Dans les yeux noirs de ces enfants, un immense chagrin et les stigmates de la fatigue de ceux qui ont tout perdu. Pour certains, une mère, un père, un frère, un copain qu’ils ont laissé sur la route en fuyant, inanimé, mort ou blessé sur le sol d’une maison détruite par les assaillants.
Ce sont les enfants de la guerre. Les enfants déplacés. Ce sont des enfants qui ont faim, qui sont désespérés, qui sont avant tout victimes d’un conflit qui les dépasse.
Depuis la mi-avril, le Soudan est en proie à une guerre fratricide entre deux chefs militaires qui se disputent le pouvoir. Après plus de 90 jours de combats et presque autant de tentatives de cessez-le-feu, ce sont des milliers de familles et d’enfants qui se retrouvent sur les routes de l’exode, principalement depuis la région du Darfour, pour trouver refuge au Tchad voisin.
Les témoignages recueillis par les équipes de l’UNICEF sur le terrain font état de terribles exactions, de violations des droits humains et de violences inouïes dont sont victimes des femmes et des enfants. A El-Genina, à l’ouest du Soudan, près de la frontière avec le Tchad, des habitants racontent l’horreur : des villages incendiés, des personnes tuées et des milliers de familles dispersées.
« Des personnes sont arrivées sur leur moto à l’aube et nous ont attaqué dans notre quartier à El-Genina. Notre mère a été tuée sous nos yeux. Nous ne savons pas où est notre père » témoignent Oussam, Mahamat et Djibril, aujourd’hui orphelins.
La vie de Randa, 12 ans, elle, a basculé du jour au lendemain. Originaire d’El-Genina, la jeune fille reste à jamais marquée par ces scènes effroyables. Son père a été assassiné au marché d’El-Genina. Les survivants ont fui immédiatement le village. Déracinés, apeurés, fatigués, ils ont marché 50 kilomètres avant d’arriver à Koufroun, un village tchadien situé près de la frontière soudanaise.
« Ma mère, mes sœurs, mes frères et moi avons fui la nuit même avec uniquement deux bouteilles d’eau et deux nattes » confie la jeune fille
Oussam, Mahamat, Djibril et Randa font partie des milliers d’enfants victimes innocentes de la violence de ce conflit. Leur quotidien aujourd’hui n’est plus que douleur et larmes.
Le Tchad, une terre d’accueil en situation de crise
Le Tchad, aujourd’hui pays d’accueil est aussi un des plus pauvres du continent africain. L’arrivée massive de centaines de milliers de réfugiés est une source d’inquiétudes et de tensions. Pour les habitants de ce pays, l’accès à l’eau et aux services essentiels, l’achat des denrées alimentaires et des produits de base étaient déjà limités. Exacerbé par la rupture des relations économiques avec le Soudan, le coût de la vie est devenu inaccessible pour les familles les plus vulnérables.
Selon l’UNICEF, les estimations initiales prévoyaient l’arrivée de 100 000 réfugiés soudanais au Tchad d’ici décembre 2023. Ce chiffre a été réévalué et s’élève désormais à 330 000.
L’UNICEF aux côtés des réfugiés déplacés
Répondre aux besoins des populations, les réfugiés, les déplacés mais aussi les familles tchadiennes les plus vulnérables.
L’UNICEF déploie ainsi toutes ses capacités et agit sur tous les fronts :
- Installations de forages pour l’accès à l’eau
- Distributions de kits d’assainissement en prévention des maladies hydriques
- Évaluation de la situation nutritionnelle des familles et particulièrement des enfants
- Distribution d’aliments à haute valeur nutritive à travers les centres de santé et les cliniques mobiles.
Ces déplacements forcés ont aussi privé des milliers d’enfants de leur accès à l’école. En réponse, l’UNICEF a mis en place des centres temporaires pour permettre aux enfants d’avoir des cours informels. Ces écoles temporaires servent aussi de points de distribution pour que les enfants reçoivent des kits d’hygiène, des kits de matériel scolaire et des soins médicaux.
Enfin, pour permettre aux enfants de se reconstruire psychologiquement, nos équipes ont mis en place « des espaces amis des enfants », des lieux sécurisés où pour quelques heures, ils peuvent retrouver la joie d’être simplement des enfants.
Votre don peut faire la différence
C’est donc à la menace d’une catastrophe humanitaire que doivent faire face nos équipes. Il faut soigner, nourrir, protéger, rassurer, abriter. Ils sont des milliers, familles, enfants dans le plus grand dénuement et les besoins ne cessent de croître.
Mobilisez-vous à nos côtés