La mobilisation contre le sida ne doit pas se relâcher
Publié le 31 juillet 2008
La 17e conférence mondiale sur le VIH/sida s’est ouverte dimanche 3 août à Mexico. Partout dans le monde, l’Unicef est engagé auprès des enfants victimes de la pandémie. Exemple au Cambodge, où des programmes fournissent des traitements pédiatriques tout en luttant contre la stigmatisation.
Dans la véranda de leur maison, Vanna, 12 ans, son frère jumeau et sa soeur aînée se dépêchent de finir leurs devoirs avant la tombée du jour. Une pendule placée entre des photos de famille sonne six coups. La tante des enfants amène un plateau de médicaments. Au moins 6 000 enfants, comme Vanna, sont séropositifs au Cambodge.
Le père de Vanna est mort en 2000 d'une maladie liée au sida. Après avoir été malade pendant un an, sa mère est également décédée. C'est seulement à ce moment-là que les enfants ont subi un test de dépistage du VIH et seul Vanna s'est révélé séropositif.
Six ans plus tard, la vie de Vanna n'est guère différente de celle de son frère. Il adore toujours faire du vélo, il va à l'école et aide son frère et sa soeur pour les tâches ménagères.
À l'hôpital local, un programme de l'Unicef intitulé "Des amis qui aident leurs amis" lui a été d’un grand secours. Conçu spécialement pour les enfants séropositifs et les personnes qui en ont la charge, "Des amis qui aident leurs amis" offre aux enfants la possibilité de faire la connaissance d'autres enfants se trouvant dans une situation similaire, de parler de leur vie, de jouer, de prendre un déjeuner substantiel et de recevoir des soins.
Au cours des deux dernières années, Vanna et sa tante ont parcouru chaque mois les 15 kilomètres qui les séparent de l'hôpital.
La Fondation Clinton fournit les médicaments
« J’aime parler et m'amuser avec mes amis. Eux aussi doivent prendre tous les jours des médicaments » dit Vanna d'une voix timide.
Avec des fonds de l'Unicef, une grande pièce du service pédiatrique de l'hôpital a été aménagée. On y trouve des livres, des jouets et de pittoresques peintures murales d'animaux. L'un des partenaires de l'Unicef, la Fondation Clinton, fournit les médicaments que Vanna reçoit après son examen mensuel.
L'Unicef a joué un rôle de premier plan pour soutenir le traitement du sida chez les enfants en rénovant au Cambodge des hôpitaux et des services de pédiatrie ainsi qu'en formant le personnel.
Améliorer la prise en charge, réduire l'exclusion
« L’un des problèmes, au Cambodge, c'est que de nombreux établissements sont vétustes, affirme Haritiana Rakotomamonjy, responsable à l’Unicef Cambodge de la prévention et de la prise en charge du VIH/sida. Certains hôpitaux n'ont même pas d'endroit pour les enfants. La rénovation des établissements hospitaliers a permis de relancer la prise en charge pour toutes sortes de traitements, quelle que soit la situation de l’enfant ».
Le Cambodge a réduit son taux d'infection au VIH de façon spectaculaire, le faisant passer de 3% en 1997 à seulement 1% en 2006. Par le passé, les personnes séropositives étaient souvent mises au ban de la société, mais l'exclusion et la discrimination ont été réduites grâce au développement des centres de dépistage, des prestations médicales et des réseaux d'entraide comme celui dont bénéficie Vanna.
Comme l’affirme Wing-Sie Cheng, le conseiller régional de l'Unicef sur le VIH/sida pour l'Asie de l'est et le Pacifique : « Le Cambodge a montré que même avec des ressources limitées, on peut assister à un retournement de situation dans le cas d'une maladie transmissible complexe ».