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Bui Hoang The Bao, 3 ans, porte un masque lorsqu'il se déplace en moto avec sa famille à Ha Noi. ©UNICEF/UNI565989/Pham Ha Duy Linh
Bui Hoang The Bao, 3 ans, porte un masque lorsqu'il se déplace en moto avec sa famille à Ha Noi. ©UNICEF/UNI565989/Pham Ha Duy Linh

La pollution de l'air à l'origine de 8,1 millions de décès en 2021

Boston/Massachusetts/New York, le 19 juin 2024 – La pollution atmosphérique a un impact de plus en plus important sur la santé humaine, constituant le deuxième facteur de risque de décès dans le monde, d’après la 5e édition du rapport State of Global Air (SoGA).

Ce rapport, publié aujourd’hui par le Health Effects Institute (HEI) – un institut de recherche indépendant à but non lucratif basé aux États-Unis – révèle que la pollution atmosphérique a été à l’origine de 8,1 millions de décès dans le monde en 2021. Au-delà de ces décès, elle est également à l’origine de maladies chroniques invalidantes pour des millions de personnes, ce qui pèse lourdement sur les systèmes de santé, les économies et les sociétés.

Réalisé pour la première fois en partenariat avec l’UNICEF, le rapport révèle que les enfants de moins de cinq ans sont particulièrement vulnérables, avec des effets sur leur santé tels que des naissances prématurées, une insuffisance pondérale à la naissance, de l’asthme et d’autres maladies pulmonaires. En 2021, l’exposition à la pollution atmosphérique a été impliquée dans plus de 700 000 décès d’enfants de moins de cinq ans, ce qui en fait le deuxième facteur de risque de décès dans le monde pour cette tranche d’âge, après la malnutrition. Parmi ces décès infantiles, 500 000 étaient liés à la pollution de l’air domestique due à la cuisson en intérieur avec des combustibles polluants, principalement en Afrique et en Asie.

Le nouveau rapport SoGA propose une analyse détaillée des données récemment publiées dans le cadre de l’étude Global Burden of Disease (charge mondiale de morbidité) de 2021, qui met en évidence les graves répercussions que des polluants tels que les particules fines extérieures (PM2,5), la pollution de l’air domestique, l’ozone (O3) et le dioxyde d’azote (NO2) ont sur la santé humaine, à travers le monde. Le rapport inclut des données pour plus de 200 pays et territoires, et indique que pratiquement tous les habitants de la planète respirent chaque jour des niveaux de pollution atmosphérique nocifs, avec des répercussions considérables sur la santé.

A l’échelle globale, plus de 90 % des décès dus à la pollution de l’air, soit 7,8 millions de personnes, sont attribués à la pollution atmosphérique par les PM2,5, y compris les PM2,5 ambiantes et la pollution de l’air domestique. Ces particules fines, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, sont si petites qu’elles restent dans les poumons et peuvent pénétrer dans la circulation sanguine, affectant de nombreux systèmes organiques et augmentant les risques de maladies non transmissibles chez les adultes, telles que les maladies cardiaques, les accidents vasculaires cérébraux, le diabète, le cancer du poumon et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO). Selon le rapport, les PM2,5 se sont révélées être le facteur prédictif le plus cohérent et le plus précis des mauvais résultats en matière de santé dans le monde.

« Nous espérons que ce rapport SoGA sur l’état de l’air dans le monde fournira à la fois les informations et les incitations nécessaires au changement », a déclaré le Dr Elena Craft, présidente de l’HEI. « La pollution de l’air a d’énormes répercussions sur la santé. Nous savons que l’amélioration de la qualité de l’air et de la santé publique mondiale est réalisable et atteignable ».

La pollution atmosphérique par les PM2,5 est principalement issue de la combustion de combustibles fossiles et de biomasse dans des secteurs tels que le transport, l’habitat, les centrales électriques à charbon, les activités industrielles et les feux de forêt. Ces émissions n’ont pas seulement un impact sur la santé des individus, elles contribuent également aux gaz à effet de serre qui réchauffent la planète. Les populations les plus vulnérables sont touchées de manière disproportionnée par les risques climatiques et l’air pollué.

