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Dans le sud de Madagascar, le Tioka est un vent qui souffle toute l'année et qui peut créer des vagues de poussière et de sable. Il peut également parcourir des centaines de kilomètres et recouvrir les terres agricoles de plusieurs régions du pays. Le phénomène, peut transformer une route en dune en seulement trois jours. Selon les agriculteurs locaux, ce phénomène est devenu plus fréquent depuis 2019. © UNICEF/UN0595862/Andrianantenaina
© UNICEF/UN0595862/Andrianantenaina

À Madagascar, la crise climatique bouleverse le quotidien 

En janvier 2023, en partenariat avec le livre de poche, Mélissa Da Costa, prêtait sa plume pour nous offrir un texte bouleversant : La faiseuse d’étoiles. Plus de deux ans après, en avril 2025, la célèbre autrice s’est rendue sur le terrain, aux côtés d’Audrey Petit, directrice du Livre de Poche, pour découvrir les programmes financés par ce partenariat.  

De retour en France, elles nous livrent un témoignage poignant. 

Vous revenez de Madagascar. Quel a été le moment le plus marquant de cette immersion sur le terrain ?

Mélissa : Ces quelques jours étaient bouleversants. L’un de mes premiers souvenirs est notre arrivée à l’écovillage. Une foule immense nous a accueillies à bras ouverts, avec des sourires éclatants, des chants et des danses. Ces collégiens étaient ravis d’aller à l’école, de pouvoir nous montrer leurs pupitres, leurs tableaux, leurs potagers et de partager leur quotidien avec nous. Ce moment, très fort en émotions, reste gravé dans ma mémoire.  

Un autre souvenir marquant concernait l’atelier « l’apprentissage par le jeu » au cours duquel nous avons rencontré des mamans et leurs bébés. L’animatrice de l’atelier avait appris aux mères à fabriquer des jouets à partir d’objets recyclés. C’était très émouvant de voir ces mamans faire avec les moyens du bord pour que leurs bébés aient de quoi s’amuser.  

Audrey : Comme l’a évoqué Mélissa, l’accueil que nous avons reçu lors de notre arrivée à l’écovillage reste un des moments les plus émouvants de cette mission. Chaque attention, chaque acte de gentillesse, a été bouleversant.  

J’ai été particulièrement marquée par nos conversations avec trois femmes rencontrées dans un des villages. Elles fabriquaient des serviettes hygiéniques pour les femmes de leur communauté. Cet échange avait quelque chose de très privilégié ; il y avait une grande proximité avec ces femmes qui nous ont accueillies dans leur atelier.

Madagascar fait partie des 10 pays les plus affectés par le dérèglement climatique. De ce que vous avez pu voir, comment se traduit cette réalité dans le quotidien des enfants ?  

Audrey : Les conséquences du changement climatique se font sentir partout ; elles modifient les paysages et bouleversent les habitudes de vie. Les sécheresses ont un impact sur l’accès à l’eau, les récoltes sont réduites, les cas de malnutrition augmentent et les taux de mortalité infantile sont de plus en plus élevés. 

Une femme porte son enfant près du village d’Ankaranabo.

Le quotidien est également marqué par les nombreux cyclones qui emportent tout sur leur chemin : potagers, maisons, écoles, points d’eau. Dès les premiers échanges avec les familles, on comprend très vite qu’ils doivent en permanence reconstruire tout ce que les catastrophes détruisent. 

“Pour les populations, la crise climatique est une réalité très concrète qui altère le quotidien dans des proportions dramatiques. ”
Audrey Petit

Mélissa: Les effets du changement climatique sont omniprésents. Les sentiers sont ravinés par les cyclones, les routes sont impraticables, les écoles sont endommagées… Dans un des villages visités par exemple, les familles nous racontaient que tout avait été emporté par le dernier cyclone. Elles étaient alors obligées d’accueillir chacune à son tour des élèves à la maison pour assurer la continuité des cours.  

Justement, certains de ses élèves voulaient nous montrer leur potager, mais rien n’avait résisté à la tempête.  

“Il n’y a pas un aspect du quotidien où l’on ne voit pas les conséquences du changement climatique. ”
Mélissa Da Costa

Mélissa, avec la “Faiseuse d’étoiles”, vous avez mis votre plume au service de l’éducation des enfants dans le cadre du partenariat entre l’UNICEF et le Livre de Poche. Près de 600 000 euros ont été récoltés. Sur le terrain qu’avez-vous ressenti en voyant tout ce qui a été fait grâce à ce partenariat ?

Se rendre sur le terrain a donné une tout autre dimension au projet. Avec Audrey, on savait que les fonds récoltés servaient à construire des écovillages à Madagascar, mais tout cela restait abstrait. En les découvrant sur place, j’ai réalisé à quel point ces solutions pouvaient changer le cours de la vie d’un enfant.   

Accès à l’eau potable, aux sanitaires, à l’électricité, à l’école… tout est pensé pour améliorer durablement la vie des enfants. Ce n’est pas juste un confort : c’est une transformation en profondeur. L’eau potable permet de prévenir les maladies, de maintenir les enfants à l’école, d’aider les jeunes filles à vivre leurs menstruations dignement. L’électricité prolonge le temps d’étude, l’accès au collège protège des violences, et les nouvelles infrastructures offrent de meilleures conditions de vie. 

“J’ai été émerveillée de voir ces écovillages. On a beau lire des brochures, mais tant qu’on ne constate pas l’ampleur de la situation sur place, on ne réalise pas à quel point ces solutions répondent à plusieurs problématiques que rencontrent les familles au quotidien.”
Mélissa Da Costa

Audrey, ce projet ambitieux et cette mission sur le terrain, confirment le rôle de la littérature dans les initiatives solidaires. Comment voyez-vous l’avenir du livre en tant que vecteur de générosité, de solidarité ? 

Depuis sa création, le Livre de Poche incarne une idée forte : rendre la lecture accessible au plus grand nombre. Né en 1953 pour permettre aux étudiants de lire des œuvres majeures à petit prix, il porte des valeurs de transmission, de liberté et de démocratisation du savoir. Aujourd’hui encore, nous sommes animés par cette mission, et c’est ce qui rend notre partenariat avec l’UNICEF si évident. Nous partageons une même vision : croire en la puissance des mots pour éduquer, sensibiliser, émanciper. À travers notre réseau de diffusion – 20 000 points de vente dans le monde dont 2 000 en France – et notre savoir-faire éditorial, nous avons une responsabilité : mettre le livre au service de causes solidaires. Et c’est un engagement que nous voulons pleinement assumer. 

Mélissa, Audrey, avez-vous un message à transmettre aux lecteurs qui ont rendu ce projet possible ? 

Mélissa : Un immense merci aux lecteurs. Pour eux, ce n’était peut-être qu’un petit geste – 2 euros reversés à l’UNICEF – mais sur le terrain, c’est une contribution qui change des vies. J’ai vu de mes yeux à quel point ces fonds transforment le quotidien des enfants. Un simple achat de livre peut vraiment changer le destin d’un jeune garçon ou d’une jeune fille. Alors merci, du fond du cœur, d’avoir rendu cela possible. 

Audrey : Mélissa l’a très bien dit. Merci à tous d’avoir été au rendez-vous. De notre côté, on publie un livre, on active des leviers, on espère qu’il touchera le public – parfois ça marche, parfois non. Mais quand un projet comme La Faiseuse d’étoiles rencontre un tel écho, c’est une vraie récompense pour tous. Et surtout pour celles et ceux qui, sur le terrain, en bénéficient concrètement.