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© UNICEF/UN0846048/Goupil - Highway Child

Une première mondiale : le taux global d’obésité devance celui de l’insuffisance pondérale chez les enfants et les adolescents d’âge scolaire

Paris/ New York, le 10 septembre 2025 – L’obésité devance l’insuffisance pondérale pour devenir cette année la forme la plus répandue de malnutrition, touchant désormais 188 millions d’enfants et adolescents en âge d’être scolarisés, soit 1 sur 10, et les exposant au risque de contracter une maladie potentiellement mortelle, avertit l’UNICEF dans un rapport publié aujourd’hui.

Ce nouveau rapport, intitulé Alimenter les profits : Comment les environnements alimentaires compromettent l’avenir des enfants, s’appuie sur des données provenant de plus de 190 pays et fait état d’une baisse constante dela prévalence de l’insuffisance pondérale chez les enfants âgés de 5 à 19 ans depuis l’année 2000, laquelle est passée de près de 13 % à 9,2 %, et d’une hausse des taux d’obésité, de 3 % à 9,4 %. Les enfants sont donc désormais davantage touchés par l’obésité que par l’insuffisance pondérale dans toutes les régions du monde, à l’exception de l’Afrique subsaharienne et de l’Asie du Sud.

Plusieurs pays insulaires du Pacifique enregistrent la prévalence la plus élevée d’obésité dans le monde, selon les conclusions de ce rapport. C’est notamment le cas de Nioué, où 38 % des enfants de 5 à 19 ans sont concernés, des Îles Cook (37 %) et de Nauru (33 %). Ces taux, qui ont tous doublé depuis l’an 2000, s’expliquent en grande partie par l’abandon des régimes alimentaires traditionnels au profit d’aliments importés bon marché et à forte teneur énergétique.

Parallèlement, la prévalence de l’obésité reste importante dans de nombreux pays à revenu élevé. Ainsi, 27 % des enfants âgés de 5 à 19 ans sont touchés par cette maladie chronique au Chili et 21 %, aux États-Unis et aux Émirats arabes unis.

En France, chez les enfants âgés de 5 à 19 ans, 16,7 % (soit 1,9 million) présentent un surpoids et, parmi eux, 4 % souffrent d’obésité. « Bien que la lutte contre ce problème de santé publique progresse depuis les années 2000, avec l’application de mesures comme le Nutri-Score et la taxe soda visant à détourner les consommateurs des produits néfastes, le gouvernement français pourrait aller plus loin, notamment en matière d’étiquetage, de régulation du marketing destiné aux enfants et de prévention et sensibilisation à une meilleure alimentation », analyse Ann Avril, directrice générale de l’UNICEF France.

« Aujourd’hui, lorsque nous parlons de malnutrition, nous ne faisons plus uniquement référence aux enfants présentant une insuffisance pondérale », explique Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « L’obésité est un problème de plus en plus préoccupant qui peut avoir des répercussions sur la santé et le développement des enfants. Les aliments ultratransformés remplacent de plus en plus les fruits, les légumes et les protéines à une période de la vie de l’enfant où la nutrition joue un rôle de premier plan dans la croissance, le développement cognitif et la santé mentale. »

Si la dénutrition, qui se caractérise par l’émaciation et le retard de croissance, reste un problème majeur chez les enfants de moins de 5 ans dans les pays à revenu faible et intermédiaire, la prévalence du surpoids et de l’obésité augmente chez les enfants et les adolescents d’âge scolaire. Selon les dernières données disponibles, à l’échelle mondiale, le surpoids touche 391 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 19 ans, soit un enfant sur cinq, et relève, dans un grand nombre de cas, de l’obésité.

Un enfant est considéré en surpoids lorsque son poids est nettement supérieur à ce qui est sain pour son âge, son genre et sa taille. L’obésité est une forme sévère de surpoids qui entraîne un risque plus élevé de développer une résistance à l’insuline et de l’hypertension, ainsi que de contracter des maladies potentiellement mortelles plus tard dans la vie, notamment un diabète de type 2, des maladies cardiovasculaires et certains cancers.

Le rapport alerte sur le fait que l’alimentation des enfants n’est plus façonnée par des choix personnels, mais par des environnements alimentaires néfastes, qui privilégient les aliments ultratransformés et les produits issus de la restauration rapide, riches en sucres, en amidon modifié, en sel, en mauvaises graisses et en additifs. Ces produits ont envahi les magasins et les écoles alors que l’industrie des produits alimentaires et des boissons dispose d’un pouvoir de ciblage des jeunes sans précédent grâce au marketing numérique. 

Ainsi, lors d’une enquête mondiale menée l’année dernière par l’intermédiaire de la plateforme U-Report de l’UNICEF auprès de 64 000 jeunes âgés de 13 à 24 ans dans plus de 170 pays, 75 % des jeunes interrogés se rappelaient avoir vu des publicités pour des boissons sucrées, des en-cas et des produits de restauration rapide au cours de la semaine écoulée, et 60 % affirmaient que ces publicités augmentaient leur envie de consommer de tels produits. Cette exposition se retrouvait même dans les pays touchés par un conflit, où 68 % des jeunes se déclaraient concernés.

