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Des enfants apportent de la nourriture aux pompiers qui tentent d'éteindre des puits de pétrole incendiés par des membres d'ISIS lors de leur retraite, à Qayyara, en Irak, mercredi 15 mars 2017. © UNICEF/UN057851/Romenzi
Des enfants apportent de la nourriture aux pompiers qui tentent d'éteindre des puits de pétrole incendiés par des membres d'ISIS lors de leur retraite, à Qayyara, en Irak, mercredi 15 mars 2017. ©UNICEF/UN057851/Romenzi

Les violations graves commises contre les enfants dans les conflits ne cessent de s'amplifier

New York / Genève, le 28 juin 2022 – Entre 2016 et 2020, en moyenne 71 violations graves vérifiées ont été commises contre des enfants chaque jour.

Entre 2005 et 2020, les Nations Unies ont vérifié plus de 266 000 violations graves contre des enfants commises par des parties à des conflits dans plus de 30 situations de conflit en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Amérique latine, a déclaré l’UNICEF aujourd’hui dans un nouveau rapport (1). Ce chiffre ne représente qu’une fraction des violations présumées, car les contraintes d’accès et de sécurité, entre autres, ainsi que la honte, la douleur et la peur dont souffrent les enfants et les familles survivants entravent souvent le signalement, la documentation et la vérification des violations graves contre les enfants dans les situations de conflit armé.

Le rapport « 25 years of children and armed conflict: Taking action to protect children in war » – a révélé qu’entre 2005 et 2020, plus de 104 100 enfants ont été tués ou mutilés dans des situations de conflit armé ; plus de 93 000 enfants ont été recrutés et utilisés par des parties au conflit ; au moins 25 700 enfants ont été enlevés par des parties au conflit ; les parties au conflit ont violé, marié de force, exploité sexuellement et commis d’autres formes graves de violence sexuelle à l’égard d’au moins 14 200 enfants. Les Nations Unies ont recensé plus de 13 900 incidents d’attaques contre des écoles et des hôpitaux et ont recensé pas moins de 14 900 incidents de refus d’accès humanitaire aux enfants depuis 2005.

« Ce rapport expose dans les termes les plus crus l’incapacité du monde à protéger ses enfants contre les violations graves commises en période de conflit armé », a déclaré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. « Les violations graves dévastent les enfants, les familles et les communautés – et elles déchirent le tissu social, rendant encore plus difficile le rétablissement et le maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité. Nous devons refuser d’accepter les violations à l’encontre des enfants comme un résultat inévitable de la guerre. »

Les violations graves à l’égard des enfants n’ont fait qu’augmenter depuis 2005

Basé sur seize années de données provenant du Rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, le rapport illustre l’impact que les conflits armés ont eu sur les enfants, en présentant les tendances des violations graves à travers le monde et dans le temps. Le rapport examine comment les informations sur les tendances documentées des violations graves sont utilisées pour répondre aux besoins des enfants et comment l’engagement avec les parties au conflit – acteurs étatiques et non étatiques (2) – permet de mettre fin aux violations graves et de les prévenir.

Le nombre annuel de violations vérifiées a progressivement augmenté depuis 2005 (3), dépassant pour la première fois 20 000 en un an en 2014 et atteignant 26 425 en 2020. Entre 2016 et 2020, la moyenne mondiale quotidienne de violations graves vérifiées s’est établie à un niveau alarmant de 71 violations. Le nombre élevé de violations observées ces dernières années démontre l’impact dramatique que les conflits armés – et les crises de protection de plus en plus complexes et prolongées (4) – ont sur les enfants.

Le rapport note que de nombreux enfants subissent plus d’une violation, ce qui accroît leur vulnérabilité. Par exemple, l’enlèvement est souvent combiné ou conduit à d’autres violations, notamment le recrutement et l’utilisation et la violence sexuelle. Les enfants – en particulier les filles – qui ont été enlevés et/ou associés à des parties au conflit sont exposés à des risques élevés de violence sexuelle, notamment de viol, d’exploitation sexuelle et de mariage forcé.

