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Kenya, 9 septembre 2022 : la militante ougandaise pour le climat Vanessa Nakate, ambassadrice de l’UNICEF, âgée de 25 ans, prend une poignée de terre séchée dans ce qui reste de la rivière Sopel. ©UNICEF/UN0702759/Translieu/Nyaberi
Kenya, 9 septembre 2022 : la militante ougandaise pour le climat Vanessa Nakate, ambassadrice de l’UNICEF, âgée de 25 ans, prend une poignée de terre séchée dans ce qui reste de la rivière Sopel. ©UNICEF/UN0702759/Translieu/Nyaberi

Fonds alloués au climat : les besoins des enfants ne sont pas pris en compte, selon un nouveau rapport

Selon un nouveau rapport publié par les membres de la coalition Children’s Environmental Rights Initiative (CERI) – Plan International, Save the Children et l’UNICEF – les enfants ne sont pas pris en compte dans les engagements de financement relatifs au climat, bien qu’ils soient les premiers à subir les conséquences de la crise climatique.

Paris, le 22 juin 2023 – Le rapport indique que seulement 2,4 % des principaux fonds mondiaux pour le climat peuvent être classés comme soutenant des activités tenant compte des besoins des enfants. Selon l’indice de risque climatique pour les enfants de l’UNICEF, plus d’un milliard d’enfants sont extrêmement exposés aux conséquences de la crise climatique.

L’avenir ne peut s’écrire sans les jeunes et les enfants

Maria Marshall, 13 ans, militante de l’UNICEF pour les enfants et le climat, originaire de la Barbade, a ainsi déclaré : « Les enfants sont l’avenir, mais notre avenir est façonné par les actions de ceux qui prennent des décisions dans le présent, et nos voix ne sont pas entendues. Comme le montre ce rapport, le financement des solutions climatiques est une obligation, mais la manière dont cet argent est dépensé est également importante. Les besoins et les perspectives des enfants doivent être pris en compte. »

L’étude Falling short : addressing the climate finance gap for children repose sur un ensemble de trois critères permettant d’évaluer si les financements climatiques des principaux fonds multilatéraux pour le climat (MCFs) au service de la CCNUCC et de l’Accord de Paris : la prise en compte des risques distincts et accrus subis par les enfants du fait de la crise climatique ; le renforcement de la résilience des services publics essentiels aux enfants et ; la possibilité de donner aux enfants les moyens d’être des acteurs du changement.

« Les conclusions sont sans appel », a déclaré Kabita Bose, directrice de Plan International pour le Bangladesh. « Des investissements urgents et efficaces sont indispensables pour s’adapter au changement climatique et sont particulièrement cruciaux pour les enfants, notamment les filles, qui sont très sensibles aux effets à court et à long terme. Pourtant, les dépenses actuelles ignorent presque totalement les enfants – cela doit changer ».

Combattre l’injustice climatique

Le rapport révèle que sur l’ensemble des fonds alloués par les MCF à des projets liés au climat au cours des 17 dernières années, seule une petite partie (2,4 %) répondait aux trois exigences considérées, équivalant à un montant total de 1,2 milliard de dollars seulement. Le rapport indique également que ce chiffre est probablement surestimé, ce qui signifie qu’une somme encore moins importante répondant à toutes ces exigences aurait été allouée.

« Les enfants, en particulier ceux qui sont déjà victimes d’inégalités et de discriminations, sont ceux qui ont le moins contribué au changement climatique, mais qui en subissent le plus les conséquences.  Le financement de la lutte contre le changement climatique offre la possibilité de s’attaquer à ces injustices en tenant compte des besoins et des perspectives des enfants », a déclaré Kelley Toole, responsable mondiale du changement climatique à Save the Children. « Jusqu’à présent, cette approche s’est avérée terriblement inadéquate, mais elle peut et doit changer. Pour vraiment s’attaquer à la crise climatique, nous devons placer les droits de l’enfant au cœur de notre réponse et veiller à ce que la voix des enfants soit entendue ».