En 2021, l’exposition à long terme à l’ozone a provoqué environ 489 518 décès dans le monde, dont 14 000 décès par maladies pulmonaires obstructives chroniques, notamment aux États-Unis, où la concentration y est plus élevée que dans d’autres pays à hauts revenus. Alors que la planète continue de se réchauffer sous l’effet du changement climatique, les régions où les niveaux de dioxyde d’azote (NO2) sont élevés peuvent s’attendre à voir augmenter les niveaux d’ozone, ce qui entraînera des effets encore plus graves sur la santé.

Pour la première fois, le rapport SoGA inclut les niveaux d’exposition et les effets du NO2 sur la santé, y compris l’impact de l’exposition au NO2 sur le développement de l’asthme chez l’enfant. Les gaz d’échappement des véhicules sont une source majeure de NO2, ce qui signifie que les zones urbaines densément peuplées, en particulier dans les pays à revenu élevé, enregistrent souvent les niveaux les plus élevés d’exposition au NO2 et de répercussions sur la santé.

« Ce nouveau rapport nous rappelle clairement l’impact significatif de la pollution de l’air sur la santé humaine, les jeunes enfants, les populations âgées et les pays à revenu faible ou intermédiaire endurant une part bien trop importante de ses conséquences néfastes », a déclaré le Dr Pallavi Pant, responsable de la santé mondiale à HEI, superviseure du rapport SoGA. « Cela indique clairement que les villes et les pays doivent considérer la qualité de l’air et la pollution atmosphérique comme des facteurs à haut risque lorsqu’ils élaborent des politiques de santé et d’autres programmes de prévention et de contrôle des maladies non transmissibles. »

Certains des effets les plus graves de la pollution atmosphérique sur la santé sont observés chez les enfants. Les enfants sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air et les dommages causés par cette dernière peuvent apparaître dès la grossesse, avec des effets sur la santé qui peuvent perdurer tout au long de la vie. Par exemple, les enfants inhalent plus d’air par kilogramme de poids corporel et absorbent plus de polluants que les adultes, alors que leurs poumons, leur corps et leur cerveau sont encore en développement.

L’exposition des jeunes enfants à la pollution atmosphérique favorise la pneumonie, responsable d’un décès d’enfant sur cinq dans le monde, ainsi que l’asthme, la maladie respiratoire chronique la plus répandue chez les enfants plus âgés. Les inégalités liées à l’impact de la pollution atmosphérique sur la santé des enfants sont frappantes. Le taux de mortalité lié à la pollution de l’air chez les enfants de moins de cinq ans en Afrique de l’Est, de l’Ouest, centrale et australe est 100 fois plus élevé que celui de leurs homologues dans les pays à revenu élevés.

« Malgré les progrès réalisés en matière de santé maternelle et infantile, près de 2 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque jour à cause des effets de la pollution atmosphérique sur leur santé », a déclaré Kitty van der Heijden, directrice générale adjointe de l’UNICEF. « Notre inaction a des répercussions considérables sur la santé et le bien-être de la prochaine génération. L’urgence mondiale est indéniable. Il est impératif que les gouvernements et les entreprises tiennent compte de ces estimations et des données disponibles localement, et qu’ils les utilisent pour prendre des mesures significatives, axées sur les enfants, afin de réduire la pollution atmosphérique et de protéger leur santé. »

Le rapport SoGA annonce également de bonnes nouvelles. Depuis 2000, le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans a chuté de 53 %, en grande partie grâce aux efforts visant à élargir l’accès à une énergie propre pour la cuisine, ainsi qu’à l’amélioration de l’accès aux soins de santé, à la nutrition et à une meilleure sensibilisation aux effets néfastes de l’exposition à la pollution de l’air domestique.

De nombreux pays, en particulier ceux qui connaissent les niveaux de pollution atmosphérique les plus élevés, prennent enfin le problème à bras-le-corps. Les mesures prises en faveur de la qualité de l’air dans des régions comme l’Afrique, l’Amérique latine et l’Asie, telles que l’installation de réseaux de surveillance de la pollution atmosphérique, la mise en œuvre de politiques plus strictes en matière de qualité de l’air ou la compensation de la pollution atmosphérique liée aux transports par l’adoption de véhicules hybrides ou électriques, ont toutes des effets tangibles sur la pollution et sur l’amélioration de la santé publique.

