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Le 25 mai 2023, Ishmael Beah s'entretient avec des enfants lors d'une visite d'un refuge pour familles déplacées à Tijuana, au Mexique. ©UNICEF/UN0848547/Bustamante

L'ambassadeur de l'UNICEF, Ishmael Beah, en visite au Mexique à la rencontre des enfants victimes de la violence armée

Mexico/ New York, le 6 Juin 2023 – L’ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF, Ishmael Beah, s’est rendu à Tijuana et à Mexico la semaine dernière pour rencontrer des enfants réfugiés à l’intérieur du pays et des familles fuyant la violence armée.

Au cours de sa visite à Tijuana, dans le nord du Mexique, Beah – auteur de best-sellers et militant des droits de l’homme ayant été enrôlé de force dans un groupe armé à l’âge de 13 ans au cours de la brutale guerre civile dans son pays d’origine, la Sierra Leone – s’est entretenu avec des enfants et des adolescents mexicains ainsi qu’avec leurs parents au sujet des expériences qu’ils ont vécues. Les enfants et leurs familles ont témoigné de la violence et des dangers auxquels ils étaient confrontés chez eux du fait du crime organisé, la décision de fuir leur communauté vers le nord, et les défis auxquels ils ont été confrontés depuis, à la fois au cours de leurs voyages dangereux et alors qu’ils s’efforcent aujourd’hui de se construire un avenir plus optimiste.

Un chiffre alarmant

D’après les données de l’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), 113 000 enfants vivaient en situation de déplacement interne au Mexique à la fin de l’année 2022 en raison de la violence et des conflits. Ce chiffre a plus que doublé par rapport aux 56 000 enfants estimés en 2002. Rien qu’au cours des deux dernières années, plus de 38 000 nouveaux déplacements liés aux conflits et à la violence ont été enregistrés au Mexique, dont environ 11 000 concernaient des enfants.

« Il existe de nombreux parallèles entre les histoires qui m’ont été racontées au Mexique, ma propre histoire et celles que j’ai entendues dans d’autres parties du monde », a déclaré Ismael Beah. « En cinq jours seulement, j’ai rencontré de nombreux enfants mexicains victimes de la violence armée et du recrutement forcé par le grand banditisme. Je sais qu’il y en a des dizaines de milliers d’autres. Les contextes peuvent différer d’un bout à l’autre du monde, mais l’impact dévastateur de la violence sur les enfants reste le même. Tous ces enfants et ces jeunes veulent vivre sans être constamment en proie à la peur et à la souffrance ».

Les enfants face au grand banditisme

Bon nombre des enfants et des familles que Beah a rencontrés ont échappé à l’enrôlement forcé dans le grand banditisme, aux attaques contre les communautés, aux enlèvements, à l’extorsion ou à la perte de leurs moyens de subsistance. De nombreux enfants fuyant la violence armée le font par leurs propres moyens. L’UNICEF leur apporte une aide humanitaire tout au long de leur exil et s’efforce de réunir ces enfants avec leur famille.

« Le degré de violence exercé par les groupes criminels organisés entraîne de graves violations des droits fondamentaux des enfants et des adolescents, et compromet profondément leur enfance, leur bien-être, leur éducation et leurs chances de devenir des adultes capables de contribuer de façon positive à la société », a déclaré le représentant de l’UNICEF au Mexique, Fernando Carrera. « Prévenir et traiter le problème de l’enrôlement des enfants nécessite des efforts coordonnés qui s’attaquent aux causes structurelles qui entretiennent la violence et nécessite de mettre en place des facteurs de protection, tels que la poursuite de la scolarité, une éducation positive et aimante, et des offres culturelles qui promeuvent la paix et la cohésion sociale. »

L’IDMC note qu’au Mexique, la plupart des déplacements sont dus à des conflits et à la violence, et ont lieu principalement dans les États de Michoacán, Guerrero et Chiapas, mais aussi Chihuahua, Durango, Jalisco, Nayarit, Oaxaca, Tamaulipas et Zacatecas. La violence criminelle est à l’origine de 95 % des déplacements internes enregistrés.

En outre, en raison des déplacements ou du contexte de leurs communautés, entre 145 000 et 250 000 enfants et adolescents risquent d’être recrutés ou utilisés par des groupes criminels au Mexique, selon Red por los Derechos de la Infancia en México (REDIM).

Un enrôlement toujours contraint

Les enfants sont enrôlés dans des groupes criminels armés pour diverses raisons. Certains sont enlevés, menacés ou contraints, tandis que d’autres, poussés par la pauvreté, sont obligés de générer des revenus pour leur famille. Certains autres s’associent au grand banditisme pour survivre ou pour protéger leur communauté. Quelle que soit leur implication, le recrutement et l’utilisation d’enfants par des groupes criminels violent les droits fondamentaux des enfants à être à l’abri de la violence et de l’exploitation.

Le gouvernement mexicain a récemment créé un organisme national chargé de prévenir le recrutement d’enfants par le grand banditisme, reconnaissant pour la première fois cette question comme un problème majeur de politique publique. Reconnaitre les enfants comme des victimes de violations de leurs droits par ces groupes ouvre la voie à un traitement plus équitable, axé sur leur protection et leur prise en charge, et sur le rétablissement de leurs droits. L’UNICEF aide le gouvernement à traduire ces efforts dans la première politique nationale sur le recrutement d’enfants par le crime organisé, qui définira des services complets de prévention, de libération et de réinsertion pour ceux concernés.

« Tous les recrutements d’enfants dans la violence armée sont forcés et les enfants sont toujours des victimes, qu’ils soient recrutés pour participer à une guerre ou à la criminalité organisée », a fait remarquer Ishmael Beah. « Les groupes criminels leur volent leur enfance et les exposent à des formes extrêmes de violence, ce qui compromet gravement leur avenir, leur bien-être et leur vie. Même après avoir fui, ils sont en danger et continuellement menacés. Ils aspirent à apprendre et à aller à l’école, à avoir une vie normale et à pouvoir accomplir tout ce dont ils rêvent. Même dans ces circonstances difficiles, ils gardent espoir en l’avenir. Les enfants qui ont été recrutés ont besoin d’une attention particulière pour pouvoir surmonter leurs terribles expériences, reconstruire leur vie et réapprendre à être des enfants ».

Télécharger les contenus multimédias ICI.

Notes aux rédacteurs :

L’Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC) a recensé 386 000 personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison des conflits et de la violence au Mexique à la fin de l’année 2022, dont 113 000 enfants, selon les estimations de l’UNICEF.

L’IDMC a également enregistré environ 38 000 nouveaux déplacements au cours des deux dernières années (2021 : 29 000 ; 2022 : 9 000), dont l’UNICEF estime que 11 000 concernaient des enfants (2021 : 8 600 ; 2022 : 2 700). Il convient de noter que ces chiffres se réfèrent à des événements de déplacement et ne peuvent être assimilés au nombre de personnes déplacées. Une même personne peut être déplacée plus d’une fois dans le cadre d’événements distincts.