Bien que les fonds de financement multilatéraux représentent une part relativement faible du financement global de la lutte contre le changement climatique, le degré de prise en compte des enfants par ces fonds est d’une importance cruciale. Les fonds de financement multilatéraux ont un rôle essentiel à jouer dans l’établissement de l’ordre du jour, ainsi que pour catalyser et coordonner les investissements d’autres institutions financières publiques et privées, y compris au niveau national, qui sont nécessaires pour impulser un changement plus large.

La crise climatique est une crise des droits de l’enfant

Les enfants sont exposés de manière disproportionnée au manque d’eau et de nourriture, aux maladies transmises par l’eau et aux traumatismes physiques et psychologiques, tous liés à des événements météorologiques extrêmes et à des effets climatiques à progression lente. Il est également prouvé que les changements climatiques perturbent l’accès des enfants aux services de base tels que l’éducation, les soins de santé et l’eau potable.

« Chaque enfant est exposé à au moins un – et souvent plusieurs – risques climatiques. Les financements et les investissements dont on a désespérément besoin pour adapter aux risques climatiques les services sociaux essentiels tels que la santé et l’eau sont insuffisants et ignorent largement les besoins urgents et spécifiques des enfants. Cela doit changer. La crise climatique est une crise des droits de l’enfant, et le financement de la lutte contre le changement climatique doit en tenir compte », a déclaré Paloma Escudero, conseillère spéciale pour le plaidoyer sur le climat à l’UNICEF.

Le rapport souligne qu’en ce qui concerne les enfants, ils sont souvent considérés comme un groupe vulnérable au lieu d’être reconnus comme parties prenantes actives ou agents de changement. Moins de 4 % des projets, représentant à peine 7 % des investissements des MCFs (2,58 milliards de dollars), tiennent compte de manière explicite et significative des besoins et de la participation des filles.

Le rapport s’appuie sur les voix d’enfants du monde entier, tous ayant déclaré être confrontés à des risques accrus en raison du changement climatique. Une adolescente du Zimbabwe raconte : « À Chiredzi, nous avons appris que certaines filles ne peuvent pas traverser à la nage les rivières en crue pour aller à l’école ou rentrer chez elles, alors que les garçons le peuvent. Les filles doivent marcher jusqu’à 10-15 km pour aller à l’école. Elles se fatiguent en chemin avant même de commencer les cours. » Un garçon de 13 ans, originaire du Bangladesh, ajoute : « De nombreuses catastrophes de grande ampleur frappent notre district, ce qui appauvrit les gens, et amène des enfants comme nous à travailler. »

La coalition CERI demande instamment aux fonds multilatéraux pour le climat, ainsi qu’aux autres bailleurs de fonds fournissant des financements pour le climat aux niveaux international et national, d’agir rapidement et de combler le déficit d’adaptation. Elle demande en particulier un financement permettant de couvrir les pertes et les dommages causés par le changement climatique. Ce financement devrait donner la priorité au bien-être des enfants et aux services sociaux essentiels dont ils dépendent. L’accent doit être mis sur le ciblage et l’assistance aux enfants les plus vulnérables et les plus menacés par les effets du climat.

Notes aux rédactions

L’Initiative pour les droits environnementaux des enfants (CERI) est une coalition d’enfants et de jeunes, de militants, d’organisations de défense des droits de l’enfant, d’experts, d’acteurs gouvernementaux et de décideurs politiques du monde entier, qui travaillent ensemble pour faire en sorte que le droit fondamental des enfants à un environnement sûr, propre, sain et durable soit reconnu et respecté. Falling short : addressing the climate finance gap for children est en partie financé par le groupe de réflexion Capita.

Le CERI permet aux membres de la coalition de collaborer pour faire entendre la voix des enfants et des jeunes les plus touchés par les atteintes à l’environnement et le changement climatique, tout en renforçant la capacité des décideurs nationaux à mettre en œuvre une politique environnementale axée sur les enfants et à élaborer de nouvelles normes et pratiques dans le cadre de processus multilatéraux. Le travail de la coalition est facilité par un secrétariat spécialisé.