“ Chaque fois que je replonge dans mes anciens manuels scolaires, je fonds en larmes. Je réalise à quel point l’école, mes amis et mes professeurs me manquent. ”
Zainab a 16 ans. Depuis mars 2022, elle ne peut plus aller à l’école.
Dans son témoignage résonnent les voix de millions de filles et de femmes afghanes dont l’existence sociale a été balayée, une fois encore avec le retour des Talibans en 2021. En 4 ans, ce sont plus de 70 décrets bafouant leurs droits qui ont été adoptés par les autorités de facto.
Depuis, elles n’ont plus le droit de travailler, de sortir sans un « mahram » c’est-à-dire un tuteur masculin, de parler en public, de chanter, ni même d’être soignées par un médecin homme.
Les parcs, les restaurants et les salons de beauté leur sont interdits. Et depuis peu, elles ne doivent même plus rester dans des pièces dont les fenêtres donnent sur l’extérieur, pour ne pas être vues.
Elles n’ont plus aucun droit. Plus aucune voix. Plus aucune place dans la vie publique.
« Aujourd’hui, je n’ai plus rêves ni espoirs »
L’Afghanistan est le seul pays au monde où l’enseignement secondaire et supérieur est strictement interdit aux filles. Cette triste réalité, ce sont des adolescentes comme Zainab et Laala qui en payent le prix fort.
« J’avais d’excellents résultats à l’école. Et si celle-ci n’avait pas fermé, j’aurais continué mes études. » – confie Laala, 15 ans
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2,2 millions de filles et de femmes sont privées du droit à l’éducation, un droit pourtant garanti par l’article 28 de la Convention internationale des droits de l’enfant.
Pour ces jeunes Afghanes privées d’apprentissage, les conséquences sont nombreuses : mariages forcés, violences, privations.
“On ne cesse de me répéter que comme je ne vais plus à l’école, il faudrait que je me marie bientôt.”
La situation est effrayante, mais loin d’être nouvelle.
Il y a 30 ans, lorsque les Talibans prenaient le contrôle du pays en 1996, Gulchera, la mère de Laala subissait les mêmes privations.
“Je n’avais que 10 ans lorsque les Talibans ont pris le pouvoir en 1996 et ont fermé toutes nos écoles. Puis, à l’âge de 14 ans, mes parents ont arrangé mon mariage avec un homme qui avait 10 ans de plus que moi. J’étais terrifiée.”
Protéger le droit à l’éducation pour toutes les Afghanes
“Les décrets régressifs des autorités talibanes interdisent l’éducation des filles après la 6ème. Pas d’éducation secondaire, pas d’éducation supérieure, pas de perspective professionnelle. Les opportunités sont limitées mais l’UNICEF travaille sans relâche pour que chaque fille continue d’apprendre.”
Présentes en Afghanistan depuis plus de 65 ans, les équipes de l’UNICEF et ses partenaires œuvrent pour que les filles continuent d’apprendre, et ce, en dépit des conditions.
Nous distribuons des fournitures scolaires aux enfants et dispensons des formations afin que les enseignantes répondent au mieux aux besoins des jeunes filles.
Nous avons déployé « Dana », une plateforme d’apprentissage digitale, accessible également dans les régions rurales, pour que les élèves téléchargent des contenus éducatifs.
En juillet dernier, grâce à ces différentes actions :
- 341 557 enfants, dont une majorité de filles, ont eu accès à l’éducation
- 1,6 millions d’élèves ont reçu des fournitures scolaires
- 435 000 autres ont reçu des manuels scolaires dans plus de 10 provinces
L’Afghanistan, un pays marqué par des crises complexes
Depuis plus de 40 ans, l’Afghanistan fait face à une longue liste de crises. La guerre, la pauvreté, les épisodes de sécheresse, les privations et la négation des droits essentiels, et en particulier ceux des filles et des femmes font partie du quotidien des populations.
À cela s’ajoutent les séismes à répétition qui ne font qu’enliser les familles dans une situation critique.
En 2024 par exemple, l’ouest du pays avait été ravagé par l’un des pires tremblements de terre de son histoire. Dans la région d’Hérat, la quasi-totalité des habitations avait été détruite par la catastrophe. Un an après, en septembre 2025, c’est la province montagneuse de Nangarhar à l’est du pays qui a été secouée par un séisme de magnitude 6 suivi d’au moins 5 autres répliques. Les enfants représentaient la moitié des victimes.
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