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©UNICEF "Grandir dans les Outre-mer"

Grandir dans les Outre-mer : l’envers de la carte postale

La France et ses territoires ultra-marins constituent un vaste ensemble avec des réalités géographiques et culturelles variées. Dans ces 12 territoires, les enfants ont un quotidien bien différent de ceux qui vivent dans l’Hexagone.

Les inégalités sont saillantes. Les enfants des Outre-mer n’ont en effet pas les mêmes accès à la santé, à l’éducation ou au logement. Leurs droits qui devraient être garantis au même titre que ceux des enfants de l’Hexagone ne sont pas respectés.

A travers son rapport « Grandir dans les Outre-mer : état des lieux des droits des enfants », l’UNICEF France consacre ce 20 novembre, Journée mondiale de l’enfance, à la situation des enfants dans les territoires ultra-marins. L’objectif ? Avoir une meilleure visibilité de leur situation pour élaborer des politiques publiques adaptées à leurs besoins et surtout, qui garantissent le respect de leurs droits fondamentaux.

Panorama des droits des enfants dans les Outre-mer

Derrière l’image idéalisée de ces territoires, la pauvreté affecte des milliers d’enfants et les prive d’accès à la santé, à l’éducation, à l’eau, à la nourriture et à la protection

A la Réunion par exemple, près de 50% des enfants sont concernés. En Guyane, ce sont 6 enfants sur 10 qui sont en situation de grande pauvreté. Les conséquences de cette pauvreté endémique sont multidimensionnelles. Les cas de mal-logement sont particulièrement élevés avec près de 600 000 personnes concernées dans ces territoires.

La santé des enfants est elle aussi directement impactée. Les taux de mortalité infantile sont nettement supérieurs à la moyenne de l’Hexagone. Cela est la conséquence directe d’un manque d’infrastructures mais aussi de moyens financiers. A Mayotte, en 2019, 45% des habitants déclaraient avoir renoncé à se soigner.

Ces problématiques se juxtaposent et compromettent la vie de 1,2 million d’enfants et de jeunes. Pourtant, l’Etat est garant des droits de chaque enfant et ce, où qu’il vive sur le territoire.

Mayotte : un territoire miné par la pauvreté et le manque d’accès à l’eau

Surnommée, l’île au Lagon, Mayotte est un archipel indien de 374 km² situé entre Madagascar et la côte du Mozambique. Avec sa barrière de corail de plus de 160 km, l’île possède un des plus grands lagons au monde.

Derrière ce portrait idyllique, se cache une réalité désastreuse. Le plus jeune département de France est aussi le plus pauvre. 8 enfants sur 10 sont en situation de pauvreté, contre 2 sur 10 dans l’Hexagone.

De nombreuses familles vivent dans des habitats précaires. A Mamoudzou, « capitale » de l’ile, ces conditions de logement concernent 15 000 personnes. Dans ces quartiers aux allures de bidonvilles, il n’y a plus d’eau potable, et le système de gestion des eaux usées ne fonctionne plus.

Depuis mai 2023, Mayotte subit en effet une crise majeure de l’eau. Les coupures peuvent durer plusieurs heures voire plusieurs jours. Les familles sont obligées de faire des réserves et les services publics du département en sont même venus à faire des distributions de bouteilles d’eau pour les familles les plus pauvres.

De telles conditions de vie exacerbent les risques sanitaires et affectent la scolarisation des enfants car sans eau, les écoles sont obligées de fermer.

L’UNICEF France enjoint les pouvoirs publics de garantir un accès à l’eau potable sur l’ensemble du département et de renforcer l’offre de soins de santé pour tous les enfants.

Pour les enfants étrangers ou en situation de migration, ces inégalités sont renforcées par les discriminations qu’ils subissent. Sur ce sujet, la France a été rappelée à l’ordre plusieurs fois par la Cour européenne des droits de l’Homme. Pourtant, l’enfermement administratif des mineurs reste une pratique courante de sa politique migratoire. Sur les 3 211 enfants enfermés en 2021, 3 135 l’ont été à Mayotte.

La Guyane, marquée par les inégalités

A 7 000 kilomètres de l’Hexagone, la Guyane est le plus grand département français. Couverte en majorité par la forêt amazonienne, c’est un territoire avec des réalités géographiques très hétérogènes qui se distingue aussi par son plurilinguisme avec plus de 40 langues vernaculaires.

Cette diversité est incontestablement une richesse. Mais la Guyane est aussi un des départements les plus pauvres de France, avec des situations de précarité, de manque d’accès à l’eau et aux services essentiels qui impactent en tout premier lieu la vie des enfants.

6 enfants sur 10 sont en situation de pauvreté

15% de la population n’a pas accès à l’eau potable

51,8 % des jeunes ont des difficultés en lecture (contre 12% de garçons et 9% de filles dans l’Hexagone)

La géographie même de la Guyane et l’absence de voies de communication routières renforcent ces inégalités. Pour les habitants, la pirogue est en général le seul moyen de se déplacer d’un point à l’autre du département.

Autre sujet d’inégalité, l’accès à l’éducation. Si les établissements scolaires pour la petite enfance et le primaire sont à peu près également répartis, il n’en est pas de même pour la suite de la scolarité des enfants, qui sont contraint de se déraciner de leur environnement familial pour poursuivre leurs études et d’habiter dans des « familles hébergeantes » qui complètent leurs revenus en accueillant ces enfants.

Enfin, il est dramatique de constater que la Guyane possède un des taux les plus élevés de suicides chez les adolescents et les jeunes adultes, phénomène qui touche en majorité les enfants d’origine amérindienne.

Nous demandons aux pouvoirs publics de garantir, de toute urgence, l’effectivité du droit à l’éducation partout sur le territoire.

L’UNICEF exhorte les autorités à prendre des mesures fortes

Le constat est frappant. « Ces inégalités au sein du territoire français sont alarmantes. Les pouvoirs publics se doivent de garantir un accès aux droits de tous les enfants sur le territoire » déclare Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.

C’est dans ce cadre que nous formulons une série de recommandations où nous appelons les pouvoirs publics à agir dès maintenant. Nous demandons notamment de :

Renforcer l’offre de soins de santé pour l’ensemble des enfants

Garantir l’effectivité du droit à l’éducation et lutter contre la non-scolarisation des enfants, en déclinant dans chaque territoire l’observatoire de la non-scolarisation

Renforcer la prévention des violences à travers des programmes d’accompagnement

Mettre fin à l’enfermement administratif des enfants

Consultez la synthèse détaillée du rapport ici

Consultez le rapport complet ici

Colloque à l’Assemblée Nationale

Le 23 novembre 2023, l’UNICEF France organisait le colloque « Grandir dans les Outre-mer : état des lieux des droits de l’enfant » à l’Assemblée nationale, pour présenter son nouveau rapport publié à l’occasion de la Journée internationale des droits de l’enfant.

Ce colloque a permis d’aborder les principaux enjeux liés à l’accès aux services publics pour la réalisation des droits de l’enfant dans les collectivités territoriales d’Outre-mer. Experts et expertes, pouvoirs publics et organisations de la société civile étaient présentes autour de plusieurs tables thématiques : protection, éducation et santé.

Visionner la retransmission de la table ronde sur l’éducation ici et celle sur la santé ici.