Toutes les parties au conflit sont appelées à prendre leurs responsabilités

Le rapport a révélé que des violations graves à l’encontre des enfants étaient commises par toutes les parties au conflit, États et acteurs non étatiques confondus. Entre 2016 et 2020, les acteurs étatiques – y compris les forces et coalitions nationales et internationales – ont été responsables d’au moins 26 % de toutes les violations. En comparaison, les acteurs non étatiques étaient responsables d’environ 58 % de toutes les violations vérifiées, ce qui souligne l’importance de l’engagement avec toutes les parties au conflit, y compris les acteurs non étatiques, pour mettre fin de manière significative aux violations contre les enfants et les prévenir.

Afin de renforcer la responsabilité, les parties à un conflit énumérées dans le rapport annuel du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés élaborent et mettent en œuvre des plans d’action comportant des actions spécifiques, concrètes et limitées dans le temps afin d’établir des mesures durables pour protéger les enfants de l’impact des conflits. Entre 2005 et 2021, un total de 37 plans d’action ont été signés par des parties au conflit dans 17 situations de conflit. Environ 70 % des plans d’action ont été signés avec des acteurs non étatiques, les 30 % restants avec des acteurs étatiques. Le rapport présente plusieurs exemples soulignant la valeur et l’impact critiques des plans d’action pour apporter des changements positifs en faveur des enfants, à la fois dans l’immédiat et à long terme, tout en soulignant les défis et les obstacles.

Le nombre sans cesse croissant d’acteurs armés non étatiques, le développement et l’emploi de nouveaux moyens et méthodes de guerre, l’utilisation d’engins explosifs improvisés et d’autres armes explosives, en particulier dans les zones peuplées, ne sont que quelques-uns des nombreux facteurs qui contribuent à créer des défis sans précédent pour la protection des enfants dans les situations de conflit armé.

Les enfants sont inégalement touchés par les violations graves

Le rapport a également constaté que :

  • Les enfants issus de milieux plus pauvres et les enfants ayant un statut ou des caractéristiques  spécifiques (5) – y compris les enfants réfugiés, déplacés à l’intérieur du pays et autochtones, entre autres – sont exposés à un risque accru de violations graves.
  • Les données récoltées en fonction du sexe indiquent que les incidents vérifiés de violations graves ont principalement touché les garçons (6). Par exemple, en 2020, les garçons représentaient 73 % de tous les enfants victimes, la grande majorité des enfants victimes de recrutement et d’utilisation (85 % de garçons), d’enlèvement (76 % de garçons) et de meurtre et de mutilation (70 % de garçons) étant des garçons. En comparaison, les filles représentaient un quart (26 %) de tous les enfants victimes, dont 98 % des enfants victimes de viols et d’autres formes graves de violence sexuelle.
  • Entre 2016 et 2020, 82 % de tous les enfants victimes vérifiés – soit environ 41 900 enfants – ont subi des violations graves dans seulement cinq situations : Afghanistan (30 %), Israël et l’État de Palestine (14 %), Syrie (13 %), Yémen (13 %) et Somalie (9 %).
  • L’utilisation d’armes explosives, en particulier dans les zones peuplées et celles ayant un effet à grande échelle, constitue une menace persistante pour les enfants et leurs familles. Rien qu’en 2020, les armes explosives et les restes explosifs de guerre ont été à l’origine d’au moins 47 % de l’ensemble des pertes d’enfants, soit plus de 3 900 enfants tués ou mutilés.

Des mécanismes de surveillance renforcés

Il est important de noter que l’augmentation des violations vérifiées au fil du temps souligne également la force croissante du mécanisme de surveillance et de communication des informations au fil des ans. L’élaboration de directives sur la surveillance et la communication de l’information, la formation et le renforcement des capacités du personnel de l’ONU et de ses partenaires en matière de documentation des violations graves, ainsi que la sensibilisation des familles et des communautés aux risques de protection des enfants, ont tous contribué à renforcer le mécanisme et lui ont permis de collecter davantage d’informations sur les violations graves à l’encontre des enfants.

