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Haïti - des enfants jouent en rentrant de l'école. ©UNICEF/UN0795330/Plymouth
©UNICEF/UN0795330/Plymouth

Situations d’urgence : les défis de l’accès à l’éducation

L’année 2023 a été marquée par une succession de conflits, de catastrophes naturelles et de déplacements massifs de populations. Au cœur de ces urgences, des millions d’enfants sont affectés. Leur  droit à l’éducation est mis en péril et chaque jour passé loin de l’école compromet un peu plus leur avenir.   

Dans une situation d’urgence humanitaire, pour répondre aux besoins immédiats des populations, les premières interventions sont axées sur la protection, l’accès à l’eau potable, à la nourriture, et aux soins de santé. Bien qu’elle soit essentielle pour le bien-être, la santé mentale et la socialisation de l’enfant, l’école est souvent ce qui s’arrête en premier, et malheureusement un des derniers services publics à être rétabli. Les récentes catastrophes au Maroc et en Libye en témoignent. Au total, 400 000 enfants ont été affectés, et les centaines d’écoles qui ont été endommagées ne réouvriront leurs portes qu’après plusieurs semaines voire plusieurs mois de reconstruction.

Face à la confluence des crises et à l’ampleur des enjeux, de nombreux enfants n’ont plus donc accès à l’éducation. Afin de préserver ce droit inaliénable pour les enfants affectés par ces crises multiples, les équipes de l’UNICEF mettent tout en œuvre pour leur permettre de poursuivre leur apprentissage. En partenariat avec les acteurs locaux et les autorités, l’UNICEF met notamment en place des lieux sécurisés afin que les enfants puissent recevoir un enseignement en attendant le retour de conditions normales d’accès à l’école.

Au Soudan, des espaces sécurisés pour apprendre

Depuis plusieurs années, la population soudanaise connaît une situation humanitaire fragile dans un pays où se juxtaposent les crises politique, économique et climatique. Depuis le 15 avril dernier, le Soudan est à nouveau en proie à un conflit civil entre l’armée régulière soudanaise et les unités paramilitaires (FSR) qui revendiquent le pouvoir. Près de six mois plus tard, cette guerre fratricide a conduit au déplacement de 3,8 millions de personnes dont 1,9 millions d’enfants.

Sur la route de l’exode, des millions de familles sont accablées par la fatigue, la faim et la peur. Après de longues heures de marche, la majorité des réfugiés arrivent dans des pays voisins aux ressources déjà limitées tels que le Tchad, l’Ethiopie ou la République Centrafricaine.

Dans ces camps surpeuplés, les infrastructures sanitaires sont inexistantes ou presque, et l’accès à l’eau très aléatoire. Ces conditions de vie affectent la santé des enfants et principalement leur état nutritionnel. Faute d’espaces disponibles pour les accueillir, les familles ont trouvé refuge dans les écoles. On estime ainsi que 6,4 millions d’enfants sont privés d’accès à l’éducation à cause du conflit.

Pour répondre à ce besoin majeur qui est de permettre aux enfants de retrouver un moyen d’apprendre, l’UNICEF et ses partenaires ont mis en place 42 centres d’apprentissages dans l’état du Nil Blanc, au sud-est du Soudan, où les enfants peuvent à nouveau suivre un enseignement à leur rythme en utilisant des tablettes.   

“Je restais à la maison, mais maintenant, je peux à nouveau apprendre. Nous avons des cours de mathématiques, de sciences, d’anglais et d’arabe”
confie Shemos, 12 ans, qui fréquente un centre d’apprentissage soutenu par l’UNICEF.

En parallèle, 462 « espaces amis des enfants » ont été mis en place, permettant à 115 000 enfants d’apprendre de manière ludique. Nos équipes continuent de développer des solutions d’apprentissage en ligne au profit de 500 000 autres enfants dans les zones particulièrement affectées par les combats dans la région.

Redonner espoir aux enfants malgré la guerre en Ukraine

En un peu plus d’une année, le conflit entre la Russie et l’Ukraine a provoqué le déplacement de plus de 10 millions de personnes sur le territoire ukrainien et dans les pays limitrophes. L’impact de ces 600 jours de combats sur la vie des enfants est considérable. Des milliers sont affectés sur le plan psychologique ; l’UNICEF estime que 1,5 million d’enfants sont à risque de dépression, d’anxiété ou de stress post-traumatique.

Le retour à l’école est donc plus que jamais pour eux une nécessité et représente un véritable défi. Des centaines d’écoles ont en effet été détruites, et l’absence d’électricité compromet la mise en place d’un enseignement en distanciel par Internet. Pourtant, ils sont aujourd’hui 5,3 millions privés d’accès à l’école.

Victimes innocentes de cette guerre, des enfants comme Vika, 8 ans ont dû brutalement interrompre leur scolarisation.

« J’aimais apprendre dans mon école mais avec la guerre, je ne peux plus » , confie-t-elle.

