Un enfant sur deux dans la région MENA vit dans un pays touché par un conflit. L’UNICEF appelle à la protection de tous les enfants.
Amman, le 1er juillet 2025 – Au moins 12,2 millions d’enfants auraient été tués, mutilés ou déplacés au cours des conflits au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (MENA) en moins de deux ans, soit l’équivalent d’un enfant déplacé toutes les cinq secondes et d’un enfant tué ou mutilé toutes les quinze minutes.
Selon les rapports, plus de 12 millions d’enfants ont été déplacés, plus de 40 000 ont été mutilés et près de 20 000 ont été tués.
L’impact dévastateur des conflits sur les enfants
« La vie d’un enfant est dévastée toutes les cinq secondes en raison des conflits dans la région », a déclaré Edouard Beigbeder, directeur régional de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Actuellement, la moitié des 220 millions d’enfants de la région vivent dans des pays touchés par des conflits. Nous ne pouvons pas laisser ce nombre augmenter. Mettre fin aux hostilités, pour le bien-être des enfants, n’est pas une option, c’est une nécessité urgente, une obligation morale et la seule voie vers un avenir meilleur. »
Aujourd’hui, près de 110 millions d’enfants de la région MENA vivent dans des pays touchés par des conflits. La violence continue de perturber presque tous les aspects de leur vie. Les maisons, les écoles et les établissements de santé sont détruits. Les enfants sont régulièrement exposés à des situations qui mettent leur vie en danger, à une détresse extrême et à des déplacements forcés, privés de sécurité et souvent marqués à vie par des séquelles psychologiques.
En 2025, l’UNICEF estime que 45 millions d’enfants dans la région auront besoin d’une aide humanitaire en raison de risques et de vulnérabilités persistants qui mettent leur vie en danger, comparé à 32 millions en 2020, soit une augmentation de 41 % en seulement cinq ans.
Les financements en baisse face à l’ampleur croissante des besoins
Parallèlement, l’UNICEF est confrontée à d’importants déficits de financement pour l’ensemble de ses opérations dans la région MENA. À titre d’exemple, en mai, la Syrie était confrontée à un déficit de financement de 78 % et l’État de Palestine à un déficit de 68 % pour leurs appels de fonds pour 2025, et nos programmes régionaux sont soumis à des contraintes financières s’aggravant sans cesse.
Les perspectives d’avenir restent sombres. D’ici 2026*, les fonds de l’UNICEF pour la région MENA devraient chuter de 20 à 25 %, ce qui pourrait entraîner une perte pouvant atteindre 370 millions de dollars, mettant en péril des programmes vitaux dans toute la région, notamment le traitement de la malnutrition sévère, l’approvisionnement en eau potable dans les zones de conflit et la vaccination contre des maladies mortelles.
« Alors que la situation des enfants dans la région s’aggrave, les ressources pour y répondre se raréfient », a déclaré Edouard Beigbeder. « Les conflits doivent cesser. Les efforts à l’échelle mondiale visant à résoudre ces crises doivent s’intensifier. Et l’aide aux enfants vulnérables doit augmenter, et nullement s’atténuer. »
L’UNICEF appelle à une mobilisation urgente pour la protection des enfants
L’UNICEF exhorte toutes les parties au conflit dans la région à mettre fin aux hostilités et à respecter le droit international, notamment le droit international humanitaire et les droits de l’homme. Les États membres disposant d’une capacité d’agir auprès des parties au conflit doivent user de leur influence pour plaider en faveur de la paix et de la protection des enfants ainsi que des infrastructures essentielles à leur survie.
L’UNICEF exhorte également les donateurs à maintenir ou encore à accroître leur soutien auprès des enfants et appelle les nouveaux donateurs à se mobiliser en faveur des enfants les plus vulnérables de la région.

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Notes aux rédactions :
La région MENA se caractérise par une démographie diversifiée et des réalités politiques et économiques complexes. Dans ce contexte, le rôle de l’UNICEF reste essentiel. Présents dans 20 pays, nous fournissons une aide humanitaire tout en investissant dans des systèmes résilients dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la nutrition et de la protection sociale. Fort de plusieurs décennies d’expérience dans la région, l’UNICEF a toujours obtenu des résultats et démontré son impact à grande échelle.
Méthodologie :
Analyse d’impact
L’analyse est basée sur les chiffres déclarés concernant les enfants tués, blessés ou déplacés depuis septembre 2023 en Iran, en Israël, au Liban, dans l’État de Palestine, au Soudan, en Syrie et au Yémen, ainsi que sur les chiffres de population fournis par la Division de la population des Nations Unies.
Analyse du financement
*L’analyse a appliqué les réductions de l’aide publique au développement (APD) annoncées par les gouvernements donateurs pour 2025 et 2026, ainsi qu’une réduction prévue de 30 % des fonds communs (tels que le financement de la Banque mondiale) sur cette période, au pourcentage de la part de l’UNICEF MENA dans l’APD mondiale en 2024 afin d’extrapoler la baisse possible du financement pour 2025 et 2026. Les réductions effectives pourraient être plus ou moins importantes en fonction de la manière dont les gouvernements décideront finalement de mettre en œuvre leurs décisions de financement, notamment en ce qui concerne la répartition des fonds entre les régions et les pays.