Faire reculer le travail des enfants dans le monde
Publié le 10 juin 2007
Qu’ils subissent les pires formes d’exploitation ou bien qu’ils contribuent simplement au revenu de leur famille, les enfants ont droit à la protection contre le travail. La réponse de l’Unicef s’adapte à la grande diversité des situations.
Près de 218 millions d’enfants et d’adolescents âgés de 5 à 17 ans sont au travail dans le monde. Parmi eux, plus de 125 millions sont assujettis aux pires formes d’exploitation. 69% sont dans l’agriculture, 9% dans l’industrie et 22% dans les services. Sur la tranche d’âge allant de 5 à 14 ans, ce sont plus de 132 millions de garçons et de filles qui travaillent du lever jusqu’au coucher du soleil dans des fermes et des plantations, pour semer et moissonner des récoltes, pulvériser des pesticides et garder le bétail.
Il faut comprendre cependant la diversité des situations : ainsi, aux côtés d’exploiteurs sans scrupules, il y a aussi les familles dont la survie dépend de cette contribution des enfants. Il faut préciser aussi que toutes les tâches effectuées par les enfants dans l’agriculture ne sont pas forcément nocives, notamment lorsqu’elles sont légères et qu’elles n’entravent ni leur santé ni leur scolarité.
Déscolarisation, pauvreté
Mais lorsque les enfants sont forcés de travailler de longues heures dans les champs, leur capacité à fréquenter l’école ou à suivre une formation professionnelle est réduite, ce qui les empêche d’obtenir une éducation qui les aiderait plus tard à sortir de la pauvreté. Les filles sont particulièrement défavorisées, puisqu’elles s’occupent souvent des tâches ménagères après avoir travaillé aux champs. D’ailleurs avec les mines et le bâtiment, l’agriculture est l’un des trois secteurs professionnels les plus dangereux, en terme de décès, d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
L’article 32 de la convention internationale relative aux droits de l’enfant affirme que « Les Etats parties reconnaissent le droit de l'enfant d'être protégé contre l'exploitation économique et de n'être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ».
Un pays n’a pas à attendre qu’il soit riche pour éliminer le travail des enfants : même si les progrès économiques sont un facteur important, mettre en place des politiques adéquates est une priorité.
L’Unicef et ses partenaires travaillent auprès des gouvernements pour établir des législations interdisant le travail des enfants et sensibilisent les acteurs politiques, économiques et sociaux afin que la loi soit appliquée.
EN SAVOIR PLUS
- Inde : L'Unicef aux côtés du gouvernement contre le travail des enfants
- Inde : Faire entrer 8 millions d'enfants dans le système scolaire
- Combattre le travail des enfants grâce à l'éducation des filles
En matière d’incitation à la scolarisation, l’action de l’Unicef se double, du Burkina Faso au Bangladesh, pour les enfants restant astreints au travail, d’un soutien à une éducation non formelle.
- Bangladesh : "Travail des enfants, l'Unicef soutient une éducation de base".
- Burkina Faso : "L'Unicef sur tous les fronts de la protection de l'enfance".
La pauvreté à Gaza pousse de plus en plus d’enfants palestiniens à travailler pour subvenir aux besoins de leurs familles. Ils désertent les bancs de l’école pour de petits boulots.
L’Unicef développe des réseaux de surveillance des abus, notamment pour les enfants travaillant comme domestiques ou exploités à travers la mendicité.
- Sénégal : Quand la mendicité cache l'exploitation
- Maroc : "Aïcha, 13 ans, domestique perdue dans Casablanca".
- Haïti : « J’aime nettoyer » : l’enfer des enfants domestiques habitués à obéir (2007)
En République Démocratique du Congo des enfants sont exploités dans les mines :
L’UNICEF est aussi très largement mobilisé sur les sort des enfants utilisés par les forces et groupes armés.
- Accéder à notre dossier sur les enfants soldats