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Abdi, 20 mois, est réconforté par sa mère à l'unité de stabilisation nutritionnelle soutenue par l'UNICEF à Burao, en Somalie, vendredi 10 mars 2017. Ils se sont rendus à Buarao depuis l'Éthiopie à cause de la sécheresse et avaient perdu tous leurs animaux ; la mère a dix autres enfants à sa charge. © UNICEF/UN057377/Holt
Abdi, 20 mois, est réconforté par sa mère à l'unité de stabilisation nutritionnelle soutenue par l'UNICEF à Burao, en Somalie, vendredi 10 mars 2017. Ils se sont rendus à Buarao depuis l'Éthiopie à cause de la sécheresse et avaient perdu tous leurs animaux ; la mère a dix autres enfants à sa charge. © UNICEF/UN057377/Holt

Perdre des enfants à cause de la famine serait une perte pour l'humanité

Mogadiscio, le 12 avril 2022 – Déclaration conjointe FAO-OCHA-UNICEF-PAM sur l’urgence sécheresse en Somalie.

Des millions de Somaliens risquent de sombrer dans la famine alors que l’impact d’une sécheresse prolongée continue de détruire des vies et les moyens de subsistance et que les besoins croissants dépassent les ressources disponibles pour l’aide humanitaire, mettent en garde aujourd’hui les agences des Nations unies.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) et le Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) appellent à une injection immédiate de fonds pour permettre une augmentation de l’aide vitale en Somalie. Cet appel fait suite à la publication d’un nouveau rapport sur la classification intégrée de la sécurité alimentaire (IPC) qui révèle que six millions de Somaliens, soit près de 40 % de la population, sont désormais confrontés à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire, avec des poches de famine probables dans six régions du pays.

Depuis le début de l’année, le nombre de personnes confrontées à des niveaux extrêmes d’insécurité alimentaire aiguë en raison de la sécheresse et des perturbations associées a presque doublé. Cela reflète une détérioration rapide de la situation humanitaire, alors que des millions de Somaliens ont épuisé leur capacité à faire face à la crise et que le manque de financement signifie que les humanitaires ne seront pas en mesure de répondre aux besoins du nombre croissant de personnes en situation d’urgence.

Des millions de vies sont en jeu

« La projection du risque de famine dans six endroits est extrêmement inquiétante et devrait servir d’avertissement très sérieux si nous voulions vraiment dire « plus jamais ça » après 2011. La réalité est que le temps ne joue pas en notre faveur et que de nombreuses autres vies et moyens de subsistance sont voués à être perdus en cas de nouveaux retards de financement », a déclaré Adam Abdelmoula, représentant spécial adjoint du Secrétaire général, responsable et coordinateur humanitaire. « Je continue donc à appeler les autorités et nos partenaires de développement à agir de manière décisive et à contribuer à l’augmentation des ressources pour répondre à l’augmentation rapide des besoins, sauver plus de vies et assurer plus de moyens de subsistance pour le peuple somalien », a ajouté Adam Abdelmoula.

Collectivement, les agences humanitaires ont atteint près de deux millions de personnes avec l’aide humanitaire en février 2022, mais un manque critique de financement de la part des donateurs ne leur permet pas de maintenir et augmenter leur soutien pour répondre aux besoins croissants. Si ce manque n’est pas comblé de toute urgence, il contribuera à aggraver la situation, avec un risque réel de famine généralisée. La dernière fois qu’une telle tragédie humanitaire a frappé la Somalie, c’était en 2011, lorsque la famine a tué un quart de million de personnes.

« Le financement dont nous avons besoin pour répondre à une crise de cette ampleur n’est tout simplement pas arrivé. Nous regardons tous cette tragédie se dérouler et nous avons les mains liées », a déclaré Etienne Peterschmitt, le représentant de la FAO en Somalie.« Je tiens à souligner qu’il n’est pas trop tard. Les fonds reçus aujourd’hui peuvent encore éviter le pire, mais ils doivent être fournis à grande échelle et très rapidement », a-t-il ajouté.

