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© UNICEF/UN0510189/Babajanyan VII Photo
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Dans 40 des pays les plus riches du monde, plus d'un enfant sur cinq vit dans la pauvreté

La France, l’Islande, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni ont connu une forte augmentation de la pauvreté infantile entre 2014 et 2021, tandis que la Lettonie, la Lituanie, la Pologne et la Slovénie ont enregistré les réductions les plus importantes, selon le dernier rapport de l’UNICEF.

Florence/ New York/ Paris, le 6 décembre 2023 – Certains des pays les plus riches du monde ont connu une forte augmentation de la pauvreté infantile entre 2014 et 2021, selon les données publiées aujourd’hui par l’UNICEF Innocenti – Bureau mondial de la recherche et de la prospective.

Le « Rapport 18 : la pauvreté infantile au milieu de la richesse » – le dernier de la série portant sur le bien-être des enfants dans les pays de l’OCDE et de l’UE – révèle que la Pologne et la Slovénie obtiennent les meilleurs résultats en matière de lutte contre la pauvreté infantile, suivies de la Lettonie et de la République de Corée. En revanche, certains des pays les plus riches figurant dans le rapport se positionnent pratiquement au bas du classement des pays. Ainsi, la France, avec un taux de pauvreté infantile relativement élevé (19,9 % en moyenne sur la période 2019-2021) et en hausse, se positionne à la 33e position (sur 39 pays de l’Union européenne et de l’OCDE), dans le classement établi par l’UNICEF.

Le rapport brosse le tableau le plus récent et le plus comparatif de la pauvreté infantile dans les pays de l’OCDE et de l’UE, et analyse les politiques de soutien au revenu des familles avec enfants mises en œuvre par les gouvernements. Il constate que, malgré une diminution globale de la pauvreté de près de 8 % dans 40 pays entre 2014 et 2021, plus de 69 millions d’enfants vivaient encore dans des ménages situés en dessous du seuil de pauvreté fixé à 60 % du niveau de vie médian, fin 2021.

Les effets durables de la pauvreté infantile

« Les effets de la pauvreté sur les enfants sont à la fois persistants et préjudiciables », a déclaré Bo Viktor Nylund, directeur du Bureau mondial de recherche et de prospective Innocenti de l’UNICEF. « Pour la plupart des enfants, cela signifie qu’ils grandissent sans avoir accès à une alimentation nutritive suffisante, à des vêtements, à des fournitures scolaires ou à un endroit chaleureux où ils peuvent se sentir chez eux. Cela les empêche de jouir de leurs droits et peut nuire à leur santé physique et mentale. »

En France, 12,7 % des moins de 16 ans étaient ainsi confrontés à des privations matérielles spécifiques à l’enfant en 2021.(1)

Les conséquences de la pauvreté peuvent durer toute la vie. Les enfants qui vivent dans la pauvreté ont moins de chances d’aller jusqu’au bout de leur scolarité et gagnent moins à l’âge adulte. Dans certains pays, une personne née dans une zone défavorisée peut avoir une espérance de vie jusqu’à huit ou neuf ans inférieure à celle d’une personne née dans une zone riche, selon le rapport.

« II est inacceptable que la France se classe en 33e position sur les 39 pays de l’UE et l’OCDE, en ce qui concerne la pauvreté infantile. Ce rapport est un cri d’alarme qui doit pousser le Gouvernement à agir d’urgence et de manière plus efficiente pour chaque enfant », appelle Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France.

Des inégalités face à la pauvreté

Le rapport met également en évidence d’énormes inégalités en matière de risques de pauvreté. Dans les 38 pays pour lesquels des données sont disponibles, les enfants vivant dans une famille monoparentale sont trois fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les autres enfants. En France, cet écart est particulièrement marqué avec un taux de pauvreté des enfants vivant dans des familles monoparentales quatre fois supérieur à celui des enfants vivant avec leurs deux parents.(2)

Les enfants handicapés et les enfants issus de minorités ethniques ou raciales courent également un risque plus élevé que la moyenne. Par ailleurs, le rapport note d’importantes inégalités territoriales particulièrement prégnantes en France. En effet, les collectivités territoriales d’Outre-mer sont concernées par des taux de pauvreté infantile largement supérieurs à la moyenne nationale. La pauvreté monétaire touche 8 enfants sur 10 à Mayotte, 6 enfants sur 10 en Guyane et près de 4 enfants sur 10 à La Réunion.(3)

La réduction de la pauvreté infantile dépend de la volonté politique

Selon les conclusions de l’étude, la période 2012-2019 a été marquée par une croissance économique stable dans ce groupe de pays, leur permettant de se remettre des effets de la récession de 2008-2010. Toutefois, si un certain nombre de pays ont réduit le taux de pauvreté infantile au cours de cette période, certains des pays les plus riches ont connu les reculs les plus importants. Le rapport montre également que des pays ayant des niveaux de revenu national similaires, comme la Slovénie et l’Espagne, affichent des taux de pauvreté infantile très différents – respectivement 10 % et 28 %.

