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Esther, une Haïtienne mère de deux enfants, arrive en pirogue au centre d'accueil temporaire pour migrants de Lajas Blancas, après avoir traversé la jungle du Darien avec son mari. © UNICEF/UN0854849/Urdaneta
Esther, une Haïtienne mère de deux enfants, arrive en pirogue au centre d'accueil temporaire pour migrants de Lajas Blancas, après avoir traversé la jungle du Darien. ©UNICEF/UN0854849/Urdaneta

Amérique latine et Caraïbes : un nombre record d'enfants en situation de migration

Une personne en déplacement sur quatre en Amérique latine et aux Caraïbes est un enfant, une situation jamais vue dans le monde.

Panama/New York, le 7 septembre 2023 – Un nombre sans précédent d’enfants migrent en Amérique latine et aux Caraïbes, où leur présence au sein de la population migrante est plus importante que dans les autres régions du monde, selon le nouveau rapport SOS Enfants de l’UNICEF publié aujourd’hui.

Un nombre inédit d’enfants en déplacement sont présents sur les trois principales routes migratoires de l’Amérique latine et des Caraïbes, à savoir la jungle du Darién entre la Colombie et le Panama, la route migratoire vers l’extérieur de l’Amérique du Sud, ainsi que les principaux points de transit dans le nord de l’Amérique centrale et au Mexique. La nature des migrations dans la région a radicalement évolué au cours des dix dernières années.

« La violence des gangs, l’instabilité, la pauvreté et les événements liés aux changements climatiques se généralisent de manière alarmante dans la région, poussant davantage d’enfants à partir de chez eux », déplore Garry Conille, directeur régional de l’UNICEF pour l’Amérique latine et Caraïbes. « Un nombre croissant d’enfants, de plus en plus jeunes et originaires de différents pays, notamment d’autres continents tels que l’Afrique et l’Asie, se déplacent, souvent seuls. Ces enfants traversent parfois plusieurs pays, voire la région entière, s’exposant au risque de tomber malades, d’être blessés, d’être séparés de leur famille et d’être victimes d’abus. Or, même quand ils parviennent à atteindre leur destination, leur avenir reste souvent menacé ».

Une situation jamais vue dans le monde

Au moins 29 000 enfants ont effectué la périlleuse traversée de la jungle du Darién en 2021. Ils étaient 40 000 en 2022, puis plus de 60 000 au cours des sept premiers mois de l’année 2023, selon les estimations. Parmi ces 60 000 enfants, la moitié avaient moins de 5 ans, une situation encore jamais vue. Parallèlement, le nombre d’enfants réfugiés et migrants arrêtés à la frontière sud bordant les États-Unis augmente également.

Le Bureau des douanes et de la protection des frontières des États-Unis a recensé plus de 149 000 enfants passant la frontière au cours de l’année fiscale 2021 et plus de 155 000 au cours de l’année fiscale 2022. Selon ces mêmes autorités, plus de 83 000 enfants sont entrés dans le pays au cours des sept premiers mois de l’année fiscale 2023. Ces tendances se retrouvent dans d’autres flux migratoires moins importants de la région tandis que la violence, l’instabilité et les catastrophes climatiques provoquent davantage de déplacements et de migrations forcées.

La proportion d’enfants empruntant les principaux itinéraires de migration en Amérique latine et dans les Caraïbes a également atteint un niveau record au cours des trois dernières années.

La proportion d’enfants en déplacement sur les principales routes migratoires d’Amérique latine et des Caraïbes a également atteint un niveau record au cours des trois dernières années. Si, à l’échelle mondiale, les enfants représentent 13 % de la population migrante, dans cette région, ils représentent une personne en déplacement sur quatre (soit 25 %), contre 19 % en 2019. Un pourcentage que l’on retrouve uniquement en Afrique subsaharienne, où les enfants représentent également 25 % de la population migrante.

Une multitude de risques

Les enfants qui entreprennent ce dangereux périple sont de plus en plus jeunes, 91 % des enfants en déplacement à certains points de transit majeurs ayant désormais moins de 11 ans. Cette nouvelle réalité constitue un défi pour les politiques migratoires nationales et les interventions humanitaires dans les pays d’origine, de transit et de destination.

Les migrants, et plus particulièrement les enfants, présents sur les routes migratoires clandestines sont exposés à une multitude de risques physiques. Outre la dangerosité des lieux qu’ils traversent (jungles, rivières, voies ferrées et autoroutes), les enfants font face à la violence, à l’exploitation et aux abus.

