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Laëtitia Colombani : « Il est essentiel de se mobiliser pour la lecture » 

Romancière à succès, autrice du phénomène littéraire « La tresse », cinéaste, comédienne et scénariste reconnue, Laëtitia Colombani est la marraine de la 10e édition du Prix UNICEF de Littérature jeunesse 

Mobilisée aux côtés de l’UNICEF France pour défendre la cause des enfants, elle nous partage son amour de la lecture et son regard sur la littérature comme levier de sensibilisation et de découverte de soi.  

Vous êtes marraine de la 10e  édition du Prix UNICEF de Littérature Jeunesse. Pourquoi avoir choisi de soutenir ce projet phare de l’UNICEF ?

Avant d’être autrice, je suis d’abord une grande lectrice parce que la lecture est une richesse infinie et une belle invitation au voyage.  

“Ma mère ayant été bibliothécaire, j’ai commencé à lire très jeune. J’ai grandi parmi les livres et ce plaisir de la lecture, je l’ai gardé toute ma vie.”

C’est une activité enrichissante qu’on peut pratiquer seul, mais aussi à plusieurs. Elle permet d’échanger avec les autres et ne coûte presque rien, car lorsqu’on n’a pas les moyens d’acheter des livres par exemple, on peut les emprunter dans une bibliothèque municipale.  

Le prix UNICEF de Littérature jeunesse vise justement à partager ce goût de la lecture avec les plus jeunes en leur proposant de découvrir une sélection de livres, puis de voter pour celui qui les a le plus marqués.  

C’est une belle initiative qui incarne toutes les valeurs qui me sont chères. Et pour moi, il est essentiel de se mobiliser pour la lecture

Selon vous, quel rôle joue la lecture dans la vie d’un enfant ? 

C’est une invitation à découvrir le monde et à aller vers les autres. Quand on lit, on plonge dans l’univers d’un auteur, on a accès à des pensées, à des émotions, voire à des cultures qui sont différentes des nôtres. C’est un enrichissement à tous les niveaux. 

Celui qui lit ne s’ennuie jamais. On peut emmener un livre partout et on peut lire dans presque toutes les situations.

“C’est quelque chose qui n’appartient qu’à soi et quand on le développe petit, on le conserve toute sa vie. ”

Est-ce qu’il y a un livre qui vous a marqué en tant qu’enfant et qui vous accompagne encore aujourd’hui dans votre parcours d’autrice ?

Sans aucune hésitation, « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry. Mon père me le lisait quand j’étais toute petite. C’était d’ailleurs un exemplaire qu’il avait lui aussi depuis son enfance et que je possède encore aujourd’hui.  

J’étais captivée par cette histoire, puis je l’ai relue toute seule à mon adolescence et plus tard à l’âge adulte. Je l’ai également lue à ma fille quand elle était enfant.  

C’est un récit d’une richesse incroyable qui se dévoile un peu plus à nous à chaque fois qu’on le relit. C’est un message qui est beau, simple et universel.  

Cette année, la thématique du prix est « Les droits de l’enfant, quelle histoire ! ». Que vous évoque-t-elle ? 

Elle me fait penser aux droits des enfants partout dans le monde. Elle me renvoie aussitôt à mes voyages et notamment à l’Inde, dont je parle souvent dans mes romans.  

J’y ai rencontré de nombreux enfants dont les droits étaient bafoués. Des enfants esclaves, certains qui travaillaient dans des usines de briques, d’autres qui servaient dans des restaurants jour et nuit.  

Cette thématique me fait penser à toutes les petites filles que j’ai croisées ; celles qui étaient privées d’éducation et qui restaient, en quelque sorte, prisonnières du cercle de la pauvreté.  

Je parle là des situations du bout du monde, des situations extrêmes, mais je pense aussi aux droits de l’enfant chez nous, en France, et à tous ces enfants victimes d’abus. C’est bouleversant.  

Cette 10e édition du Prix sera passionnante. Sa richesse nous emmènera sûrement à la rencontre de mondes différents et d’histoires d’enfants uniques.

Quel message aimeriez-vous transmettre aux enfants et adolescents qui participent à ce prix, en tant que jeunes lectrices et lecteurs engagés ?

Je leur dirais d’aller vers les livres pour explorer ce qu’ils aiment et les styles d’écriture qui les touchent.

“Je leur dirais d’être curieux, car la curiosité n’est pas un vilain défaut, bien au contraire, c’est une grande qualité. Chaque livre est une aventure qui vous emmènera à la découverte d’endroits insoupçonnés. ”