En l’absence d’interventions pour prévenir le surpoids et l’obésité chez les enfants, les pays s’exposent à des répercussions sanitaires et économiques majeures. Les problèmes de santé liés à l’obésité pourraient par exemple coûter plus de 210 milliards de dollars au Pérou. À l’échelle mondiale, d’ici à 2035, le surpoids et l’obésité pourraient entraîner des répercussions économiques supérieures à 4 000 milliards de dollars par an.

Le rapport met également l’accent sur des mesures positives prises par les gouvernements. Par exemple, au Mexique, où la prévalence de l’obésité chez les enfants et les adolescents est élevée et où les boissons sucrées et les aliments ultratransformés représentent 40 % de l’apport calorique quotidien des enfants, le Gouvernement a récemment interdit la vente et la distribution d’aliments ultratransformés et de produits riches en sel, en sucres et en matières grasses dans les écoles publiques, améliorant ainsi l’environnement alimentaire de plus de 34 millions d’enfants.

Pour transformer les environnements alimentaires des enfants et permettre à ces derniers d’avoir accès à une alimentation nutritive, l’UNICEF appelle les gouvernements, la société civile et les partenaires à prendre de toute urgence les mesures suivantes :

  • Imposer des politiques complètes pour améliorer les environnements alimentaires des enfants régissant notamment l’étiquetage des produits alimentaires, les restrictions en matière de marketing alimentaire, les taxes sur les aliments et les subventions alimentaires ;
  • Mettre en œuvre des initiatives en faveur du changement social et comportemental qui donnent aux familles et aux communautés les moyens de revendiquer leur droit à des environnements alimentaires sains ;
  • Interdire la distribution ou la vente d’aliments ultratransformés et néfastes pour la santé ainsi que le marketing et le parrainage alimentaires dans les écoles ;
  • Mettre en place des garanties solides pour protéger les processus d’élaboration de politiques publiques contre toute ingérence de l’industrie des aliments ultratransformés ;
  • Renforcer les programmes de protection sociale pour lutter contre la pauvreté de revenu et améliorer l’accès financier des familles vulnérables à des régimes alimentaires nutritifs.

« De nombreux pays sont exposés au double fardeau de la malnutrition, à savoir la coexistence du retard de croissance et de l’obésité. Ces pays ont besoin d’interventions ciblées », affirme Catherine Russell. « Chaque enfant doit pouvoir bénéficier d’une alimentation nutritive et abordable favorable à sa croissance et à son développement. Il est urgent d’instaurer des politiques qui aident les parents et les personnes ayant la charge d’enfants à accéder à des aliments nutritifs et sains pour les plus jeunes. »

Consulter le résumé du rapport (Fr) ICI.

Consulter le rapport complet (Eng) ICI.

L’édition 2025 du Rapport sur la nutrition des enfants s’appuie sur des données issues de plus de 190 pays et comprend des enquêtes auprès des ménages, des estimations modélisées, des projections et des sondages.

Les données relatives au surpoids, au retard de croissance et à l’émaciation chez les enfants de moins de 5 ans sur la période 2000-2024 se fondent sur les estimations conjointes de l’UNICEF, l’OMS et la Banque mondiale sur la malnutrition de l’enfant.

Concernant les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans, les données sur le surpoids, l’obésité et l’insuffisance pondérale ont été modélisées à l’aide d’enquêtes basées sur la population, de données administratives ou d’études mesurant la taille et le poids des enfants dans des échantillons représentatifs. Les données nationales sont disponibles pour la période 2000-2022 et sont coordonnées par la Collaboration sur les facteurs de risque des maladies non transmissibles (NCD-RisC).

Pour déterminer que les enfants âgés de 5 à 19 ans étaient davantage touchés par l’obésité que par l’insuffisance pondérale, l’UNICEF a réalisé une projection de la prévalence à compter de 2022 en se fondant sur les tendances de la prévalence de l’obésité et de l’insuffisance pondérale entre 2010 et 2022.

Les catégories de surpoids, d’obésité et d’insuffisance pondérale (maigreur) sont définies sur la base de l’indice de masse corporelle (IMC). Pour les enfants en âge d’être scolarisés et les adolescents de 5 à 19 ans :

  • Le surpoids correspond à un IMC supérieur à un écart type au-dessus de la médiane établie d’après le référentiel de croissance de l’OMS pour les enfants d’âge scolaire et les adolescents ;
  • L’obésité correspond à un IMC supérieur à deux écarts types au-dessus de la médiane établie d’après le référentiel de croissance de l’OMS pour les enfants d’âge scolaire et les adolescents ;
  • L’insuffisance pondérale, également connue sous le nom de maigreur, correspond à un IMC inférieur à deux écarts types en dessous de la médiane établie d’après le référentiel de croissance de l’OMS pour les enfants d’âge scolaire et les adolescents.

La malnutrition de l’enfant comporte trois dimensions : la dénutrition (retard de croissance et émaciation), le surpoids ou l’obésité, et la faim insoupçonnée ou les carences en micronutriments.

Les aliments ultratransformés sont des aliments et des boissons formulés industriellement, composés principalement d’ingrédients raffinés et d’additifs, et dépourvus en majeure partie ou intégralement d’aliments entiers. Ces produits sont souvent riches en sucres ajoutés, en amidons modifiés, en sel et en matières grasses néfastes. Tout est mis en œuvre, au moyen du marketing, de l’emballage et de l’image de marque, pour les rendre pratiques, extrêmement savoureux et attrayants. 

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