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En ce début d'année, les enfants reprennent le chemin de l'école au milieu des décombres, dans les rues de Jenin, septembre 2024 © UNICEF/UNI518321/Badarneh
En ce début d'année, les enfants reprennent le chemin de l'école au milieu des décombres, dans les rues de Jenin, septembre 2024 © UNICEF/UNI518321/Badarneh

Gaza : 45 000 élèves de CP n'ont pas pu commencer la nouvelle année scolaire

Amman, le 9 septembre 2024 – Alors que les enfants se préparent pour leur première année et leur premier jour d’école dans plusieurs pays du Moyen-Orient, au moins 45 000 enfants de six ans sont privés de ce droit dans la bande de Gaza. La grande majorité d’entre eux ont été déplacés de leurs maisons et sont confrontés à une lutte quotidienne pour la survie.

La nouvelle année scolaire devait commencer aujourd’hui dans tout l’État de Palestine, mais elle n’a pas repris dans la bande de Gaza où le conflit intense continue de faire des ravages parmi les élèves, les enseignants et les écoles de Gaza. Les élèves de première année rejoignent les 625 000 enfants qui ont déjà été privés d’une année scolaire entière et qui, en raison de la poursuite du conflit, risquent fortement d’être privés d’éducation pour la deuxième année consécutive.

« Les enfants de la bande de Gaza ont perdu leur maison, les membres de leur famille, leurs amis, leur sécurité et leur vie quotidienne », a déclaré Adele Khodr, directrice régionale de l’UNICEF pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. « Ils ont également perdu le lieu de refuge et de stimulation que leur offrait l’école, ce qui fait que leur avenir prometteur risque d’être assombri par ce conflit épouvantable. »

Depuis octobre 2023, toutes les écoles de la bande de Gaza ont été fermées. Parmi les élèves qui n’ont pas pu étudier l’année dernière, 39 000 ont manqué leur dernière année d’études et n’ont pas pu passer leurs examens de Tawjihi. C’est la première fois depuis des décennies qu’une classe de fin d’études dans la bande de Gaza est confrontée à une telle situation.

Pour les enfants plus âgés, la perturbation de leur éducation a créé de l’incertitude et de l’anxiété. Sans écoles, les jeunes courent un risque accru d’exploitation, de travail des enfants, de mariage précoce et d’autres formes d’abus, et surtout, ils risquent d’abandonner définitivement leur scolarité.

Pour les enfants plus jeunes, l’absence de scolarisation menace leur développement cognitif, social et émotionnel. Les parents signalent d’importantes répercussions sur la santé mentale et psychosociale des enfants, notamment des sentiments de frustration et d’isolement accrus.

Les enfants de Cisjordanie, y compris de Jérusalem-Est, sont également affectés par la rentrée scolaire. L’augmentation de la violence et les restrictions de mouvement depuis octobre 2023 ont créé de nouveaux obstacles à l’apprentissage pour les 782 000 élèves de la région. Les données du ministère de l’Éducation et du Cluster Éducation suggèrent que, chaque jour depuis octobre 2023, entre 8% et 20% des écoles de Cisjordanie ont été fermées. Même lorsque les écoles ne sont pas fermées, la peur de la violence, les restrictions de circulation et les problèmes de santé mentale ont conduit de nombreux élèves à manquer l’école, ce qui aggrave les difficultés d’apprentissage.

Dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, les attaques contre les écoles et l’éducation se sont multipliées ces dernières semaines. Dans la bande de Gaza, au moins 84 % des écoles ont besoin d’une reconstruction complète ou d’une réhabilitation importante avant de pouvoir reprendre les cours. En Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, il y a eu 69 attaques contre des écoles et 2 354 incidents affectant des établissements scolaires, des élèves et des enseignants dans ou autour des écoles, selon le ministère palestinien de l’Éducation.

Malgré ses besoins considérables et cruciaux, l’éducation continue d’être l’un des secteurs les moins financés dans les appels humanitaires. Dans l’État de Palestine, les programmes d’éducation de l’UNICEF sont confrontés à un déficit de financement de 88 %.

Pour faire face à cette situation, l’UNICEF et ses partenaires ont mis en place 39 espaces temporaires d’apprentissage dans la bande de Gaza, qui accueillent plus de 12 400 élèves. En outre, des activités récréatives, des kits d’apprentissage d’urgence et des services de santé mentale et de soutien psychosocial (MHPSS) sont proposés aux enfants, aux jeunes, aux personnes qui s’occupent d’eux et aux enseignants dans les abris.

« Nous devons trouver des moyens de relancer l’apprentissage et de reconstruire les écoles pour défendre le droit à l’éducation des prochaines générations dans l’État de Palestine », poursuit Adele Khodr. « Les enfants ont besoin de stabilité pour faire face aux traumatismes qu’ils ont subis, et de la possibilité de se développer et de réaliser leur plein potentiel.

Tous les obstacles qui nous empêchent d’effectuer notre travail crucial doivent être levés. Nous devons d’urgence être en mesure d’acheminer à grande échelle des fournitures scolaires et ludiques à Gaza, de disposer d’espaces sûrs pour gérer les centres d’apprentissage et de garantir que les élèves et les enseignants puissent accéder aux bâtiments scolaires, y vivre ou y apprendre en toute sécurité.

Par-dessus tout, nous avons besoin d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d’une désescalade en Cisjordanie afin que tous les enfants puissent retourner en classe et que les écoles endommagées puissent être reconstruites. »

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Rama, 11 ans, et sa sœur Malak, âgée tout juste d'un an, dans leur tente à Deir al-Balah, dans la bande de Gaza. © UNICEF/UNI589857/El Baba

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