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© UNICEF/UNI799142/Zumstein
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Elodie Gossuin au Cambodge "La crise climatique est une crise des droits de l’enfant" 

En avril dernier, Elodie Gossuin, s’est rendue pour la première fois au Cambodge. Sur place, l’ambassadrice de l’UNICEF France a été confrontée à une dure réalité. Entre urgence climatique et espoir, elle livre un témoignage bouleversant.

Vous vous êtes rendue au Cambodge aux côtés de l’UNICEF. Il s’agit de votre première mission en Asie du Sud-est. Qu’est-ce qui vous a le plus touché ?

Ce voyage m’a marquée de façon indélébile. J’y suis allée pour constater l’impact du changement climatique sur la vie des enfants. Mais une fois sur place, c’était bien plus que de simples visites. J’ai eu la chance de rencontrer et surtout d’échanger avec des enfants et des familles dont les histoires m’ont bouleversée.

Le Cambodge est l’un des pays les plus exposés aux impacts du changement climatique dans cette région du monde. Selon vous, comment cela se traduit sur le quotidien des familles et des enfants ?

Les inondations, les sécheresses, les coulées de boues, les pics de pollution et les tempêtes font malheureusement partie du quotidien des familles. Les droits les plus fondamentaux sont menacés.  

L’accès à l’eau potable devient un véritable défi, aggravé chaque jour par la crise climatique.  

La situation nutritionnelle est précaire. Les récoltes sont de plus en plus maigres. Pour subvenir aux besoins de leur familles, les parents quittent les villages pour aller travailler en ville. Mais, faute de ressources, ils partent sans leurs enfants qui se retrouvent exposés à tous types d’abus et de violence.

“Pour rappel, 66 % des enfants au Cambodge sont victimes de violences physiques ou émotionnelles. C’est affolant ”

L’accès à l’éducation est lui aussi entravé. Les vagues de chaleur sont tellement fortes que, l’année dernière, les temps de classe ont été réduits de 2 heures par jour.  

Des enfants de moins de 5 ans sont morts des suites d’une maladie causée par la pollution de l’air. De nombreuses familles ont perdu un ou plusieurs proches par noyade à cause des inondations.

“ Au-delà des chocs climatiques, c’est l’ensemble des droits des enfants et leur avenir qui sont mis en péril.”

Pendant votre séjour, vous avez été à la rencontre des familles dans des régions rurales. Pouvez-vous nous expliquer en quoi ces communautés sont plus vulnérables aux catastrophes naturelles ?

Plus les habitats sont précaires, moins ils ont de chance de tenir face aux chocs climatiques. Les maisons sont vite balayées ou détruites. Cela concerne aussi les écoles qui ne résistent pas aux aléas climatiques. 

Ces familles qui, en temps normal, sont le plus souvent isolées et éloignées des services publics – dispensaires, centres de santé, écoles, etc – vivent de façon accrue les effets du changement climatique. 

Sur place, quel rôle jouent les jeunes dans la lutte contre les effets du changement climatique ?

Leur rôle est crucial. Ils sont porteurs d’engagement et d’espoir.  Ce sont les premiers à payer le prix du monde qu’on leur laisse, mais ce sont aussi les premiers à s’engager pour le monde de demain.  

J’ai été agréablement surprise de voir que la sensibilisation aux enjeux climatiques fait totalement partie de l’éducation au Cambodge. Ils mènent des exposés, lancent des campagnes, organisent des discussions tout en s’aidant des outils de prévention créés par l’UNICEF en lien avec l’éducation nationale.

Que fait l’UNICEF sur place pour venir en aide aux communautés ?

C’est formidable de voir toutes les actions que l’UNICEF mène au Cambodge. Il y a une réelle collaboration avec toutes les institutions, l’ensemble des ministères et les différents acteurs de la société civile.  

Dans les écoles, l’UNICEF a installé des panneaux solaires et des systèmes de ventilation. L’objectif est de réduire les coûts de l’électricité et de réinjecter ces économies pour installer des points d’accès à l’eau potable et former des professeurs.  

Dans un des collèges que j’ai pu visiter, ces interventions ont permis d’améliorer les conditions d’apprentissage des élèves. Au-delà de l’accès à une éducation de meilleure qualité, ils bénéficient de meilleures conditions d’hygiène, grâce au point d’accès à l’eau potable qui alimente aussi le village.  

Le “pack famille” fait également partie des actions phares de l’UNICEF au Cambodge. C’est un forfait de 5 dollars par mois et par enfant. Cet argent, les parents le reçoivent à condition que leurs enfants soient scolarisés. Ils bénéficient également d’une aide à la naissance de leur bébé à condition que la mère se soit présentée aux rendez-vous prénataux.

Plus qu’une aide financière, le pack famille créé un cercle vertueux d’incitation positive et de sensibilisation aux enjeux climatiques.

“Le changement climatique bouleverse tout. Mais ici, au Cambodge, j’ai surtout vu des solutions, de l’engagement et de l’espoir. Ce sont des écoles qui tiennent malgré les inondations, des jeunes qui s’organisent pour protéger leur environnement et des familles qui tiennent bon. C’est ce combat-là que je veux porter.”