Le rapport souligne que les conditions de vie des enfants peuvent être améliorées, quelle que soit la richesse d’un pays. Par exemple, la Pologne, la Slovénie, la Lettonie et la Lituanie – qui ne font pas partie des pays les plus riches de l’OCDE et de l’UE – sont parvenues à réduire considérablement le taux de pauvreté infantile, de moins 38 % en Pologne et de moins 31 % dans les autres pays. Parallèlement, cinq pays à revenu élevé – le Royaume-Uni (+20 %) et la France, l’Islande, la Norvège et la Suisse (tous environ +10 %) – ont connu les plus fortes augmentations du nombre d’enfants vivant dans des ménages en situation de difficultés financières depuis 2014.

Ces données démontrent ainsi que la réduction de la pauvreté infantile dépend de la volonté politique.

Des mesures concrètes et efficaces existent pour lutter contre la pauvreté infantile

Pour éradiquer la pauvreté infantile, le rapport appelle les gouvernements et les parties prenantes à :

  • Développer la protection sociale pour les enfants, y compris les allocations familiales pour les enfants, afin de compléter le revenu des familles.
  • Mettre en œuvre de manière concrète les engagements pris dans le cadre de la Garantie européenne pour l’enfance, en veillant à ce que tous les enfants aient un accès effectif à des services de base de qualité comme l’accueil du jeune enfant, l’éducation, les soins de santé, une alimentation saine et suffisante et un logement décent ; services essentiels à leur bien-être et au respect de leurs droits.
  • Créer des possibilités d’emploi avec un salaire adéquat et des politiques favorables à la famille, telles que le congé parental rémunéré, afin d’aider les parents et les personnes qui s’occupent d’enfants à concilier leurs responsabilités professionnelles et familiales.
  • Veiller à ce qu’il existe des mesures adaptées aux besoins spécifiques des enfants les plus vulnérables, tels que les enfants en situation de migration, les enfants sans domicile ou encore les enfants vivant dans des familles monoparentales, afin de faciliter l’accès à la protection sociale, aux services essentiels et à un travail digne, et de réduire les inégalités.

« Les allocations en espèces ont un effet immédiat sur la réduction de la pauvreté. Les décideurs peuvent soutenir les ménages en accordant la priorité aux prestations familiales et aux allocations pour enfants et en augmentant les dépenses correspondantes », a ajouté Bo Viktor Nylund. « Il y a beaucoup à apprendre des réussites des différents pays. La manière dont nous utiliserons ces enseignements déterminera l’efficacité avec laquelle nous pourrons assurer le bien-être des enfants aujourd’hui et demain. »

« Alors que les acteurs de la société civile prennent leur part activement dans la lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, il serait grand temps que la France prenne désormais complètement la sienne, à la hauteur des responsabilités qui lui incombent, au regard de ses engagements internationaux et des enjeux quotidiens pour les enfants », poursuit Adeline Hazan.

(1) Un enfant est considéré comme étant confronté à des privations matérielles spécifiques s’il connaît au moins 3 privations parmi une liste de 17 : 12 spécifiques à l’enfant (exemple : l’impossibilité de manger – plutôt que le choix de ne pas manger – des fruits et des légumes chaque jour) et 5 spécifiques au ménage (exemple : l’incapacité de maintenir une température adéquate dans le logement). 

(2) Ici, le seuil de pauvreté retenu est à celui à 50 % du niveau de vie médian.

(3) Données INSEE 2020, à retrouver dans le rapport « Grandir dans les Outre-mer, état des lieux des droits de l’enfant ».

Télécharger le rapport ICI.

Accéder au résumé du rapport ICI.

Notes aux rédactions :

Le Rapport 18 : La pauvreté infantile au milieu de la richesse fait suite à l’analyse de l’effet de la récession de 2008-10 sur la pauvreté des enfants, publiée en 2014 dans le Rapport 12. Il examine les progrès réalisés au cours de la dernière décennie et étudie ce qu’il reste à faire pour obtenir des résultats pour les enfants.

Le Rapport 18 utilise des mesures monétaires et non monétaires (privation matérielle) pour son analyse. La mesure principale du rapport est la pauvreté monétaire relative, c’est-à-dire la proportion de personnes qui gagnent moins de 60 % du revenu moyen. La pauvreté non monétaire mesure l’accès aux biens et services essentiels.

À propos de l’UNICEF Innocenti :

UNICEF Innocenti – Bureau mondial de recherche et de prospective – étudie les questions les plus importantes pour les enfants, qu’elles soient actuelles ou émergentes. Il favorise le changement par la recherche et la prospective sur un large éventail de questions relatives aux droits de l’enfant, en suscitant un discours mondial et en faisant participer activement les jeunes à son travail. L’UNICEF Innocenti fournit aux leaders d’opinion et aux décideurs les preuves dont ils ont besoin pour construire un monde meilleur et plus sûr pour les enfants.