitant leur accès.

Nous espérons que les pourparlers de Djeddah et d’autres processus de négociation permettront de faire avancer les choses de toute urgence, comme l’a souligné le président de la Commission européenne. 

Merci. »

Notes aux rédacteurs :

Matériel multimédia disponible ICI

Appel humanitaire complet pour les enfants disponible ICI