Entendons le cri silencieux des enfants de Somalie

Alors que la Somalie subit aujourd’hui des conditions climatiques extrêmes – les pires de ces 40 dernières années – la population fait face à une crise humanitaire majeure.

Garowe/Paris, le 7 novembre 2023 – Sur une population d’un peu plus de 17 millions d’habitants, c’est plus de la moitié, 8 250 000 personnes qui nécessitent une aide humanitaire d’urgence. Parmi eux, 5 100 000 enfants (UNICEF/2023). Pour rendre visible cette urgence silencieuse, l’UNICEF France lance un appel aux dons^(*) pour aider les enfants de Somalie, avec le soutien d’Hugo Clément et des équipes de son média Vakita.

La malnutrition première conséquence du changement climatique

Alors qu’elle tente de survivre depuis des années aux violences des conflits, du terrorisme, et des crises économiques persistantes, la population somalienne doit également affronter les conséquences de plus en plus marquées du dérèglement climatique. Les années sans pluie ont asséché les terres cultivables et tué le bétail. Les éleveurs et agriculteurs ont perdu tous moyens de subsistance et vivent avec leur famille dans une quasi-situation de famine.

Les projections de l’IPC (Integrated Food Security Phase Classification) estiment que d’ici la fin de l’année 4,3 millions de personnes en Somalie (soit ¼ de la population) seront confrontées à une situation d’insécurité alimentaire aiguë, parmi elles, 1,5 million sont des enfants de moins de cinq ans.

Cette situation met en péril leur sécurité, leur santé et l’éducation des enfants particulièrement vulnérables aux risques de malnutrition et contraction de maladies d’origine hydrique liées à la consommation d’eau impropre. Entre janvier et août 2023, 13 000 cas de choléra ont été rapportés, soit 25 % de plus qu’à la même période l’an dernier.

Des déplacements forcés de populations

Dépossédées de leurs terres et de leurs troupeaux par la sécheresse ou les inondations, et préoccupées par l’état de santé déclinant de leurs proches, des milliers de familles se retrouvent chaque jour contraintes de tout abandonner avec l’espoir de trouver, dans d’autres régions, de nouveaux moyens de subsistance. Les enfants sont les plus impactés par ces déplacements contraints qui les exposent à des risques accrus de séparation familiale, d’abus et de traite. Dans l’espoir d’échapper à la famine qui se profile, ce sont 1,7 millions d’enfants que les aléas climatiques ont jeté sur les routes entre 2017 et 2021 (UNICEF/2023).

Dans ce paysage de poussière, les rares précipitations qui s’abattent sont diluviennes et destructrices et les terres asséchées ne parviennent pas à les absorber. Les pluies emportent avec elles les récoltes et les habitations. Entre janvier et juillet 2023, ces aléas climatiques, additionnés aux violences répétées, ont contraint 1,4 million de personnes à se déplacer – 406 000 en raison d’inondations et 392 000 en raison de la sécheresse – portant la population totale de déplacés à 3,8 millions (UNHCR/PRM).

Au-delà du déracinement et du voyage éprouvant que représentent ces déplacements, la vie dans les camps de déplacés est très difficile. Les familles survivent dans des tentes de branchages et de vieilles toiles de tissu, certaines sans accès à l’eau et la plupart dans des conditions d’hygiène déplorables ; les taux de malnutrition aigüe y sont particulièrement élevés et la poursuite d’une scolarité normale presque impossible.

La réponse de l’UNICEF, dans l’urgence et sur le long terme

Sur place, l’UNICEF, aux côtés de ses partenaires, associations et autorités locales, travaille sans relâche pour fournir une aide vitale aux familles et enfants affectés. Ainsi, entre janvier et septembre 2023, l’UNICEF a, entre autres, traité 463 000 enfants de moins de 5 ans atteints de malnutrition aiguë sévère, permis à 474 000 personnes de bénéficier d’un accès à l’eau potable et à 72 000 enfants de 288 écoles temporaires de poursuivre leur scolarité (UNICEF/2023).

« L’intervention rapide de l’UNICEF, qui fournit une aide vitale, s’appuie sur des solutions durables et résistantes au changement climatique. Notre présence continue sur le terrain, peut faire la différence pour des milliers d’enfants et leur famille mais aussi pour le futur de ces communautés », explique Edith Kabui, responsable du bureau local de l’UNICEF Somalie.

L’UNICEF met également en place des infrastructures résilientes au dérèglement climatique afin de pouvoir venir en aide à cesfamilles en proposant des solutions durables à moindre impact écologique, à l’image de systèmes d’alimentation en eau potable, de puits de forage et de stations de désalinisation, tousalimentés par l’énergie solaire.

Cependant, les besoins dépassent les ressources disponibles et il est impératif que la communauté internationale intensifie ses efforts pour répondre à cette crise humanitaire et aider les populations à renforcer leur résilience face au changement climatique.

« Malgré les progrès réalisés, la Somalie reste confrontée à de multiples crises, notamment des conflits et des chocs climatiques récurrents. Les communautés qui ont récemment perdu leurs moyens de subsistance et/ou leurs maisons à cause d’une grave sécheresse sont maintenant confrontées aux inondations provoquées par El Niño et ont un besoin urgent d’aide humanitaire. L’UNICEF s’est engagé à atteindre les enfants les plus vulnérables et leurs familles mais ne peut le faire sans l’appui de la communauté internationale, de ses donateurs et partenaires » conclut Edith Kabui.

Visionner le reportage réalisé sur place par Vakita ici

Pour soutenir les actions de l’UNICEF en Somalie

Vous pouvez envoyer SOMALIE par SMS au 92092 pour faire un don de 8€ ou faire un don

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