L'univers UNICEF France

My Unicef logo

Trouvez des informations,
des activités ludiques et éducatives, des ressources pédagogiques ou comment créer un projet solidaire

Découvrir
Ville amie logo

297 villes et intercommunalités ont intégré le réseau Ville amie des enfants pour le mandat 2020/2026. Rejoignez le grand réseau Ville amie des enfants

Découvrir

Le programme École amie
des droits de l’enfant vise à faire de l’école un lieu plus juste, plus inclusif et plus participatif

Découvrir

La e-boutique UNICEF fait peau neuve. Plus claire, plus moderne, toujours solidaire

Découvrir
Photo prise à Mannheim, en Allemagne, le 08/06/2024 au Festival de la Jeunesse. © UNICEF/UNI595827/Stroisch

L'Observatoire des droits de l'enfant

En savoir plus
[Gaza Famine] Après 21 mois de guerre, ce ne sont plus seulement les bombes et les balles qui menacent la vie des enfants, mais aussi la faim. Les taux de malnutrition n'ont cessé d'augmenter depuis mars 2025. Selon le ministère palestinien de la Santé, au 20 juillet, 80 enfants étaient morts de malnutrition. Ces photos, prises le 16 juillet 2025 à Gaza, traduisent le désespoir et la peur qui s'emparent de la population. © UNICEF/UNI836420/Nateel
© UNICEF/UNI836420/Nateel

Gaza : la famine confirmée pour la première fois 

Rome/ Genève/ New York, le 22 août 2025 – Selon une nouvelle analyse du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) publiée aujourd’hui, plus d’un demi-million de personnes dans la bande de Gaza sont confrontées à une situation de famine – caractérisée par une insécurité alimentaire extrême, des privations généralisées et des décès évitables. D’après les projections, ces conditions de famine devraient s’étendre du gouvernorat de Gaza vers ceux de Deir El-Balah et de Khan Younès au cours des prochaines semaines. 

Face à la multiplication des décès liés à la faim, à l’aggravation rapide des taux de malnutrition aiguë et à la chute des niveaux de consommation alimentaire, et alors que des centaines de milliers de personnes passent des jours sans manger, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’ont cessé d’insister collectivement sur le besoin extrêmement pressant d’une intervention humanitaire immédiate et à grande échelle.

Les quatre agences réaffirment que la famine doit être stoppée à tout prix. Un cessez-le-feu immédiat et la fin du conflit sont essentiels pour permettre une intervention humanitaire à grande échelle et sans entrave, susceptible de sauver des vies. La menace d’une intensification de l’offensive militaire dans la ville de Gaza ainsi que toute escalade potentielle du conflit sont également très préoccupantes, car elles auraient des conséquences dévastatrices pour les civils, alors que la famine sévit déjà. Dans un tel contexte, de nombreuses personnes, en particulier les enfants malades et souffrant de malnutrition, les personnes âgées et les personnes en situation de handicap, pourraient être dans l’impossibilité d’évacuer. 

D’ici la fin du mois de septembre, plus de 640 000 personnes devraient être confrontées à des niveaux catastrophiques d’insécurité alimentaire (phase 5 de l’IPC) dans l’ensemble de la bande de Gaza. 1,14 million de personnes supplémentaires à travers le territoire devraient se trouver en situation d’urgence (phase 4 de l’IPC) et 396 000 autres en situation de crise (phase 3 de l’IPC). Les conditions dans le nord de l’enclave seraient tout aussi graves, voire pires, que dans la ville de Gaza. Une classification de l’IPC n’a toutefois pas pu y être établie en raison d’un manque de données, soulignant le besoin urgent de disposer d’un accès à la région pour évaluer la situation et apporter une aide adaptée. La situation à Rafah n’a quant à elle pas été analysée, des indicateurs laissant à penser qu’elle est en grande partie désertée.

Classer un territoire en situation de famine correspond au déclenchement de la catégorie la plus extrême, lorsque trois seuils critiques sont franchis, à savoir la privation alimentaire extrême, la malnutrition aiguë et les décès liés à l’inanition. La dernière analyse confirme désormais, sur la base d’éléments de preuve raisonnables, que ces trois critères sont réunis.

