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Situation à Mayotte : quels droits pour les enfants ? 

[Mayotte - Projet de loi de refondation de l'île] Alors que le projet de loi pour la refondation de Mayotte est en discussion à l’Assemblée nationale, l’UNICEF France exprime de vives préoccupations.  

© UNICEF France/Nayl Mtoubani

SOMMAIRE
1. Le contexte à Mayotte
2. La situation des enfants
3. Mayotte face aux catastrophes naturelles
4. Le mandat de l’UNICEF France

5. Nos recommandations

Le contexte à Mayotte

Surnommée l’île aux parfums, Mayotte se situe dans l’archipel des Comores, dans l’océan Indien, entre Madagascar et la côte du Mozambique. 101e département français, il s’étend sur une superficie d’environ 375 km² et est principalement constitué de 2 îles.

Avec une population passée de 10 000 à 321 000 habitants entre 1950 et 2024, on recense près de 511 habitants au km², faisant de Mayotte la deuxième île la plus peuplée du sud-ouest de l’océan Indien après l’île Maurice. 

Mayotte est ainsi le territoire le plus jeune et le plus pauvre de France.  

“50 % de la population a moins de 18 ans et 8 enfants sur 10 vivent en situation de grande pauvreté”
Selon l’INSEE (2024)

La situation des enfants en chiffres clés

Mayotte concentre le plus fort taux de mortalité infantile de l’ensemble du territoire français : 8,9 ‰ contre 3,7‰ en hexagone
La non-scolarisation des enfants entre 3 et 15 ans révolus concerne, a minima, entre 5  379 et 9  575 enfants
En 2024, sur les 1 866 enfants enfermés en rétention en France, 1 860 l’ont été depuis le Centre de Rétention Administrative de Mayotte
Près d’1/3 de la population vit en habitat précaire

Mayotte est confrontée à des déficits structurels et des carences systémiques liées aux services publics essentiels. Le quotidien est marqué par des coupures d’eau qui affectent les habitations, les écoles, les hôpitaux, les systèmes d’assainissement, les bornes à incendie et fontaines publiques. 

“Selon les estimations, 30% de la population n’a pas d’eau courante à domicile et 59% des habitants sont dépourvus du confort sanitaire de base”

En 2023 et 2024, Mayotte a connu une crise de l’eau d’une ampleur sans précédent avec de très graves conséquences sur la santé des enfants, et particulièrement des plus petits. Les cas de diarrhées aiguës, de déshydratation, de gastro-entérites se sont multipliés jusqu’à l’émergence d’une épidémie de choléra qui occasionna de très nombreuses victimes.

Au-delà des défis d’accès à l’eau potable, le manque de système d’assainissement, l’absence d’infrastructures scolaires adéquates, la pauvreté multidimensionnelle, le mal-logement, et les difficultés d’accès aux soins ont un impact dont les premières victimes sont les enfants.  

Ainsi, le territoire concentre le plus fort taux de mortalité infantile de l’ensemble du territoire français. D’autres indicateurs révèlent des taux de malnutrition particulièrement alarmants : 10 % des enfants âgés de 4 à 10 ans sont touchés. 

La situation des droits de l’enfant est également mise à mal par l’existence d’un droit spécifique, différent du reste du territoire français. Par exemple, les prestations sociales sont largement moins importantes par rapport au reste de la France. Il n’existe pas d’Aide médicale d’Etat ou de Droit au logement opposable, dispositifs pourtant essentiels à la lutte contre la pauvreté des familles. 

Mayotte face aux catastrophes naturelles

En 2023, l’archipel a été frappé par une sécheresse sans précédent, la pire depuis 1997. Les retenues collinaires, réserves artificielles qui fournissaient 80 % de la population en eau, ont atteint un seuil critique. Les problèmes systémiques d’accès à l’eau se sont alors aggravés.

Un an après, en décembre 2024, l’archipel a été balayé par le cyclone Chido, la catastrophe la plus violente qu’ait connue Mayotte en 90 ans. Les rafales de 220 km/h ont tout détruit sur leur passage. Quelques semaines plus tard, une autre tempête tropicale, le cyclone Dikélédi, s’est abattue sur l’île.  

Déjà fragilisés par des conditions de vie très précaires, la situation des familles et des enfants s’est encore aggravée après le passage de ces deux calamités climatiques. La quasi-totalité des habitations précaires a été détruite, ainsi que 40% du bâti scolaire; les systèmes d’accès à l’eau et les réseaux d’électricité ont été fortement endommagés. 

Les lois successives visant à faciliter la reconstruction ont mis l’accent sur la lutte contre l’immigration et la destruction des habitations informelle, en négligeant les causes structurelles des crises sociales, sanitaires et éducatives. 

“Cette accumulation de crises a un effet dévastateur sur la vie des enfants. Plusieurs d’entre eux sont traumatisés et se cachent sous les lits ou les tentes dès qu’il y a du vent.”
témoigne Ann Avril
directrice générale de l’UNICEF France qui s’est rendue à Mayotte suite aux passages des cyclones Chido et Dikeledi

Mandat de l’UNICEF France

En France, y compris dans les collectivités d’outre-mer, le mandat de l’UNICEF repose sur trois axes : la collecte de fonds destinés aux financement de nos actions sur le terrain et à notre plaidoyer en faveur d’une meilleure mise en œuvre des droits de l’enfant et la sensibilisation du public français à ces droits. 

De ce fait, l’UNICEF n’a pas vocation, à ce jour, à intervenir directement sur le terrain.

Néanmoins, la défense des droits de l’enfant à Mayotte est une priorité de l’UNICEF France et l’association agit via le plaidoyer qu’elle mène auprès des autorités et institutions locales et nationales pour une meilleure protection et réalisation de ces droits. 

Nos recommandations

  • Faire converger les droits sociaux entre l’hexagone et Mayotte 
  • Faciliter l’accès au logement pour les familles et soutenir la construction de logements très sociaux 
  • Supprimer l’ensemble des lois d’exceptions prévues par la législation en droit des personnes étrangères et d’accès à la nationalité française qui contreviennent à l’intérêt supérieur de l’enfant 
  • Rappeler l’obligation de scolarisation de l’ensemble des enfants; construire des écoles et diversifier les orientations possibles pour les jeunes sortant du système scolaire 
  • Créer un observatoire de la parentalité qui permette d’associer l’ensemble des acteurs pertinents au développement d’un accompagnement adapté aux réalités de l’archipel