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©UNICEF2023/Fouad-Choufany/Lebanon
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Au Liban, la crise met les familles à rude épreuve

Beyrouth, le 20 juin 2023 – Selon une nouvelle étude de l’UNICEF, les familles libanaises parviennent à peine à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires malgré une réduction drastique de leurs dépenses. Dans un effort désespéré pour survivre à la crise socio-économique qui engloutit le pays, un nombre croissant de familles doivent se résoudre à envoyer leurs enfants travailler – dont certains n’ont que six ans.

Les résultats de cette enquête dressent un tableau dramatique de la situation alors que la crise continue de s’aggraver pour la quatrième année consécutive, avec des conséquences dévastatrices pour les enfants.

« La conjugaison de crises auxquelles sont confrontés les enfants du Liban crée une situation insoutenable – sapant leur moral, endommageant leur santé mentale et menaçant d’anéantir leur espoir d’un avenir meilleur », a déclaré Edouard Beigbeder, le représentant de l’UNICEF au Liban.

De lourds sacrifices

Le rapport, basé sur la dernière évaluation périodique de l’UNICEF sur les conditions de vie des enfants, montre que près de 9 ménages sur 10 n’ont pas assez d’argent pour acheter les produits de première nécessité, ce qui les oblige à recourir à des mesures extrêmes pour faire face à la crise.

Le rapport indique que:

  • 15 % des ménages ont interrompu l’éducation de leurs enfants, contre 10 % il y a un an, et 52 % ont réduit leurs dépenses d’éducation, contre 38 % il y a un an ;
  • Les trois quarts des ménages ont réduit leurs dépenses de santé, contre 6 ménages sur 10 l’année dernière ;
  • 2 ménages sur 5 ont été contraints de vendre des biens familiaux, contre 1 sur 5 l’année dernière ;
  • Plus d’une famille sur 10 a été contrainte d’envoyer ses enfants travailler pour faire face à la situation, ce chiffre atteignant plus d’une famille sur 4 parmi la communauté syrienne.

Malgré ces mesures désespérées, de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’acheter la quantité et la variété de nourriture dont elles ont besoin et ne peuvent pas non plus faire face aux dépenses liées aux soins de santé.

En effet, un peu plus de la moitié des personnes interrogées déclarent que les femmes et les filles du foyer ne disposent pas de suffisamment d’articles d’hygiène féminine, tels que des serviettes hygiéniques, et la quasi-totalité d’entre elles affirment que ces articles sont désormais trop chers.

Les répercussions de la crise sur les relations intra-familiales

De nombreuses personnes ayant la charge d’enfants admettent que cette situation difficile leur cause un stress persistant, qui se traduit parfois par un sentiment de colère à l’égard de leurs enfants. 6 personnes sur 10 ont eu envie de crier sur leurs enfants et 2 sur 10 ont eu envie de les frapper au cours des deux semaines précédant la réalisation de l’enquête.

Les tensions croissantes, associées aux privations, pèsent lourdement sur la santé mentale des enfants. Près de 7 personnes sur 10 ont déclaré que leurs enfants semblaient anxieux, nerveux ou inquiets, et près de la moitié ont dit que leurs enfants étaient très tristes ou se sentaient déprimés.

Renforcer les services publics

Les lacunes du système national de protection sociale et l’accès limité aux services essentiels, en particulier à l’éducation et à la santé, font que les familles ont encore plus de mal à faire face à la crise.

L’UNICEF demande instamment au gouvernement de mettre rapidement en œuvre la Stratégie nationale de protection sociale (NSPS) récemment élaborée, qui comprend des plans visant à fournir des subventions sociales à ceux qui en ont le plus besoin, notamment les familles vulnérables qui élèvent des enfants. L’UNICEF demande également au gouvernement d’investir dans l’éducation par le biais de réformes et de politiques nationales afin de s’assurer que tous les enfants, et en particulier les plus vulnérables, aient accès à une éducation inclusive et de qualité.

« L’augmentation des investissements dans les services essentiels pour les enfants – notamment l’éducation, la santé et la protection sociale – permettra d’atténuer l’impact de la crise, d’assurer le bien-être et la survie des générations futures et de contribuer à la reprise économique », a déclaré Edouard Beigbeder.

Notes aux rédactions

Les enquêtes CFRA de l’UNICEF sont réalisées deux fois par an au Liban. La dernière en date a été réalisée par téléphone en mai 2023 auprès de quelque 2090 ménages ayant au moins un enfant (1083 Libanais ; 518 réfugiés syriens ; 489 réfugiés palestiniens).


L’UNICEF a élargi son programme pour répondre à l’aggravation des crises, notamment :

  • en aidant le gouvernement libanais à lancer la toute première allocation nationale pour les personnes handicapées, en collaboration avec l’OIT et des organisations de la société civile ;
  • en soutenant l’achat de 97 tonnes de médicaments essentiels et de fournitures médicales pour les centres de soins de santé primaires ;
  • en soutenant l’amélioration de l’accès aux services de vaccination pour atteindre 240 000 enfants par le biais d’unités de vaccination mobiles ;
  • en équipant 150 centres de soins de santé primaires de systèmes photovoltaïques et d’alimentation électrique, afin de réduire les coûts et de garantir que les vaccinations et les services essentiels ne soient pas interrompus ;
  • en fournissant des suppléments en micronutriments à 58 000 enfants de moins de 5 ans, en dépistant 400 000 enfants et en subventionnant le traitement de 3 200 enfants souffrant de malnutrition aiguë ;
  • en aidant plus de 400 000 enfants vulnérables à accéder à l’éducation formelle en prenant en charge leurs frais d’inscription à l’école ;
  • en formant 25 000 enseignants à la reprise de l’apprentissage, afin de remédier aux pertes d’apprentissage causées par la fermeture des écoles lors de la pandémie de coronavirus (COVID-19) ;
  • en fournissant une aide financière pour l’éducation à plus de 73 500 enfants suivant un enseignement formel, y compris des enfants handicapés ;
  • en réhabilitant 120 écoles publiques et en lançant les travaux de construction de quatre nouveaux complexes scolaires ;
  • en soutenant les services d’approvisionnement en eau par la distribution de fournitures, de consommables et par des réparations, ce qui a permis de maintenir l’équivalent d’une à deux heures par jour d’approvisionnement en eau potable pour 3,4 millions de personnes ;
  • en réhabilitant 11 stations d’épuration des eaux usées dans tout le Liban ;
  • En offrant à plus de 63 300 enfants et tuteurs des services de protection de l’enfance, de santé mentale et de soutien psychosocial, et à près de 25 700 femmes et jeunes filles des services de lutte contre la violence basée sur le genre (VBG).

Consulter le rapport complet ICI.