Si la capacité globale des Nations Unies à documenter et à vérifier les incidents de violations graves a augmenté au fil du temps, elle a fluctué d’une année à l’autre, d’une situation à l’autre et d’une violation à l’autre. A cet égard, et compte tenu de tout ce qui précède, les comparaisons directes entre les situations, les années ou les violations doivent être entreprises avec prudence.

Sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale

« L’UNICEF et nos partenaires ne faibliront pas dans leur travail de prévention des violations graves contre les enfants », a déclaré Catherine Russell. « Avec plus d’enfants affectés par les conflits, la violence et les crises aujourd’hui qu’à n’importe quel moment depuis la Seconde Guerre mondiale, ce travail n’a jamais été aussi urgent. »

Les recommandations du rapport, fondées sur les preuves et l’analyse présentées, visent à mobiliser toutes les parties prenantes concernées, y compris les parties au conflit, les États et le Conseil de sécurité des Nations unies, pour protéger efficacement et durablement les enfants et accélérer l’action aux niveaux local, national, régional et mondial.

Outre l’appel lancé aux parties au conflit et aux États pour qu’ils respectent leurs obligations en matière de droits de l’homme et de droit humanitaire international, le rapport comprend des recommandations sur les points suivants :

  • Comment mieux fournir des soins et des services d’intervention adéquats aux enfants touchés par les conflits,
  • Les moyens d’améliorer la ventilation et l’analyse des données pour une meilleure réponse et prévention,
  • Comment soutenir les groupes de travail nationaux sur la surveillance et la communication de l’information (CTFMR) pour accélérer l’action, et améliorer l’engagement des CTFMR auprès des gouvernements ;
  • Les moyens de mieux s’engager avec les parties au conflit pour développer des plans d’action et protéger durablement les enfants.

(1) Ces informations se rapportent exclusivement aux situations qui ont été ou sont actuellement incluses dans les rapports annuels du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés. Sur la période de 16 ans étudiée, chaque rapport annuel a considéré entre 18 et 23 situations de conflit, avec une moyenne de 20,7 situations par rapport. Le rapport de 2021 recensait 21 situations de conflit à l’échelle nationale, ainsi qu’une à l’échelle régionale (dans la région du bassin du lac Tchad).

(2) La terminologie utilisée dans ce rapport pour désigner les parties aux conflits rejoint celle employée dans les rapports du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés. Toute référence faite à un quelconque acteur non étatique ne préjuge pas de son statut juridique.

(3) Les trois premiers rapports du Secrétaire général soumis en application de la résolution 1612 (2005) portaient sur des périodes différentes : le premier rapport couvrait la période allant de novembre 2005 à septembre 2006, le deuxième la période allant d’octobre 2006 à août 2007 et le troisième la période allant de septembre 2007 à décembre 2008. À compter de 2009, chaque rapport annuel du Secrétaire général couvre une période allant du 1er janvier au 31 décembre.

(4) Sur les 21 pays figurant dans le rapport annuel 2021 du Secrétaire général sur les enfants et les conflits armés, la situation de conflit vécue dans 19 d’entre eux (soit 90 %) est mentionnée dans les rapports du Secrétaire général depuis au moins huit ans.

(5) L’expression « enfants ayant un statut ou des caractéristiques spécifiques » inclut, sans s’y limiter, les enfants handicapés, les enfants réfugiés et déplacés à l’intérieur de leur pays, les enfants issus de groupes religieux ou ethniques minoritaires, les enfants qui ne se reconnaissent pas dans une identité de genre binaire et les enfants ayant une orientation sexuelle différente, entre autres.

(6) Les données ventilées par sexe sont trop limitées pour permettre un examen des tendances dans le temps. Seules les données de 2019 et 2020 fournissent des informations suffisantes.

Accéder au rapport complet et aux contenus multimédia ici.