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A Gaza, Yazan, âgé de deux ans et souffre de malnutrition sévère. Sa mère, Naima, déclare : « Nous n'avons pas reçu de farine ni aucune aide alimentaire depuis deux mois. »© UNICEF/UNI838252/El Baba
© UNICEF/UNI838252/El Baba

Gaza : « Laissez-nous faire notre boulot ! »

Les images effroyables de la Bande de Gaza se succèdent à la Une des médias.

Des enfants faméliques, des visages émaciés, des femmes épuisées, une population sans ressources. Chaque image témoigne d’une situation qui dépasse ce qu’on qualifie encore de crise humanitaire. Mais c’est bien une famine de masse qui se répand aujourd’hui, une catastrophe d’origine humaine, prévisible et annoncée, alors que nous disposons des solutions et des moyens de stopper le désastre.

Baptiste Chapuis, responsable du Pôle Plaidoyer International de l’UNICEF France, est intervenu à plusieurs reprises sur les ondes et à la télévision ces derniers jours. Nous revenons sur son témoignage.

“Laissez-nous faire notre travail ! Nous savons ce qu’il faut faire et nous avons les moyens de le faire. Des milliers de tonnes de denrées et de produits de première urgence attendent dans les entrepôts et les camions sont prêts à les acheminer.”
Déclare Baptiste Chapuis

116 000 tonnes d’aide humanitaire sont en effet aux portes de Gaza, de quoi nourrir et soigner correctement plus d’un million de personnes pendant 4 mois.

Certes, souligne-t-il, ces dernières heures, l’étau semble se desserrer. « Mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de besoins. »

En effet, des opérations de largage ont été lancées ces 72 dernières heures sur l’enclave palestinienne. Des largages opérés par plusieurs pays, qui seront suivis ces prochains jours par la France entre autres.

« Ce n’est pas la bonne méthode », répond Baptiste Chapuis. « C’est imprécis, couteux et dangereux ». Et les images le prouvent. Des milliers d’hommes affamés qui se jettent sur les colis qu’ils arrivent à récupérer dans un élan désespéré, luttant pour être les premiers, provoquant des bagarres meurtrières et des victimes. Une autre façon de mourir de faim.

« Nous ne sommes pas des chiens pour qu’on nous jette la nourriture ainsi », témoigne avec colère un Palestinien.

Baptiste Chapuis poursuit : « Lors du dernier cessez-le-feu, les équipes de l’UNICEF avait pu vacciner 600 000 personnes contre la polio. Nos équipes sont toujours présentes et nous avons plus de 100 employés dans la Bande de Gaza prêts à reprendre les distributions. Encore une fois, qu’on nous laisse travailler. Nous avons besoins que nos médecins, pédiatres, infirmiers et autres soignants puissent mettre en place des programmes de renutrition. Il ne suffit pas de donner à manger, il faut le faire avec un accompagnement médical spécifique, par petites quantités. »

Quelle est la situation aujourd’hui à Gaza ?

Les agences des Nations Unies et les acteurs humanitaires avertissent que les principaux indicateurs alimentaires et nutritionnels dépassent les seuils de famine à Gaza.

Baptiste Chapuis reprend les mots de Catherine Russell, directrice générale de l’UNICEF :

« Des enfants et des bébés émaciés meurent de malnutrition à Gaza. Nous avons besoin d’un accès humanitaire immédiat, sûr et sans entrave à travers Gaza afin d’intensifier la distribution de nourriture, de nutriments, d’eau et de médicaments vitaux. Sans cela, les mères et les pères continueront de vivre le pire cauchemar d’un parent, impuissants à sauver un enfant affamé d’une situation que nous sommes en mesure de prévenir. »

Et parce qu’il ose utiliser les mots pour le dire, Baptiste Chapuis explique les conséquences de la famine sur le corps d’un enfant.

“Avec la faim, c’est tout le corps qui lâche, le foie, les reins et le cœur. C’est le dernier stade de la malnutrition. Les enfants meurent d’un arrêt cardiaque. ”

A Gaza aujourd’hui ce sont 470 000 personnes qui sont atteintes de malnutrition aigüe sévère, la forme mortelle de la maladie. Et parmi eux 71 000 enfants.

En ce triste mois de juillet 2025, ce sont plus de 320 000 enfants, soit la totalité de la population des moins de cinq ans dans la bande de Gaza, qui est désormais menacée de malnutrition aiguë.

En juin, 6 500 enfants ont été admis pour traitement contre la malnutrition, le nombre le plus élevé depuis le début du conflit. Le mois de juillet affiche des chiffres encore plus élevés, avec 5 000 enfants admis au cours des deux premières semaines seulement. Avec moins de 15 % des services essentiels de traitement nutritionnel actuellement opérationnels, le risque de décès liés à la malnutrition chez les nourrissons et les jeunes enfants est plus élevé que jamais.

En outre, le manque de carburant, d’eau et d’autres aides vitales continue de compromettre les efforts visant à prévenir la famine et la mort des enfants.

“Il faut resanctuariser les structures civiles : les écoles, les centres d’accueil, les centres de santé, les hôpitaux. Il faut obtenir un cessez-le-feu immédiat et durable, la libération des otages et faciliter l’entrée massive de l’aide humanitaire via tous les points de passage disponibles. Il faut que le droit humanitaire international soit enfin respecté à Gaza. Sans quoi, les enfants continueront à mourir à cause de notre impuissance. ”
conclut Baptiste Chapuis

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