Les enfants de moins de cinq ans sont parmi les plus vulnérables à mesure que la sécheresse s’aggrave, et l’accès à la nourriture et au lait est très rare en raison de la hausse des prix des produits de base et des pertes de bétail. Environ 1,4 million d’enfants seront confrontés à la malnutrition aiguë d’ici à la fin de l’année, dont un quart environ, soit 330 000 enfants, à la malnutrition aiguë sévère.

« La vie des enfants est en danger. Si le déficit de financement n’est pas comblé, les taux de malnutrition continueront à grimper en flèche, et les enfants risquent d’être confrontés à la malnutrition sévère et à des maladies évitables. Perdre des enfants à cause de la famine serait une perte pour l’humanité », a déclaré Angela Kearney, représentante de l’UNICEF en Somalie. « S’attaquer maintenant aux indicateurs liés à la sécheresse permettra également d’augmenter considérablement les opportunités futures des enfants. »

Des lacunes dans la chaîne de financement

La réponse à la sécheresse est gravement sous-financée, laissant de nombreux Somaliens sans assistance. Le plan de réponse humanitaire 2022, qui vise à mobiliser 1,5 milliard de dollars, n’est financé qu’à hauteur de 4,4 %, car la Somalie est en concurrence avec d’autres urgences mondiales pour le financement.

Alors que la crise de la faim et de la nutrition s’aggrave rapidement, l’écart entre l’insécurité alimentaire et les ressources disponibles se creuse. L’incapacité des agences, fonds et programmes des Nations unies à répondre aux besoins croissants implique de hiérarchiser les besoins humanitaires et de prendre la décision difficile de savoir qui reçoit de l’aide et qui n’en reçoit pas.

« Nous sommes littéralement sur le point de commencer à prendre de la nourriture à des affamés pour nourrir d’autres affamés », a déclaré El-Khidir Daloum, représentant et directeur de pays du PAM en Somalie. « Être contraint de hiérarchiser nos ressources limitées ne pouvait pas arriver à un pire moment, car nous sommes à l’aube d’une catastrophe humanitaire en Somalie. Cette année, les besoins humanitaires et la faim sont sans précédent, mais j’implore le monde de ne pas tourner le dos à la Somalie ou d’attendre qu’il soit trop tard. Des millions de vies sont en jeu. »

La crainte d’une famine s’installe

Selon une analyse récente menée par l’Unité d’analyse de la sécurité alimentaire et de la nutrition (FSNAU) de la FAO et ses partenaires techniques, trois facteurs contribueront à ce que la famine s’installe dans le pays au cours des trois prochains mois : une saison des pluies déficiente d’avril à juin 2022, l’absence d’une aide humanitaire adéquate et une tendance continue à la hausse des prix alimentaires. Avec des perspectives de précipitations inférieures à la moyenne, un financement inadéquat, des chaînes d’approvisionnement perturbées au niveau mondial et une flambée des prix des produits de base due au conflit en Ukraine, la Somalie est confrontée à une situation qui pourrait très rapidement conduire à la famine.

Pour que la famine soit déclarée dans une région, il faut qu’au moins 20 % de la population soit en situation de catastrophe (phase 5 du CIP). La FSNAU et ses partenaires ont identifié des foyers potentiels de famine dans six régions différentes où 5 à 10 % de la population, soit environ 81 000 personnes, sont déjà confrontés à des conditions de famine. Dans ce scénario, les zones touchées sont confrontées à des pénuries alimentaires extrêmes, à une forte malnutrition et à une surmortalité due à la famine.

La FAO, l’OCHA, l’UNICEF et le PAM sont gravement préoccupés par l’aggravation de la sécheresse et la possibilité d’une famine dans les trois mois à venir. Compte tenu de l’insuffisance des financements actuels, des prévisions pluviométriques peu encourageantes et de la hausse des prix des denrées alimentaires à l’échelle mondiale, les agences appellent à un financement immédiat afin de renforcer l’aide humanitaire dans les régions les plus touchées du pays.