Dans la nuit du 5 au 6 février, à 4h17 du matin, un violent séisme de magnitude 7,8 a ravagé le sud de la Turquie, près de la ville de Gaziantep, frappant également la Syrie. L’épicentre se situait dans le district de Pazarcik, près de la ville de Kahramanmaras, à 60 km environ à vol d’oiseau de la frontière syrienne. Le séisme était d’une telle violence qu’il a été ressenti dans tout le Moyen-Orient, et particulièrement au Liban et à Chypre. Ce tremblement de terre survient au pire moment possible pour les enfants et les familles vulnérables des zones touchées.
Le séisme est le plus puissant à frapper la région, devant celui qui avait frappé Izmit en 1999 et qui avait fait 17 000 morts.
Quelques heures plus tard, de nombreuses répliques et un nouveau tremblement de terre de magnitude 7,5 ont été recensés dans la matinée, en Turquie et au nord de la Syrie. Une nouvelle réplique de magnitude 5,5 a été ressentie mardi 7 février à 4h13 du matin près de Gölbasi, dans le sud de la Turquie.
Le 20 février, de nouvelles répliques de magnitudes 6,4 et 5,8 ont provoqué des effondrements de bâtiments et fait de nouvelles victimes.
Les séismes surviennent dans un contexte déjà très difficile où des milliers d’enfants et familles sont très vulnérables en raison de l’hiver rigoureux en Syrie, d’une grande précarité économique et des nombreux malheurs vécus depuis 12 ans de guerre. La Syrie est confrontée à l’une des situations d’urgence les plus complexes au monde, avec des besoins humanitaires sans précédent, d’importants déplacements internes et externes, la destruction généralisée des infrastructures des services civils et sociaux. En Syrie, plus de 90% de la population vit sous le seuil de la pauvreté.
3 mois plus tard, les enfants toujours démunis
Plus de 100 jours après les séismes, des millions sont toujours confrontés à des conditions désastreuses.
2,5 millions d’enfants en Turquie ont besoin d’une aide humanitaire
3,7 millions d’enfants en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire
“Les tremblements de terre ont frappé des zones où de nombreuses familles étaient déjà terriblement vulnérables. Les enfants ont perdu des membres de leur famille et des êtres chers, ils ont vu leurs maisons, leurs écoles et leurs communautés dévastées et leur vie entière bouleversée”
Beaucoup d’enfants sont toujours effrayés et désorientés et ont désespérément besoin d’un soutien psychologique. Certains d’entre eux vivent sous des tentes ou des abris de fortune à côté de leur maison détruite.
Nous avons rencontré Zeynep, la maman d’Elanur, au centre d’hébergement temporaire de Kahramanmaras au sud-est de la Turquie. Elanur a échappé de justesse au tremblement de terre qui a détruit sa maison. Un choc terrible qui marquera à jamais cette petite fille.
« Elle avait tellement peur au début. Elle ne voulait même pas sortir » confie sa mère, Zeynep. Pourtant, après quelques jours au centre de Kahramanmaras, Zeynep est confiante.
« Elanur me demande régulièrement si c’est l’heure d’aller faire des activités. Elle y passe de bons moments et elle en revient heureuse » explique Zeynep avec soulagement. « Elle n’oubliera jamais ce que notre famille a traversé, les enfants ressentent tout. Mais je suis sûre qu’elle s’en remettra ».
Aide humanitaire en Turquie et en Syrie
Nos équipes travaillent sans relâche depuis les tremblements de terre pour augmenter l’aide d’urgence aux communautés affectées et soutenir la réhabilitation des infrastructures endommagées et les services de base.
En Turquie
L’UNICEF travaille avec les municipalités pour rétablir et réhabiliter les installations et infrastructures d’eau et d’assainissement, en fournissant des équipements essentiels et des produits chimiques pour le traitement de l’eau. A ce jour, plus de 724 560 personnes ont eu accès à l’eau, l’assainissement et l’hygiène.
De plus, nous avons soutenu plus de 332 580 enfants ayant accès à l’éducation formelle ou informelle.
Environ 2 500 travailleurs sociaux formés par l’UNICEF, ont fourni des activités de soutien psychosocial dans les zones sinistrées et les provinces évacuées et ont touché plus de 250 600 enfants. Par l’intermédiaire de ses partenaires, nous avons apporté un soutien psychosocial à plus de 5 100 enfants dans les provinces de Gaziantep, Kilis, Mardin, Diyarbakir et Sanliurfa.
En Syrie
En Syrie, les équipes ont permi à plus de 765 794 personnes d’avoir accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. Pour faire face à l’épidémie de choléra, l’UNICEF intensifie ses activités de promotion de l’hygiène dans les zones touchées d’Alep et de Lattaquié, touchant ainsi près de 5 200 personnes avec des articles d’hygiène essentiels (kits d’hygiène familiale, couches pour bébés et serviettes hygiéniques pour femmes).
L’UNICEF distribue également une aide alimentaire et des fournitures médicales via nos entrepôts les plus proches du Liban et de la Jordanie. A ce jour, 188 846 enfants et femmes ont eu accès à des soins de santé primaires dans des établissements soutenus par l’UNICEF.
Avec l’appui de nos partenaires sur place, 140 286 enfants ont eu accès à l’éducation formelle ou non formelle.
En parallèle, 269 931 enfants et adolescents ont bénéficié de premiers soins psychologiques et de soutien en matière de santé mentale et psychosocial.
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