Cependant, en dépit de ces progrès notables, nous pouvons et devons faire plus pour que la pollution atmosphérique ne figure plus en haut de la liste des risques sanitaires qui menacent la vie de millions d’individus. 

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Lire le rapport complet « State of Global Air 2024 » ICI

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La pollution atmosphérique est devenue le deuxième facteur de risque de décès, à la fois pour l’ensemble de la population mondiale et pour les enfants de moins de cinq ans. Les cinq principaux facteurs de risque de décès dans chaque catégorie sont les suivants :

Facteurs de risque de décès dans le monde
RangPopulation mondiale totaleEnfants de moins de 5 ans
1Hypertension artérielleMalnutrition
2Pollution de l’airPollution de l’air
3TabacEau, Assainissement et Hygiène (WASH)
4Régime alimentaireHaute ou basse température
5HyperglycémieTabac

Ce rapport sur la qualité atmosphérique dans le monde a été produit par l’Initiative Mondiale sur la qualité de l’air, une collaboration entre le Health Effects Institute (HEI) et l’étude sur la charge mondiale de morbidité du Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME), en partenariat avec l’UNICEF.

Le rapport est basé sur les données de l’étude Global Burden of Diseases, Injuries, and Risk Factors Study (GBD 2021) de l’Institute for Health Metrics and Evaluation. Cette collaboration de plus de 10 000 chercheurs du monde entier produit des estimations comparables, à l’échelle globale, de l’impact de 88 facteurs de risque environnementaux, comportementaux et alimentaires sur la santé dans 204 pays et territoires à travers le monde.

À chaque mise à jour, l’étude GBD intègre les dernières preuves et méthodes scientifiques afin d’affiner les estimations de la charge de morbidité – ou de l’impact sur la santé de la population – de la pollution atmosphérique et d’autres facteurs de risque. Il convient de noter que les données présentées ici sont des estimations globales basées sur une série d’ensembles de données accessibles au public et ne représentent pas nécessairement les ensembles de données soumis aux agences des Nations unies par les gouvernements nationaux. Toutes les estimations du GBD font l’objet d’un processus rigoureux d’examen par les pairs et sont publiées dans The Lancet.

State of Global Air est une initiative de recherche et de sensibilisation visant à fournir des informations fiables et significatives sur la qualité de l’air dans le monde. Fruit d’une collaboration entre le Health Effects Institute et le projet Global Burden of Disease de l’Institute for Health Metrics and Evaluation, le programme permet aux citoyens, aux journalistes, aux décideurs politiques et aux scientifiques d’accéder à des informations objectives et qualitatives sur la pollution de l’air et ses effets sur la santé. Toutes les données et tous les rapports sont gratuits et accessibles à tous. Pour en savoir plus, consultez le site www.stateofglobalair.org

Le Health Effects Institute (HEI) est un institut de recherche indépendant à but non lucratif financé conjointement par l’Agence américaine de protection de l’environnement, le secteur industriel et des fondations. Il a pour mission de fournir des données scientifiques crédibles, revues par des pairs, sur la pollution atmosphérique et ses effets sur la santé, afin d’éclairer la prise de décision en matière de qualité de l’air. Pour en savoir plus, consultez le site www.healtheffects.org

Organisme indépendant de recherche sur la santé des populations hébergé par la faculté de médecine de l’université de Washington, l’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) travaille avec des collaborateurs du monde entier pour produire des données actualisées, pertinentes et scientifiquement valides qui éclairent l’état de la santé de la population partout à travers le monde. Pour en savoir plus, consultez le site www.healthdata.org

L’UNICEF travaille dans certains des endroits les plus difficiles du monde, pour atteindre les enfants les plus vulnérables. Dans plus de 190 pays et territoires, nous travaillons pour chaque enfant, partout, afin de construire un monde meilleur pour tous. Pour plus d’informations sur l’UNICEF et son travail, visitez : www.unicef.org