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Le 3 février 2024, des enfants recueillent de l'eau dans un puits de l'UNICEF à l'intérieur du camp de réfugiés d'Adré, au Tchad. © UNICEF/UNI514950/
Le 3 février 2024, des enfants transportent des récipients d'eau après les avoir remplis dans un puits foré par l'UNICEF à l'intérieur du camp de réfugiés d'Adré, au Tchad. ©UNICEF/UNI514949/Le Du

Soudan : 300 jours d'atrocités

Genève, le 9 février 2024 – Il y a 300 jours, une vague d’atrocités frappait les enfants du Soudan.

Voici quelques exemples de ce qui s’est passé durant ces 300 jours.

Premièrement, le plus grand déplacement d’enfants au monde a lieu au Soudan. Quatre millions d’enfants ont été déplacés. Cela représente 13 000 enfants par jour depuis 300 jours. Il n’y a plus de sécurité. Il n’y a plus de biens matériels de première nécessité. De nombreux enfants ont été séparés de leurs amis ou des membres de leurs familles – quand ces derniers n’ont pas, simplement, été tués. L’espoir s’évanouit.

Deuxièmement, les conséquences de ces 300 derniers jours menacent plus de 700 000 enfants de souffrir de la forme la plus mortelle de malnutrition cette année. Nous ne serons en mesure de traiter que 300 000 d’entre eux si nous n’obtenons pas un meilleur accès aux populations et un soutien supplémentaire. Des dizaines de milliers d’entre eux risquent ainsi de mourir.

Troisièmement, le nombre de meurtres, de violences sexuelles et de recrutements d’enfants dans les groupes armés a augmenté de 500 % par rapport à l’année dernière. Cela équivaut à un nombre terrifiant d’enfants tués, violés ou enrôlés. Et ces chiffres ne représentent que la partie émergée de l’iceberg.

Quatrièmement, deux tiers de la population sont privés d’accès aux soins de santé.

Il s’agit d’une guerre qui détruit les systèmes de santé et de nutrition, et cela tue des gens. C’est une guerre qui ne respecte pas les lois de la guerre, et cela tue des gens. C’est une guerre qui détruit la capacité des familles à se nourrir et à se protéger, et cela tue des gens.

Mais il s’agit aussi d’une guerre qui détruit les opportunités, et détruit un pays et l’avenir de toute une génération.

Le véritable coût de la guerre ne se mesure pas seulement en nombre de victimes, mais également en perte de capital intellectuel, et cette guerre risque de condamner le Soudan à un avenir dépourvu d’apprentissage, d’innovation, de progrès et d’espoir.

Ma dernière visite au Darfour remonte à 20 ans. Cette nouvelle visite ressemblait, hélas, à un déjà-vu des plus mortels. Mais pour les enfants du Darfour et les jeunes adultes ayant été des enfants du Darfour, c’était encore pire : le désespoir.

Lorsque j’y suis retourné la semaine dernière, j’ai entendu des histoires de décès dus à la nutrition et à la violence, mais j’ai également rencontré d’innombrables jeunes d’une vingtaine d’années dont les rêves avaient été assassinés.

Ces jeunes étaient des enfants lors des massacres au Darfour il y a 20 ans. Par miracle, leurs familles sont parvenues à les garder en sécurité au milieu de l’horreur. Au cours des 20 années qui ont suivi, ils se sont accrochés à la vie.

Les personnes que j’ai rencontrées – tant au Darfour que parmi les réfugiés nouvellement arrivés au Tchad – avaient étudié ou étudiaient l’économie, la médecine, l’ingénierie, les technologies de l’information. Cependant, dans le chaos de cette guerre, les esprits les plus brillants ont été contraints d’abandonner leurs études, leurs ambitions ont été anéanties.

Comme me l’a dit Haida, 22 ans, au Darfour : « J’avais un rêve : étudier la médecine. Je vivais ce rêve. Maintenant, je n’ai plus rien. Je ne rêve plus. La tristesse est mon amie. »

Ou Ahmed, 20 ans, aujourd’hui à Farchana, au Tchad : « Je ne peux pas me permettre de rêver ici. »

Comment sortir de ce cauchemar et faire renaître leurs rêves ? Les autorités au pouvoir doivent négocier un cessez-le-feu et veiller à ce que l’aide ne soit plus bloquée. Les dirigeants de la région doivent faire preuve de leadership. Les représentants des pays donateurs doivent faire preuve de compassion et d’humanité.

Mais en l’absence de tout signe de cessez-le-feu, nous devons nous concentrer sur deux choses : premièrement, un accès humanitaire sûr, durable et sans entrave à travers les lignes de front et les frontières ; deuxièmement, un soutien international pour aider à maintenir les services essentiels dont les enfants dépendent pour survivre. Actuellement, nous ne disposons ni de l’un ni de l’autre.

En 2024, l’UNICEF lance un appel de 840 millions de dollars pour apporter une aide humanitaire à 7,6 millions d’enfants parmi les plus vulnérables du Soudan. Malgré l’ampleur des besoins, l’année dernière, l’UNICEF n’a pas reçu les fonds nécessaires pour venir en aide à près de trois quarts des enfants.

Au milieu de tant d’enfants oubliés, il est important de se rappeler ce que font les familles et les communautés : la plupart des travailleurs de santé au Soudan n’ont pas touché un centime depuis le début de la guerre. Cependant, ils continuent de venir travailler pour aider leurs communautés. Les communautés du Tchad, qui manquent déjà cruellement de nourriture et d’eau, partagent autant que possible avec les réfugiés.

Les gens utilisent jusqu’à leur dernière once de force et de résilience pour survivre et soutenir leurs communautés. Pourtant, les Soudanais se sentent de plus en plus abandonnés par le monde.

Lorsqu’il s’agit des enfants et des jeunes du Soudan, le monde doit cesser de fermer les yeux. Où est notre humanité collective si nous laissons cette situation perdurer ?

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