Depuis le début de la guerre, Vika, 8 ans, a perdu sa maison et la possibilité de s'instruire. © UNICEF/UN0642271/Filippov
© UNICEF/UN0642271/Filippov

Pour permettre aux élèves de rattraper leur retard et de continuer à apprendre, l’UNICEF a développé des programmes de soutien scolaire en partenariat avec le ministère de l’éducation ukrainien. Depuis le début de la guerre,  

  • 1,5 million d’enfants ont eu accès à une éducation formelle ou non formelle  
  • 400 000 enfants ont reçu des kits d’éducation
  • 166 « espaces amis des enfants » sont opérationnels et leur permettent de bénéficier d’un soutien psychosocial 

Au cours de l’année 2023, nous prévoyons :

De fournir des kits d’éducation et des kits de loisirs à plus de 500 000 enfants

D’apporter un soutien psychologique et social à 500 000 enfants

De former 30 000 professeurs et éducateurs

En Haïti, l’école coûte que coûte 

Depuis de longues années, Haïti tente de survivre entre les crises politiques, le collapse économique, les catastrophes naturelles, la corruption, l’insécurité et la violence permanente.  Les gangs ont pris le pouvoir dans les espaces urbains et terrorisent la population. Il n’y a plus de services publics ; les centres de santé sont pillés et les écoles fermées.

Port-au-Prince, la capitale, a dû accueillir des milliers de déplacés dont 1,2 million d’enfants qui connaissent aujourd’hui l’insécurité et ont besoin d’une aide humanitaire ainsi que de mesures de protection. 



On ne compte plus aujourd’hui les victimes de ces violences quotidiennes. Comme Virginia, 13 ans, blessée chez elle par une balle perdue et dont la santé mentale se dégrade chaque jour.

La fille de Charitée, Virginia, âgée de 13 ans, n'a pas pu aller à l'école à cause de fusillades dans son quartier, mais elle a été touchée par une balle perdue à l'intérieur de sa maison. © UNICEF/UN0824419/Joseph
© UNICEF/UN0824419/Joseph

En dépit de l’ampleur des défis, les équipes de l’UNICEF travaillent sans relâche pour permettre aux enfants de retourner à l’école. Au cours de l’année 2023, nous prévoyons de :  

  • Permettre l’accès à l’éducation pour plus d’1 million d’enfants 
  • Fournir des kits d’apprentissage à plus de 380 000 enfants 
  • Développer des programmes d’accompagnement psychosocial dans les écoles au profit de plus de 380 000 enfants 

Afghanistan, notre priorité est d’être là pour chaque enfant 

La guerre, la pauvreté, la sécheresse, les catastrophes naturelles, les privations, la négation des droits essentiels comme l’accès à l’éducation pour les filles ; depuis plus de 40 ans, la vie des Afghans n’est qu’une succession de tragédies et de crises.

Depuis le retour des Talibans en 2021, la situation s’est encore dégradée et l’UNICEF estime que 90% de la population vit aujourd’hui dans la pauvreté. Alors que les ressources financières s’amenuisent, les familles ont de plus en plus de mal à se nourrir et les enfants sont contraints de travailler pour aider leurs parents. En 2022, le pays a connu sa pire année de sécheresse depuis 30 ans et des tremblements de terre qui ont touché des milliers de familles dont celle de Naghma.

La petite fille âgée de 7 ans a tout perdu dans un tremblement de terre de magnitude 5,9 qui a frappé le pays en juin 2022. Malgré le traumatisme, elle retrouve peu à peu un sentiment de sérénité en suivant les cours dispensés dans les espaces amis des enfants soutenus par l’UNICEF.  

“Je me sens triste quand je repense à ce qui s’est passé…, dit-elle.
Je suis contente de pouvoir aller à l’école et de m’occuper l’esprit. J’ai appris beaucoup de choses. J’ai même reçu des crayons de couleur et un cahier. ”

Sur le terrain, nos équipes se mobilisent pour que les enfants et en particulier les jeunes filles puissent continuer à apprendre.  

  • De janvier à juin 2023, 633 000 enfants dont 60% de filles ont eu accès à l’éducation à travers 19 000 centres d’apprentissage communautaires  
  • 24 « espaces amis des enfants » ont été mis en place dans les régions touchées par le séisme qui a frappé le pays en 2022 

Donnez chaque mois, ils apprennent chaque jour

Un enfant qui est privé d’école est un enfant dont l’avenir est compromis. L’accès à l’éducation est un droit fondamental et dans les situations d’urgence, l’UNICEF met tout en œuvre pour que chaque enfant puisse continuer y avoir accès. 

En 2023, notre objectif est de permettre à 25 millions d’enfants de reprendre le chemin de l’école. Les besoins sont immenses et vos dons sont essentiels pour que nos équipes poursuivent leurs actions sur le terrain.

Naghma joue avec les enfants dans un espace soutenu par l'UNICEF Naghma court vers l'espace ami des enfants soutenu par l'UNICEF dans son village en Afghanistan. © UNICEF/UN0697230/Bidel

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