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L'UNICEF, avec le soutien du Programme mondial pour mettre fin au mariage des enfants (GPECM), a réalisé et peint un graffiti sur les murs d'une école secondaire du district de Monapo, Mozambique. ©UNICEF/UN0765141/Pedro

La polycrise mondiale complique le combat pour mettre fin au mariage des enfants

L’Afrique subsaharienne, à qui il faudra désormais plus de 200 ans pour mettre fin aux mariages d’enfants, enregistre le ralentissement le plus marqué de l’élan visant à éliminer cette pratique, tandis qu’en Asie du Sud, 1 jeune femme sur 4 est encore mariée avant l’âge de 18 ans en dépit des progrès enregistrés.

Malgré une baisse constante du nombre de mariages d’enfants au cours de la dernière décennie, de multiples crises, dont les conflits, les catastrophes climatiques et les conséquences de la pandémie du COVID-19, menacent de réduire à néant des progrès durement acquis, selon une nouvelle analyse publiée aujourd’hui par l’UNICEF.

« Le monde est plongé dans des crises qui s’ajoutent les unes aux autres et qui anéantissent les espoirs et les rêves des enfants vulnérables, en particulier des filles qui devraient être des étudiantes et non des épouses », a déclaré la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell. « Les crises sanitaires et économiques, l’escalade des conflits armés et les effets dévastateurs des changements climatiques poussent les familles à chercher un faux sentiment de sécurité en recourant au mariage d’enfants. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour garantir que les filles jouissent de leur droit à l’éducation et à l’autonomie. »

Une baisse trop lente

Dans le monde, on estime que 640 millions de filles et de femmes vivant aujourd’hui ont été mariées pendant leur enfance, soit 12 millions de filles par an, selon la dernière estimation mondiale incluse dans l’analyse. La proportion de jeunes femmes mariées avant leurs 18 ans est passée de 21 % à 19 %, depuis la publication des dernières estimations il y a cinq ans. Toutefois, malgré ces progrès, les réductions de mariages des enfants à l’échelle mondiale devraient être 20 fois plus rapides pour atteindre l’objectif de développement durable consistant à mettre fin au mariage des enfants d’ici à 2030.

Au rythme actuel, l’Afrique subsaharienne, qui constitue actuellement la deuxième région enregistrant la proportion la plus importante d’enfants mariés au monde (20 %), ne parviendra à mettre fin à cette pratique que dans 200 ans. La rapidité de la croissance démographique, associée aux crises qui affectent la région, devrait entraîner une augmentation du nombre d’enfants mariés, contrairement aux baisses attendues dans le reste du monde.

L’Amérique latine et les Caraïbes sont également à la traîne et sont en passe de devenir la deuxième région qui enregistre le plus grand nombre de mariages d’enfants d’ici à 2030. Après avoir connu des périodes de progrès ininterrompus, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, ainsi que l’Europe de l’Est et l’Asie centrale stagnent également.

L’Asie du Sud, en revanche, enregistre toujours les baisses les plus importantes à l’échelle mondiale et devrait pouvoir éliminer les mariages d’enfants dans près de 55 ans, selon le rapport. Toutefois, la région continue d’abriter près de la moitié (45 %) des mariages d’enfants dans le monde. Si l’Inde a enregistré des progrès significatifs au cours des dernières décennies, le pays compte toujours un tiers des enfants mariées de la planète.

Des mariages lourds de conséquences

Les filles qui se marient dans l’enfance subissent des conséquences immédiates et durables. Elles ont moins de chances de poursuivre leur scolarité et courent un risque accru de grossesse précoce, lesquelles augmentent le risque de complications et de mortalités infantiles et maternelles. Cette pratique peut également isoler les filles de leur famille et de leurs amis et les empêcher de participer à la vie de leur communauté, ce qui pèse lourdement sur leur santé mentale et leur bien-être.

Dans le monde entier, les conflits, les catastrophes liées au climat et les effets continus de la COVID-19 – en particulier l’augmentation de la pauvreté, les pertes de revenus et le décrochage scolaire – contribuent à augmenter les causes de mariage des enfants et compliquent l’accès des filles aux soins de santé, à l’éducation, aux services sociaux et au soutien communautaire, qui les protègent contre le mariage des enfants.

Maintenir les filles à l’école

Il apparaît que les filles vivant dans des situations précaires sont deux fois plus susceptibles d’être mariées durant leur enfance que les autres filles, note l’analyse. Chaque fois que le nombre de décès liés à un conflit est multiplié par dix, le nombre de mariages d’enfants augmente de 7 %. Dans le même temps, les phénomènes météorologiques extrêmes liés au changement climatique augmentent le risque pour les filles, chaque écart de 10 % dans les niveaux de précipitations de pluie étant associé à une augmentation d’environ 1 % de la prévalence des mariages d’enfants.

Les précieux progrès réalisés au cours de la dernière décennie pour mettre fin au mariage d’enfants sont également menacés, voire anéantis, par les effets persistants de la COVID-19, prévient l’analyse. On estime que la pandémie a déjà réduit d’un quart le nombre de mariages d’enfants évités depuis 2020.

« Nous avons prouvé que les progrès pour mettre fin au mariage des enfants sont possibles. Il faut pour cela apporter un soutien sans faille aux filles et aux familles vulnérables », a ajouté Catherine Russell. « Nous devons nous concentrer sur le maintien des filles à l’école et veiller à ce qu’elles aient des perspectives professionnelles.»

Note aux rédactions :

Les estimations de la prévalence mondiale et régionale du mariage d’enfants sont calculées sur la base des estimations nationales figurant dans les bases de données mondiales de l’UNICEF, qui comprennent des données représentatives au niveau national provenant de plus de 100 pays. Les données nationales sur le mariage des enfants proviennent principalement d’enquêtes auprès des ménages, notamment les enquêtes en grappes à indicateurs multiples (MICS) soutenues par l’UNICEF et les enquêtes démographiques et sanitaires (EDS) soutenues par l’USAID. Les données démographiques proviennent de la Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations unies. Les dernières estimations datent de 2022.

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