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Le 5 avril 2022 aux Cayes, en Haïti, un enfant est vacciné au centre de santé du Sacré-Cœur. ©UNICEF/UN0677687
Le 5 avril 2022 aux Cayes, en Haïti, un enfant est vacciné au centre de santé du Sacré-Cœur. ©UNICEF/UN0677687

Tribune - Mineurs et vaccinés : un enjeu majeur pour l’avenir

Paris, le 22 avril 2024 – Il y a cinquante ans, le Programme essentiel de vaccination était lancé, marquant le début d’une lutte acharnée contre les maladies évitables par la vaccination. Depuis, les progrès accomplis sont impressionnants. Ils ont abouti à l’éradication de la variole, à une quasi-éradication de la poliomyélite et contribué à une réduction spectaculaire de plus de 70 % de la mortalité infantile. Selon l’estimation la plus récente de l’OMS, 130 millions de personnes – mais probablement bien plus – ont survécu grâce à la vaccination. Les vaccins ont à eux seuls augmenté la survie des nourrissons de 30 %. C’est un des plus grands accomplissements de l’Humanité.

Dans 21 pays d’ici l’année prochaine, 86 millions de filles seront protégées grâce au vaccin contre le papillomavirus, et l’avènement du vaccin contre le paludisme représente une étape historique dans la lutte contre cette maladie qui tue près d’un demi-million d’enfants chaque année.

En seulement cinq décennies, nous sommes passés d’un monde où tous les parents craignaient la perte d’au moins un enfant, à un monde où chaque enfant a une chance de vivre.

Reconnue comme l’une des interventions de santé publique les plus efficaces et les moins coûteuses, la vaccination évite entre 3,5 et 5 millions de décès par an. En prévenant les infections, elle permet aussi aux individus et aux familles de réduire leurs dépenses de santé et contribue à préserver la sécurité sanitaire mondiale.

Les années 2020 sont cependant marquées par un grave ralentissement des progrès en matière de vaccination. Dans certaines régions, on observe même de véritables reculs en matière de couverture vaccinale. Ces reculs sont principalement attribuables à la pandémie de Covid19, qui a perturbé les services de santé dans la majorité des pays, mais également à l’intensification des conflits et au ralentissement économique.

Nous en constatons déjà les conséquences : des résurgences d’épidémies autrefois maîtrisées telles que la rougeole et la polio ; des maladies qui auraient pu être évitées et qui menacent à nouveau la vie des enfants. Si cette tendance persiste, les dégâts se compteront en vies humaines, compromettant ainsi l’une des réussites majeures de ces dernières décennies.

L’année 2024 revêt une importance capitale pour la vaccination, car la reconstitution du fonds de Gavi, l’Alliance pour le vaccin, sera en jeu.

Fondée en 2000, Gavi a pour ambition de réduire les inégalités d’accès aux vaccins. Elle mobilise des ressources et encourage les fabricants à baisser leurs prix pour les pays aux revenus les plus faibles, en échange d’une demande importante, prévisible et sur le long-terme de ces pays. Depuis sa création, Gavi a ainsi sauvé 17 millions de vies.

En juin, Gavi présentera les besoins en matière de vaccination pour les cinq prochaines années. Sur cette base, les pays donateurs seront invités à annoncer, d’ici à la conférence de reconstitution, leurs engagements financiers en faveur de cette Alliance pour le vaccin. Ces financements sont essentiels pour l’avenir, ils conditionneront les progrès de vaccination et le nombre de vies sauvées d’ici à 2030. Ils doivent s’accompagner d’un soutien politique, de tous les gouvernements afin qu’ils accordent la priorité aux campagnes de vaccination et aux professionnels de santé qui les dispensent.

Cependant, face aux nombreuses crises actuelles, aux problèmes concurrents et aux coupes budgétaires dans les financements du développement, la reconstitution du fonds Gavi est menacée. Il faut ainsi le rappeler : la vaccination est un investissement fondamental. En tant qu’intervention, cela représente dans beaucoup de pays une condition indispensable pour la vie et la survie des enfants. Aucune économie en matière de vaccination n’est un gain, elle n’occasionne que des pertes en vies humaines.

La vaccination doit redevenir une priorité absolue des gouvernements. Nos organisations de santé et de développement appellent la France à porter ce message avec force et conviction.

En tant qu’hôte du premier évènement de 2024 pour la reconstitution du fonds Gavi, nous appelons le Président français à montrer la voie et s’engager, dès le 20 juin prochain, pour un programme mondial de vaccination ambitieux. Des millions de vies sont en jeu. La France doit être à la hauteur de cet événement crucial que constitue cette première reconstitution de ce fonds depuis que la pandémie de Covid19 a bouleversé les systèmes de santé mondiaux. Avec ses partenaires, elle devra veiller à ce que l’un des plus grands accomplissements de l’humanité puisse être poursuivi et consolidé.

Signataires :

  • Adeline Hazan, présidente de l’UNICEF France
  • Friederike Röder, vice-présidente de Global Citizen
  • Josselin Léon, délégué général, Amref Health Africa France
  • Maé Kurkjian, directrice du plaidoyer de One France
  • Patrick Bertrand, directeur exécutif et fondateur d’Action santé mondiale