L’état de famine est déclaré dans les cas de crises nutritionnelles particulièrement graves. Synonyme de catastrophe et de mort dans l’imaginaire collectif, elle touche l’ensemble d’une population et en particulier les enfants qui sont les plus vulnérables face à la malnutrition et l’insécurité alimentaire. L’action de l’UNICEF : déployer une aide massive et rapide aux populations qui en sont victimes.
Qu’est-ce que la famine ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, répondre à cette question n’est pas simple. Si le mot est connu de tous et est représentatif, dans l’imaginaire collectif, d’une crise nutritionnelle extrêmement grave et synonyme de mort, il est loin d’être évident d’en donner une définition qui soit acceptée par l’ensemble des organisations et acteurs qui viennent en aide à ceux qui en sont victimes.
Comment définir l’état de famine ?
« La famine, c’est comme la folie : elle est difficile à définir, mais elle est assez flagrante lorsqu’on la reconnaît », selon Stephen Devereux, économiste du développement travaillant spécifiquement sur la sécurité nutritionnelle.
La famine est d’autant plus compliquée à définir qu’elle a des implications politiques.
Les gouvernements chargés, entre autres tâches, de prévenir les famines ont souvent exploité l’ambigüité de ce terme pour contester son existence, et éviter ainsi d’endosser une responsabilité face à une crise qui serait, par ailleurs, très médiatisée.
Afin de tenter d’en donner une définition, huit agences des Nations unies en collaboration avec des ONG internationales ont abouti en 2004 à la création d’un outil de Classification intégrée des phases de la sécurité alimentaire (IPC).
Pour déclarer la famine avec l’IPC, un certain nombre de facteurs doivent être réunis : notamment, plus de 30 pour cent des enfants doivent être atteints de malnutrition aiguë, deux décès doivent être recensés chaque jour pour 10 000 habitants, une maladie pandémique doit s’être déclarée ; chaque jour, les habitants doivent avoir accès à moins de quatre litres d’eau et leur nourriture doit leur apporter moins de 2 100 calories ; des déplacements de population à grande échelle doivent également être observés, ainsi que des conflits civils, et la perte totale des biens des habitants et de leurs sources de revenus.
Quelles sont les causes de la famine ?
Les causes de la famine et plus largement de la faim dans le monde sont multiples. Le piège de la pauvreté, d’abord, est un cercle vicieux car les personnes vivant dans la pauvreté n’ont pas accès aux aliments nutritifs essentiels à leur santé et au développement des enfants. Les enfants souffrant de malnutrition peuvent être atteints de rachitisme, ce qui affecte leur développement physique et psychologique et les condamne à la pauvreté et à la faim.
Les catastrophes naturelles sont également un facteur important de situation de malnutrition dans le monde : les inondations, les tempêtes tropicales et surtout les longues périodes de sécheresse augmentent, entrainant des conséquences dramatiques pour les personnes vulnérables, en particulier les enfants.
Le changement climatique aggrave ces conditions naturelles déjà défavorables dans de nombreux pays.
L’action de l’Homme est bien sûr un facteur important de la faim, notamment dans les conflits et la guerre. Partout dans le monde, les conflits perturbent la production agricole et alimentaire. Les combats, sources de déplacement de populations, conduisent à des situations d’urgences alimentaires.
La nourriture devient une arme pour les belligérants : les soldats affament leurs opposants, détruisent les marchés locaux, minent les champs et contaminent les points d’eau.Enfin, le manque d’investissement dans l’agriculture, l’instabilité des marchés et le gaspillage de la nourriture sont d’autres facteurs importants et générateurs de crises nutritionnelles dans le monde.
Comment agir contre la famine infantile ?
En cas de famine, c’est la famille entière qui est touchée mais les enfants sont les premières victimes car particulièrement vulnérables. L’état nutritionnel d’un enfant dépend de trois facteurs : l’alimentation, la santé et les soins. L’UNICEF va focaliser son action sur ces derniers, notamment grâce à la distribution d’aliments thérapeutiques, de vitamines et de micronutriments ou la prise en charge d’enfants malnutris et de femmes enceintes dans des centres de santé.
En plus de cette aide nutritionnelle d’urgence, l’UNICEF intervient dans les zones les plus reculées en fournissant de l’eau potable pour atténuer les effets des sécheresses et en vaccinant les enfants pour les protéger des maladies qui pourraient les affaiblir plus encore.
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