Près de deux années de conflit, de déplacements répétés et de restrictions sévères imposées à l’accès humanitaire – aggravées par des interruptions et des entraves constantes à l’accès à la nourriture, à l’eau, à l’aide médicale, ainsi qu’au soutien à l’agriculture, à l’élevage et à la pêche – conjuguées à l’effondrement des systèmes de santé, d’assainissement et des marchés, ont plongé la population dans la famine

L’accès à la nourriture dans la bande de Gaza demeure extrêmement limité. En juillet, le nombre de ménages déclarant souffrir d’une faim très sévère a doublé dans l’ensemble du territoire par rapport au mois de mai, et plus que triplé à dans la ville de Gaza. Plus d’une personne sur trois (39 %) a indiqué rester plusieurs jours d’affilée sans manger, et les adultes sautent régulièrement des repas pour nourrir leurs enfants. 

La malnutrition chez les enfants à Gaza s’accélère à un rythme catastrophique. Rien qu’en juillet, plus de 12 000 enfants ont été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition aiguë – le chiffre mensuel le plus élevé jamais enregistré et une multiplication par six depuis le début de l’année. Près d’un quart de ces enfants souffraient de malnutrition aiguë sévère (MAS), la forme la plus mortelle de malnutrition, dont les conséquences sont à la fois immédiates et à long terme. 

Depuis la dernière analyse IPC réalisée en mai, le nombre d’enfants susceptibles d’être exposés à un risque sévère de décès dû à la malnutrition d’ici à la fin du mois de juin 2026 a triplé, passant de 14 100 à 43 400. Il en va de même pour les femmes enceintes et allaitantes susceptibles de souffrir de niveaux dangereux de malnutrition d’ici à la mi-2026, lesquelles sont passées de 17 000 à 55 000. Les effets de cette situation sont déjà visibles : un bébé sur cinq naît prématurément ou en présentant une insuffisance pondérale.

Cette nouvelle évaluation fait état de la détérioration la plus grave jamais enregistrée depuis le début des analyses de l’IPC sur l’insécurité alimentaire aiguë et la malnutrition aiguë dans la bande de Gaza. C’est également la première fois qu’une famine est officiellement confirmée dans la région du Moyen-Orient. 

Si les livraisons de nourriture et d’aide ont légèrement augmenté dans l’enclave depuis le mois de juillet, elles restent néanmoins largement insuffisantes, irrégulières et difficiles d’accès au regard des besoins.

Par ailleurs, près de 98 % des terres cultivées du territoire sont endommagées ou inaccessibles, entraînant l’effondrement du secteur agricole et de la production alimentaire locale, et neuf personnes sur dix ont été déplacées à plusieurs reprises de chez elles. L’argent liquide est extrêmement rare et les opérations d’aide restent gravement perturbées, la plupart des camions de l’ONU ayant été pillés, dans un contexte de désespoir croissant.Les prix des denrées alimentaires sont extrêmement élevés et la population manque de combustible et d’eau pour cuisiner, ainsi que de médicaments et de fournitures médicales.

Le système de santé de Gaza s’est gravement détérioré, l’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement a été considérablement diminué, tandis que les infections multirésistantes explosent et que les taux de morbidité – notamment la diarrhée, la fièvre, les infections respiratoires et cutanées aiguës – atteignent des niveaux alarmants chez les enfants. 

