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Situation en Guyane : quels droits pour les enfants ? 

Un enfant marche dans une rue le 31 mars 2017 dans le quartier Matine-Leblond de Cayenne, en Guyane. © Jody Amiet / AFP

© Jody Amiet / AFP

SOMMAIRE
1. Le contexte en Guyane
2. La situation des enfants
3. L’éducation des enfants

4. Notre mandat
5. Nos recommandations

Le contexte en Guyane  

Située en Amérique du Sud, entre le Brésil et le Suriname, la Guyane est bordée par l’océan Atlantique à l’est. Ce vaste territoire recouvert à plus de 90 % par la forêt amazonienne constitue le plus grand département français, avec une superficie de 83 846 km².

“Sa population est estimée à environ 292 400 habitants en 2025, avec  une densité très faible d’environ 4 habitants au km. Ce contraste marqué par l’étendue géographique et sa faible densité démographique en fait un territoire unique en France. ”
Selon l’INSEE (2024)

Jeune et multiculturelle, la population guyanaise est composée de nombreuses communautés parlant près de 40 langues différentes. Cette diversité constitue une véritable richesse mais elle peine toutefois à être prise en compte La Guyane fait ainsi face à des défis majeurs pour garantir l’effectivité des droits des enfants qui y vivent. 

La situation des enfants en chiffres clés  

1 Guyanais sur 3 est un enfant de moins de 15 ans

6 enfants sur 10 sont en situation de pauvreté

6 200 enfants de 3 à 16 ans sont privés de leur droit à l’éducation

Seuls 21% des élèves guyanais mangent à la cantine

52% des jeunes guyanais (15-29 ans) souffrent de dépression

Avant 6 ans, 1 enfant sur 5 est atteint de saturnisme

(une présence excessive de plomb dans le sang)

L’éducation des enfants en Guyane 

12 des 22 communes composent la « Guyane routière » et sont situées le long du littoral Atlantique. Densément peuplées, elles concentrent l’essentiel des équipements et services publics (hôpitaux, administrations, lycées et centres de formation). Cette répartition géographique de l’offre engendre de fortes inégalités dans l’accès à la santé et à l’éducation, au détriment des familles et enfants qui vivent aux marges ou en dehors de cette bande littorale.  

Les 8 autres communes, dites de « l’intérieur », sont très enclavées : 7 ne sont accessibles que par voie fluviale, les pirogues étant le principal moyen de transport y compris pour aller à l’école. La 8ème, Saül, n’est accessible qu’en avion.  

Les postes non pourvus et les absences non remplacées entraînent de nombreux jours de classe perdus, et cette situation est aggravée par les aléas climatiques. Selon le directeur de l’une des 2 écoles de Trois-Saut, la scolarité de ses élèves serait ainsi raccourcie d’environ une année entre la petite section et le CM2.  

L’absence de collèges de proximité sur le Haut-Maroni et le Haut-Oyapock contraint de nombreux « enfants du fleuve » à quitter leurs parents, fratries et communautés dès l’âge de 11 ans.  Déjà fragilisés par cet éloignement affectif et culturel, plusieurs centaines d’adolescents amérindiens et businenge sont hébergés par des familles d’accueil souvent peu préparées, faiblement accompagnées et insuffisamment encadrées.  

Faute de transports réguliers et sécurisés, les élèves internes ne peuvent pas toujours rejoindre leur foyer pendant les vacances. Par ailleurs, leur prise en charge en cas de maladie demeure précaire et inégale. 

Les migrations internes, régionales et internationales ont un impact direct sur la démographie scolaire des communes littorales, où des collèges et lycées conçus pour 850 élèves en accueillent parfois près du double. Face à cette saturation, certaines municipalités instaurent des critères de priorisation et ont recours à des demandes abusives où elles exigent des pièces injustifiées lors des inscriptions. 

Le mauvais état des infrastructures routières contraint de nombreux enfants à se lever dès 4 ou 5 heures du matin pour arriver à l’heure en classe. Beaucoup s’y rendent le ventre vide, et l’absence de cantines ou de collations les prive des apports nutritionnels essentiels à leur apprentissage. 

Dans le second degré, l’absence et/ou l’irrégularité des services de transport et de restauration scolaires pousse certains adolescents à travailler ou à proposer des transactions sexuelles pour se déplacer ou se nourrir

Seul le créole guyanais bénéficie du statut de « langue régionale » parmi les 40 langues parlées en Guyane. Pourtant, 7 enfants guyanais sur 10 n’ont pas le français comme langue première, à peine 6% d’entre eux bénéficieraient d’un accueil ou d’un enseignement dans leur langue maternelle ou d’une initiation aux langues locales. 

Le mandat de l’UNICEF

En France, y compris dans les collectivités d’outre-mer, le mandat de l’UNICEF repose sur trois axes : la collecte de fonds destinés aux financements de nos actions sur le terrain et à notre plaidoyer en faveur d’une meilleure mise en œuvre des droits de l’enfant et la sensibilisation du public français à ces droits.  

De ce fait, l’UNICEF n’a pas vocation, à ce jour, à intervenir directement sur le terrain

“Néanmoins, la défense des droits de l’enfant en Guyane est une priorité de l’UNICEF France qui y est présente depuis 2020 et agit via le plaidoyer qu’elle mène auprès des autorités et institutions locales et nationales pour une meilleure protection et réalisation de ces droits, mais également via la création du premier comité UNICEF France de la zone Amérique et Caraïbes, pour y déployer des actions de sensibilisation. ”

Nos recommandations

  • Réaffirmer l’importance fondamentale du droit à l’éducation en tout point du territoire; 
  • Suivre le phénomène de non-scolarisation et, en lien avec le Rectorat et l’INSEE, contribuer au perfectionnement la méthode de calcul utilisée; 
  • Lutter contre l’exclusion scolaire des enfants qui vivent dans des quartiers informels en soutenant le développement de la médiation scolaire. 

  • Valoriser le plurilinguisme des élèves et renforcer les moyens dédiés à l’enseignement des langues et cultures de Guyane au sein de l’académie ; 
  • Permettre à tous les élèves du fleuve de fréquenter un collège de proximité ; 
  • Renforcer les capacités d’accueil en internats et améliorer leur fonctionnement ; 
  • Réformer l’hébergement des élèves en familles d’accueil ; 
  • Garantir l’accessibilité et la viabilité des services de restauration scolaire. 

  • Collaborer avec les acteurs du programme territorial de santé mentale (ARS) pour faire (re)connaître le profond mal-être dont souffrent les enfants et les adolescents guyanais ; 
  • Documenter l’impact du changement climatique sur les droits de l’enfant en région, avec une attention particulière pour les inégalités de santé environnementale.