SOMMAIRE
En octobre 2023, l’interminable conflit entre Israël et l’État de Palestine a pris une tournure dramatique.
Les attaques sanglantes du 7 octobre 2023 menées en Israël par le Hamas ont déclenché une guerre sans merci dans la bande de Gaza. Plus de 15 mois après, ce conflit a détruit des milliers de vies et ébranlé l’équilibre de toute la région.
Le 15 janvier 2025, un accord de cessez-le-feu a été annoncé, le premier depuis novembre 2023. La trêve, entrée en vigueur le dimanche 19 janvier, a permis la libération de plusieurs otages et un réel acheminement de l’aide dans la bande Gaza.
“L’UNICEF salue l’annonce d’un accord de cessez-le-feu entre les parties au conflit dans la bande de Gaza. Cette annonce s’imposait depuis bien trop longtemps déjà pour les enfants et les familles de l’enclave, victimes de bombardements et de privations depuis plus d’un an, mais aussi pour les otages retenus à Gaza ainsi que leurs familles en Israël qui ont tant souffert.”
Israël-Territoires palestiniens : le bilan, 15 mois après
En plus d’un an de guerre, le nombre de victimes a battu de sombres records. Parmi elles, un nombre ahurissant d’enfants.
En Israël
Les attaques du 7 octobre en Israël ont blessé 7 500 personnes et coûté la vie à plus de 1 200 personnes, dont 37 enfants. À ce jour, on estime que plusieurs personnes sont encore retenues en otage.
Dans la bande de Gaza
L’escalade des hostilités qui dure depuis plus de 15 mois est la plus meurtrière qu’ait connue l’enclave palestinienne depuis 2006. Avant le cessez-le-feu à Gaza :
47 161 personnes ont été tuées, dont plus de 14 500 enfants
111 166 personnes ont été blessées, dont plus de 24 940 enfants
11 200 autres étaient portées disparues et seraient probablement sous les décombres
Près de 95 % des écoles ont été endommagées
Les survivants, eux, vivent un exode interminable. Ils sont 1,9 million à avoir été déplacés à plusieurs reprises, à la recherche d’un refuge. Dans des abris étroits, sans eau, ni nourriture, ni chauffage, les familles subissent des degrés de privation sans précédent.
Au cœur de ce sombre tableau, la trêve à Gaza sonne comme un nouvel espoir pour les populations.
“Quand j’ai appris qu’il y aurait une trêve, j’étais surprise mais extrêmement heureuse. Enfin nous pourrons retourner chez nous, retrouver nos amis, nos proches et reprendre le chemin de l’école.”
La trêve, qui devrait durer 42 jours, a déjà permis à plusieurs familles de retourner dans leurs quartiers. Cependant, les défis restent immenses. Après 15 mois de bombardements incessants, la bande de Gaza est désormais un champ de ruines et tout est à reconstruire.
En Cisjordanie
Située entre Israël et la Jordanie, la Cisjordanie est également le théâtre de violences qui se sont accentuées depuis le début du cessez-le-feu dans la bande de Gaza. En quelques jours, l’opération « Mur de Fer » lancée par l’armée israélienne a fait plus d’une dizaine de victimes.
On estime qu’au cours des 15 derniers mois, plus de 185 enfants auraient été tuées, 1 236 blessés et des milliers d’autres, obligés de fuir.
Au Liban
Dès le début de la guerre à Gaza, les échanges de tirs et bombardements se sont multipliés entre Israël et la branche armée du groupe libanais Hezbollah. Le 23 septembre 2024, l’embrasement tant redouté du conflit est devenu réalité.
Avec plus de 4 047 personnes tuées, 16 638 blessées et 1,2 million de déplacés, cette escalade des hostilités est la plus violente qu’ait connue le pays en 18 ans.
Quelques semaines après, un accord de cessez-le-feu, validé le 26 novembre au soir, est entré en vigueur le 27 novembre.
“L’UNICEF se réjouit de l’annonce d’un cessez-le-feu au Liban, qui, nous l’espérons, mettra fin à la guerre qui a tué plus de 240 enfants, blessé environ 1 400 d’entre eux et bouleversé la vie d’innombrables autres.”
En Syrie
Le conflit syrien qui dure depuis 14 ans a détruit le pays, traumatisé la population et appauvri les familles. À ce jour, on estime que plus de 17 millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.
Le 27 novembre 2024 et dans les jours qui ont suivi, l’offensive menée par les rebelles du groupe Hay’at Tahrir el-Sham dit « HTS » parvient a faire chuter le régime. En quelques jours, ils prennent Idlib, Alep, Homs et Damas, la capitale, mettant fin à 60 d’un règne sans partage de la famille Assad.
Il est difficile de dire comment évoluera la situation politique. Le pays continue de faire face à une grande instabilité et pour des millions de Syriens, l’avenir reste incertain.