Pour permettre le déploiement d’opérations humanitaires vitales, les agences de l’ONU soulignent l’importance d’un cessez-le-feu immédiat et durable afin de mettre fin aux tueries, de libérer les otages en toute sécurité et de permettre un accès sans entrave à un afflux massif d’aide pour l’ensemble de la population de Gaza. Elles insistent en outre sur la nécessité pressante d’accroître considérablement l’acheminement de l’aide alimentaire tout en améliorant de manière significative sa livraison, sa distribution et son accessibilité, ainsi que l’accès à l’hébergement, au carburant, au gaz de cuisson et aux intrants pour la production alimentaire. Elles ont insisté sur la nécessité cruciale de soutenir la réhabilitation du système de santé, de maintenir et de relancer les services de santé essentiels – y compris les soins de santé primaires – et d’assurer l’approvisionnement continu en fournitures médicales jusqu’à Gaza et dans l’ensemble de l’enclave. Le rétablissement à grande échelle des flux commerciaux, des systèmes de marché, des services essentiels et de la production alimentaire locale est également vital pour contrer les pires effets de la famine.

« Les avertissements concernant la famine sont clairs depuis des mois », a déclaré Cindy McCain, directrice exécutive du PAM. « Désormais, l’urgence est de fournir une aide massive, de bénéficier de conditions d’accès plus sûres et de mettre en place des systèmes de distribution éprouvés afin d’atteindre ceux qui en ont le plus besoin, où qu’ils soient. Nous ne pourrons pas sauver des vies sans un accès humanitaire sans entrave et un cessez-le-feu immédiat. » 

« La famine est désormais une réalité tragique pour les enfants du gouvernorat de Gaza, et une menace imminente pour ceux de Deir el-Balah et Khan Younès, » a déploré Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF. « Nous n’avons eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme face à la multitude de signes, qui ne laissaient aucune place au doute : des enfants émaciés, trop faibles pour pleurer ou manger, des bébés mourant de faim et de maladies évitables, des parents affluant dans les dispensaires sans rien pour nourrir leurs enfants. Le temps est compté. En l’absence d’un cessez-le-feu immédiat et d’un accès humanitaire sans entrave, la famine ne peut que se propager, tuant davantage d’enfants. Les enfants au bord de la famine ont besoin de l’alimentation thérapeutique spécifique fournie par l’UNICEF. »

« Un cessez-le-feu est désormais un impératif absolu et moral », a déclaré le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « Le monde est resté trop longtemps passif, alors que se multipliaient les décès tragiques et évitables induits par cette famine provoquée par l’homme. En raison de la malnutrition généralisée, même des maladies courantes et habituellement bénignes comme la diarrhée peuvent devenir mortelles, en particulier pour les enfants. Le système de santé, porté à bout de bras par un personnel soignant affamé et épuisé, ne peut pas faire face. Gaza doit être approvisionnée de toute urgence en nourriture et en médicaments si nous voulons sauver des vies et amorcer le combat contre la malnutrition. Les hôpitaux doivent être protégés pour que les patients puissent continuer d’être pris en charge. Les obstacles à l’aide doivent être levés et la paix doit être rétablie pour que le processus de reconstruction et de guérison puisse commencer. »  

Notes aux rédactions : 

Le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) est une initiative innovante regroupant 21 partenaires, parmi lesquels des organismes des Nations Unies et des ONG internationales, qui vise à améliorer l’analyse et la prise de décision en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. En utilisant la classification et l’approche analytique de l’IPC, les gouvernements, les organismes des Nations Unies, les ONG, la société civile et d’autres acteurs concernés travaillent ensemble pour déterminer la gravité et l’ampleur des situations d’insécurité alimentaire aiguë et chronique et de malnutrition aiguë dans les pays, selon des normes scientifiques internationalement reconnues. Pour en savoir plus, cliquez ici

Télécharger les contenus multimédias ICI.

Après 21 mois de guerre, ce ne sont plus seulement les bombes et les balles qui menacent la vie des enfants, mais aussi la faim. Les taux de malnutrition n'ont cessé d'augmenter depuis mars 2025. Selon le ministère palestinien de la Santé, au 20 juillet, 80 enfants étaient morts de malnutrition. Ces photos, prises le 16 juillet 2025 à Gaza, traduisent le désespoir et la peur qui s'emparent de la population. © UNICEF/UNI836422/Nateel

Soutenir nos actions d’urgence pour les enfants du Proche-Orient

Votre soutien est décisif pour donner aux équipes de l’UNICEF les moyens de sauver et protéger les enfants.
Faire un don