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La mesure la circonférence du bras de l'enfant est l'indicateur afin de détecté la malnutrition. ©UNICEF/UN0841112/Joseph

Haïti : la violence armée plonge les enfants dans la malnutrition aiguë sévère

Port-au-Prince/Panama/New York, le 11 mai 2023 – En Haïti, la violence armée a contribué à multiplier le nombre d’enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère (MAS) (également appelée émaciation sévère). Le pays a enregistré une hausse de 30 % des cas par rapport à 2022, a averti l’UNICEF aujourd’hui.

Une enquête de suivi et d’évaluation normalisés des phases des secours et de la transition menée cette année dans le domaine de la nutrition indique que la malnutrition infantile progresse dans cette île des Caraïbes en proie à la violence, à une aggravation de l’insécurité alimentaire et à une flambée épidémique de choléra. Plus de 115 600 enfants pourraient ainsi souffrir d’émaciation sévère en 2023, contre 87 500 l’an dernier.

Dans plusieurs communes de la région métropolitaine de Port-au-Prince ravagée par la violence armée depuis plus de deux ans, un enfant sur cinq présente actuellement une forme de malnutrition. C’est dans la capitale que les enfants paient le plus lourd tribut, de nombreuses communes affichant des taux élevés, voire très élevés, d’émaciation sévère. Le département de l’Ouest, zone la plus touchée par le conflit, enregistre quant à lui un taux de malnutrition aiguë de 7,5 %, soit deux points de pourcentage de plus que la moyenne nationale.

« En Haïti, de plus en plus de parents ne parviennent plus à nourrir convenablement leurs enfants et à leur prodiguer les soins appropriés, et l’escalade terrible des violences perpétrées par les groupes armés les empêche de se rendre dans les centres de santé », a déclaré Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti, « L’épidémie de choléra qui sévit actuellement complique cette situation encore davantage. En effet, un nombre croissant d’enfants atteignent plus rapidement le stade d’émaciation sévère et mourront si aucune mesure n’est prise de toute urgence. »

Violence, malnutrition et choléra

La violence en Haïti s’aggrave à une vitesse vertigineuse. Selon le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (BINUH), plus de 600 personnes ont été tuées au cours du seul mois d’avril à Port-au-Prince. Ce conflit entre groupes armés a restreint l’accès des enfants aux services essentiels en matière de nutrition, de santé et d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (WASH). Associée à l’aggravation de l’insécurité alimentaire et aux troubles civils, ces affrontements ont conduit à une dégradation profonde de la crise nutritionnelle dans tout le pays.

La crise de la malnutrition est encore amplifiée par l’épidémie de choléra qui continue de sévir, et qui affecte tout particulièrement les enfants atteints d’émaciation sévère. Plus de 41 000 cas suspects de choléra ont été signalés en Haïti, dont 46 % chez des enfants de moins de 14 ans. À mesure que la maladie ravage les quartiers en proie à la violence, le choléra et la malnutrition ajoutent un double fardeau auquel le système de santé national n’est pas en mesure de faire face en raison de graves pénuries de personnel et d’un manque de fournitures.

Près d’un enfant sur quatre en Haïti souffre également de malnutrition chronique (ou retard de croissance) qui entraîne des conséquences physiques à long terme. En raison de leur mauvaise santé et de la malnutrition, les enfants souffrant d’un retard de croissance ne parviennent pas à développer correctement leurs capacités physiques et cognitives.

Si les interventions en matière de nutrition et de survie de l’enfant ne sont pas renforcées de toute urgence pour réduire la morbidité et la mortalité associées à l’émaciation sévère, et pour prévenir de nouveaux cas de malnutrition, la situation pourrait encore se détériorer d’ici à octobre 2023.

Un manque cruel de financement

L’UNICEF a besoin de toute urgence de 17 millions de dollars pour financer les premiers stades de la riposte. Ces fonds serviront à intensifier le dépistage précoce de l’émaciation infantile, à acheter 84 000 cartons supplémentaires d’aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et à mettre en place un éventail complet d’interventions en matière de nutrition, de santé, d’EAH, de développement de la petite enfance et de protection de l’enfance afin de répondre aux besoins urgents des enfants en Haïti. Un déficit de financement pourrait mettre en danger la survie immédiate de plus de 100 000 enfants.

La violence armée qui contraint femmes et enfants à abandonner leur domicile laisse Haïti en proie à d’importants besoins humanitaires, tandis que les financements ne cessent de diminuer.

Pour pouvoir fournir, en 2023, des biens et des services vitaux aux enfants et aux populations vulnérables aux prises avec l’insécurité et les crises sanitaires, sociales et économiques qui font rage en Haïti, il est indispensable que l’UNICEF perçoive en temps voulu les 210,3 millions de dollars ayant fait l’objet d’un appel de fonds. Une somme qui, à ce jour, n’a été financée qu’à hauteur de 15 %.

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