Protéger inconditionnellement chaque enfant
Les images et les récits sont sans équivoque. Les enfants sont les premières victimes de ce conflit. Ils sont confrontés à une violence extrême, à des scènes d’horreurs et à des traumatismes profonds qui affectent leur développement et leur avenir.
Dès les premiers instants du conflit, l’UNICEF n’a cessé de plaider pour un cessez-le-feu humanitaire et la protection des enfants. Aujourd’hui, nous nous réjouissons de l’entrée en vigueur de cette trêve tant attendue ; une première étape cruciale pour mettre fin aux souffrances des enfants.
L’UNICEF mobilisé sur le terrain
On ne saurait parler de la guerre au Proche-Orient sans évoquer les besoins immenses des populations, le manque cruel d’aide humanitaire et le contexte périlleux dans lequel doivent travailler nos équipes.
Au cours des 15 derniers mois, 363 travailleurs humanitaires ont tragiquement perdu la vie en apportant un soutien vital aux enfants. En dépit des défis, les équipes de l’UNICEF restent mobilisées au plus près des enfants.
L’aide humanitaire apportée par l’UNICEF et ses partenaires
Dès les premiers instants du cessez-le-feu, des dizaines de camions de l’UNICEF ont pu acheminer de l’eau potable, des aliments thérapeutiques, des kits d’hygiène, des vêtements chauds et autres fournitures essentielles dans l’enclave palestinienne.
- Le 19 janvier, jour d’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 32 camions de l’UNICEF ont acheminé des fournitures humanitaires dans la bande de Gaza. Plus de 630 autres camions humanitaires sont entrés, eux aussi, sur le territoire ; la moitié de ce convoi a été dirigée vers le nord de l’enclave.
- Le 20 janvier, 77 nouveaux camions de l’UNICEF sont entrés dans la bande de Gaza. Parmi eux, 56 ont été dirigés vers le sud avec des kits d’hygiène, des aliments thérapeutiques et de l’eau potable. 21 autres ont été envoyés au nord avec des vêtements chauds.
- Le 21 janvier, ce sont 51 camions de l’UNICEF qui ont pu acheminer de l’aide dans la bande de Gaza ; suivis par un convoi de 58 autres camions le 22 janvier.
L’UNICEF et ses partenaires intensifient leurs efforts. Plus de 1 300 camions sont prépositionnés et prêts à apporter une aide massive aux populations.

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Nos réponses à vos questions
- Un cessez-le-feu durable
- Les enfants sont ceux qui souffrent le plus de cette guerre. Ils ont besoin d’une aide urgente pour assurer leur protection, leur retour à l’école et leur bien-être. Au fur et à mesure que le cessez-le-feu évolue et qu’une potentielle reconstruction se dessine, l’UNICEF souligne l’importance de placer les besoins des enfants au premier rang.
- Un accès sûr et sans entrave pour que les acteurs humanitaires puissent fournir une aide massive aux populations où qu’elles soient dans la bande de Gaza
L’UNICEF est une organisation impartiale et neutre. Nous avons pour objectif de soutenir tous les enfants vulnérables, où qu’ils se trouvent et quels que soient leur origine ethnique, leur sexe, leur nationalité.
L’UNICEF est profondément préoccupé par l’impact physique et mental de la violence sur les enfants et leurs familles. Nous appelons à la fin de la violence et exhortons toutes les parties à protéger inconditionnellement les enfants, en vertu du droit international humanitaire.
L’enlèvement d’enfants constitue une violation grave. L’UNICEF condamne fermement ces tragiques atteintes aux droits des enfants. Tout enfant détenu par une partie au conflit doit être protégé et libéré immédiatement et sans condition. L’UNICEF rappelle à toutes les parties l’obligation qui leur incombe, en vertu du droit international humanitaire, d’accorder une protection spéciale aux enfants.
Nous saluons l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Cette trêve s’imposait depuis bien trop longtemps pour les enfants et les familles de l’enclave, mais aussi pour les otages retenus à Gaza ainsi que leurs familles en Israël qui ont tant souffert.
Dans les pays à haut revenu, comme Israël, le gouvernement s’acquitte lui-même des tâches que l’UNICEF soutient dans les pays moins prospères. Dans ce pays, les services publics de l’État répondent aux besoins des enfants, tant en matière de santé, que d’accès à l’éducation, de participation ou de protection. Le Fonds UNICEF en Israël n’a pas d’actions programmatiques opérationnelles sur son territoire qui requerraient un appel à la générosité publique.
Par ailleurs, le mandat de l’action de l’UNICEF s’inscrit toujours en pleine coopération avec les gouvernements. À ce jour, les autorités israéliennes n’ont pas fait appel à l’UNICEF pour répondre à la crise actuelle.
Le conflit en Israël et l’État de Palestine est particulièrement complexe. Pour comprendre ses origines, il faut remonter jusqu’aux évènements qui se sont produits à la fin de la Première Guerre mondiale. En savoir plus ici.