Depuis la décision des Talibans, en mars 2022 d’interdire aux trois millions de filles le droit d’accéder à l’enseignement supérieur, le ciel ne cesse de s’obscurcir pour les Afghanes. Leur accès à l’éducation est désormais un véritable défi.
Au-delà des répercussions économiques pour le pays, la privation de ce droit inaliénable, inscrit dans la Convention Internationale des Droits de l’enfant, compromet l’avenir de toute la société afghane. Priver les filles d’un accès à l’enseignement secondaire coûte à l’Afghanistan 2,5 % de son produit intérieur brut (PIB) annuel.
Alors que l’éducation les protège, son interdiction a un impact dramatique sur leur existence. Ainsi, devrait-on assister très vite à une recrudescence des mariages forcés, des grossesses précoces et à l’augmentation de la mortalité infantile.
Pire encore. Parce qu’elles ne pourront pas être formées à un métier, à court terme, le pays se retrouvera à nouveau privé d’enseignantes, d’infirmières ou de médecins.
« Ce n’est pas juste »
Meher, 16 ans, était inscrite au lycée Rabia Balkhi à Kaboul, en Afghanistan. Depuis la décision prise en mars dernier, elle est très triste et en colère de plus être autorisée à aller à l’école, alors que ses frères, eux, le peuvent. Les cours et ses camarades de classe lui manquent.
Nous avons été à sa rencontre et l’avons interrogé sur les conséquences de la fermeture des écoles sur sa vie.
« Cela me fait encore plus mal maintenant que pendant la pandémie. Je suis déçue et triste. J’adore la chimie et mon rêve était de devenir médecin plus tard. Aujourd’hui, je ne suis pas certaine d’y parvenir », poursuit l’adolescente.
Cette décision, et celle prise en décembre dernier qui interdit aux femmes de travailler dans les organisations non gouvernementales, ne restreignent pas seulement leur liberté mais auront indéniablement un impact sur les générations futures.
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8,6 millions d’enfants ont besoin de soutien pour accéder à l’éducation
L’éducation, un droit pour chaque enfant
L’éducation constitue le socle sur lequel repose la croissance future de l’Afghanistan.
« Comment ne pas faire tout ce qui est en notre pouvoir pour réaliser les rêves des enfants d’aller à l’école ? » nous livre Sam Mort, responsable de la communication et du plaidoyer au bureau de l’UNICEF en Afghanistan.
Les équipes de l’UNICEF sont présentes depuis 65 ans en Afghanistan. Au cours de cette période, nous avons développé des réseaux avec des partenaires locaux pour mener à bien nos actions sur le terrain.
Ainsi, sur le terrain, nos équipes distribuent des fournitures scolaires et dispensent des formations pour les enseignants et le personnel scolaire.
En parallèle, l’UNICEF soutient des programmes qui dispensent des cours dans des centres temporaires et explore également d’autres alternatives pour permettre aux filles d’accéder à l’éducation à travers la diffusion des cours sur les tablettes, la radio ou encore la télévision.
En 2023, nous prévoyons de :
• soutenir 5 000 000 d’enfants scolarisés dans les écoles publiques
Chaque fille et chaque garçon en Afghanistan devraient aller à l’école. Nous ne cesserons pas de défendre cet objectif jusqu’à ce qu’il soit atteint.
Crise complexe et multidimensionnelle
L’Afghanistan reste une des crises les plus complexes et multidimensionnelles du monde pour les enfants, et en particulier pour les filles.
Les crises économique, climatique et nutritionnelle qui frappent l’Afghanistan plonge le pays dans une crise humanitaire sans précédent.
Aujourd’hui, 64% – soit près de deux-tiers de la population– ne peuvent pas subvenir à leurs besoins les plus fondamentaux. De nombreux enfants sont obligés de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille au lieu d’aller à l’école, qui est l’endroit le plus sûr où ils puissent être.
28,3 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire *
15,3 millions d’enfants ont besoin d’une aide humanitaire
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