Corne de l’Afrique : « Il faut rester mobilisé »
Publié le 21 octobre 2011
Trois mois après la déclaration de famine dans certaines régions de Somalie, l’Unicef fait état des résultats positifs obtenus dans la Corne de l’Afrique. Mais beaucoup reste à faire pour sauver les milliers d’enfants rendus extrêmement vulnérables par les conséquences de la sécheresse. Témoignages croisés de Katrien Ghoos (vidéo), spécialiste nutrition de l’Unicef pour l’urgence et d’Elhadj As Sy (texte), directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et Australe.
Elhadj As Sy, directeur régional de l’Unicef pour l’Afrique de l’Est et Australe :
« Nous avons pu sauver beaucoup d’enfants, en Somalie, dans les camps de réfugiés des pays voisins ainsi que dans les autres régions du Kenya, de l’Ethiopie et de Djibouti touchées par la sécheresse prolongée, l’augmentation des prix des denrées alimentaires et les conflits », a déclaré Elhadj As Sy, à l’occasion de la publication du rapport de l’Unicef « Réponse à l’urgence de la Corne de l’Afrique ».
« En raison de l’ampleur de cette crise humanitaire, nous devons accroitre notre réponse immédiate et en même temps, poser les fondations d’un développement à long terme pour éviter une catastrophe similaire de se produire à nouveau », a-t-il ajouté.
13,3 millions de personnes ont besoin d’une assistance. Plus de 450 000 Somaliens ont fui vers les camps de réfugiés autour de Dadaab dans le Nord-ouest du Kenya, dont plus de 100 000 depuis juin. 183 000 Somaliens de plus ont fui vers l’Ethiopie, dont plus de 120 000 dans les camps de réfugiés de Dollo Ado, et 20 000 personnes se sont réfugiés à Djibouti.
320 000 enfants à aider d’urgence
Des milliers d’enfants sont déjà morts et plus de 320 000 (dont la moitié dans le centre et le sud de la Somalie) souffrent de malnutrition aiguë sévère. Sans réponse immédiate, ils pourraient périr dans les semaines ou les mois à venir.
Les systèmes de type communautaire comme les programmes éthiopiens de vulgarisation sanitaire ou de protection sociale fondée sur des activités productives ont permis de prévenir une hausse des taux de mortalité.
En Somalie centrale et du Sud, où les agences humanitaires sont limitées dans leurs mouvements, l'Unicef est parvenu malgré tout à fournir une alimentation complémentaire à 350 000 personnes et des repas cuisinés à 30 000 familles.
Les prévisions météo pour la saison des pluies d'octobre à décembre indiquent que la sécurité alimentaire pourrait s'améliorer au Kenya et en Éthiopie, où il a commencé à pleuvoir tout récemment. Mais nous savons d'expérience qu'après une sécheresse prolongée, les précipitations saisonnières entraînent un risque accru d'inondations et d'épidémies mortelles comme le choléra, le paludisme et la pneumonie.
« Une chose est certaine : avec un appui soutenu de nos donateurs et de nos partenaires, les efforts entrepris (…) pour sauver des vies, des moyens de subsistance et des modes de vie porteront leurs fruits », a dit M. Sy, coordinateur mondial de l'Unicef pour la Corne de l'Afrique.