« J’ai été tellement soulagée quand nous sommes sorties de la jungle, parce que c’est un vrai cauchemar là-dedans », affirme Angela*, une petite fille de 8 ans qui a traversé la jungle du Darién en 2022. Durant le périple, Angela et sa sœur de 10 ans ont été séparées de leurs parents et ont erré seules pendant deux jours avant de les retrouver. Il aura fallu plus de 40 jours à la famille pour atteindre le Guatemala avant de reprendre la route vers leur destination.

En Amérique latine et aux Caraïbes, les flux migratoires mixtes sont dynamiques et se recoupent souvent. La plupart des pays sont à la fois des points d’origine, de transit, de destination et de retour. Une telle situation présente des difficultés et nécessite l’adoption d’une approche intégrée au sein de la région afin de veiller à ce que les enfants migrants et réfugiés et leurs familles soient protégés et les causes profondes des migrations forcées atténuées.

La nécessité d’une approche intégrée

L’UNICEF travaille avec ses partenaires et les gouvernements le long des routes migratoires afin de fournir des informations exactes visant à promouvoir des migrations sûres, de proposer une assistance vitale et d’aider les enfants à accéder à des services essentiels. Il s’agit notamment d’aider les pays à prévenir et à déceler les violences, à protéger les enfants, et à aider les enfants et les familles confrontés à des épreuves et à l’exploitation durant leur parcours migratoire.

L’UNICEF lance un appel de 160,5 millions de dollars É.-U. afin de répondre aux besoins humanitaires des enfants réfugiés et migrants en Bolivie, au Brésil, au Chili, en Colombie, en Équateur, en Guyane, au Pérou, en République dominicaine, à Trinité-et-Tobago et en Uruguay. En août 2023, l’UNICEF avait reçu moins de 20 % (soit environ 32,5 millions de dollars É-U.) des financements requis. L’organisation lance également un appel de 142,31 millions de dollars É.-U. pour les enfants et les familles présents sur la route migratoire qui traverse l’Amérique centrale et le Mexique en 2023. Au mois d’août, l’organisation n’avait reçu que 26 % des fonds nécessaires.

« Face à l’ampleur inédite de la crise migratoire qui touche les enfants en Amérique latine et aux Caraïbes, il est essentiel de renforcer de toute urgence les interventions humanitaires et d’élargir les routes migratoires sûres et légales afin de protéger les droits et l’avenir des enfants et des familles, quel que soit le lieu d’où ils viennent », affirme Gary Conille.

L’UNICEF continue d’exhorter les États Membres de la région à garantir les droits, la sécurité et le bien-être des enfants migrants et réfugiés, notamment en :

  • Promouvant une approche régionale de la protection internationale et en traitant les causes profondes des migrations, afin de tirer parti de l’interconnexion des mouvements migratoires et des réponses politiques qui leur sont apportées dans la région ;
  • Investissant dans les pays d’origine pour améliorer l’accès aux services, prévenir la violence et y répondre, créer des possibilités d’éducation, favoriser le développement des moyens de subsistance pour les enfants, les jeunes et les familles vulnérables, et en soutenant les enfants dont les parents ont migré en les laissant derrière eux ;
  • Développant des routes de migration sûres et légales pour les enfants et les familles, notamment en mettant en place des mécanismes de regroupement familial, tout en défendant le droit à l’asile territorial. Les enfants et les familles devraient être autorisés à entrer sur le territoire d’un État pour demander l’asile et à y rester pendant la durée de l’instruction de la procédure ;
  • En renforçant les processus d’accueil et de passage des frontières tenant compte des enfants, en veillant notamment à ce que les autorités chargées de la protection de l’enfance interviennent le plus tôt possible, en mettant en œuvre des mesures de sauvegarde propres aux enfants, en préservant l’unité familiale, y compris lorsque les enfants voyagent avec des personnes qui ne sont pas leurs parents, mais qui les ont pris en charge, et en garantissant l’accès à des services juridiques ;
  • En investissant dans des systèmes nationaux efficaces visant à protéger tous les enfants, y compris les enfants réfugiés et migrants, de l’exploitation et de la violence, en tenant compte de leur intérêt supérieur grâce à des procédures adéquates, et en promouvant le franchissement des frontières en toute sécurité.

*Nom changé

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