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Le 17 août 2022, l'UNICEF a organisé une distribution d'intrants en santé maternelle et infantile à 40 institutions de santé du Grand Sud. © UNICEF/UN0690055
Le 17 août 2022, l'UNICEF a organisé une distribution d'intrants en santé maternelle et infantile à 40 institutions de santé du Grand Sud. © UNICEF/UN0690055

Haïti: Une nouvelle flambée de choléra menace la santé de 1,2 million d'enfants

Port-au-Prince, le 4 octobre 2022 – Après trois ans sans le moindre cas signalé, la résurgence du choléra en Haïti – pays frappé par la violence – menace le bien-être et la santé des 1, 2 million d’enfants vivant dans la capitale, Port-au-Prince, a averti aujourd’hui l’UNICEF. 

Alors que le pays est en proie à des affrontements entre groupes armés et à de violentes protestations contre la hausse des prix, sept décès ont été signalés et cinq cas positifs ont été confirmés. Soixante autres cas suspects font l’objet d’une enquête dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Médecins Sans Frontières (MSF) a également signalé récemment qu’un enfant de trois ans était mort du choléra. Le choléra est une maladie d’origine hydrique qui provoque une diarrhée aiguë et peut être mortelle si elle n’est pas traitée dès les premières heures.

« En raison de la hausse des violences et de l’insécurité, de nombreuses familles haïtiennes parmi les plus pauvres n’ont d’autre choix que de boire et d’utiliser de l’eau insalubre », a déclaré Bruno Maes, représentant de l’UNICEF en Haïti. « Les familles ne peuvent pas acheter de savon pour se laver les mains, les ordures ne sont plus ramassées dans les rues, les hôpitaux sont fermés ou se retrouvent dans l’incapacité de fonctionner. Tous ces facteurs ont fait d’Haïti une bombe à retardement pour le choléra. Une bombe qui vient d’exploser. »

Cette recrudescence du choléra survient dans un contexte d’agitation sociale et de violence dans le pays, ce qui restreint ou retarde la prestation des services de base, notamment au niveau des hôpitaux et des installations d’approvisionnement en eau. En conséquence, 17 des 22 structures sanitaires principales risquent de fermer en raison du manque de carburant. 50 000 enfants et nouveau-nés pourraient ne pas recevoir de soins médicaux dans les semaines à venir. Et 7 000 victimes de violences sexuelles pourraient ne pas être soignées d’ici la fin de l’année. En outre, les trois quarts des grands hôpitaux d’Haïti ne sont pas en mesure de fournir des services réguliers en raison de la crise du carburant, de l’insécurité et des pillages. 

Les enfants et les familles dans le besoin sont également empêchés d’accéder aux approvisionnements humanitaires en raison de la violence. Les fournitures expédiées au port de Port-au-Prince ne sont pas distribuées dans le pays car le port est contrôlé par des groupes armés. L’accès aux zones où des cas de choléra ont été confirmés ou sont suspectés reste difficile en raison de l’insécurité, tandis que la crise du carburant complique encore la riposte à la résurgence du choléra. 

Selon les dernières données disponibles sur la malnutrition à Cité Soleil – commune ayant enregistré le premier cas de choléra dans le pays – un enfant sur cinq âgé de moins de cinq ans souffre de malnutrition aiguë sévère ou modérée. En raison de la pénurie de services de base à Cité Soleil, de nombreux enfants risquent de mourir de cette résurgence du choléra. 

L’UNICEF a mis en place un stock d’urgence pour aider le gouvernement d’Haïti à répondre à la résurgence du choléra :

  • 755 000 comprimés de purification d’eau pour 15 000 personnes pendant 15 jours,
  • 28 230 barres de savon pour 14 000 personnes pendant un mois,
  • 20 réservoirs de 10 m3, 10 réservoirs de 5 m3 et 30 citernes déjà à la disposition de l’agence nationale de l’eau et de l’assainissement d’Haïti (DINEPA). 

Une commande de 80 barils de chlore de 45 kg – soit un total de 3 600 kg – a été passée pour aider la DINEPA à chlorer l’eau à Port-au-Prince, à désinfecter les foyers touchés et à approvisionner les centres de santé dans les zones affectées.

« Le choléra peut facilement se propager comme une traînée de poudre dans tout Haïti si, en raison de l’insécurité, la population continue à n’avoir aucun accès – ou un accès limité – aux services de base en matière de santé, d’eau et d’hygiène », explique M. Maes. « Pour réduire les risques d’une épidémie majeure, notre préoccupation la plus urgente n’est pas seulement d’acheter et de livrer de l’eau potable, du chlore et du savon, mais de trouver des moyens d’atteindre les familles les plus pauvres dans les zones contrôlées par les gangs. »

La réponse humanitaire de l’UNICEF en Haïti reste gravement sous-financée. À ce jour, seuls 20,2 % des fonds nécessaires ont été reçus pour permettre à deux millions de personnes d’avoir accès à l’eau potable, l’une des principales mesures visant à protéger les enfants contre les maladies mortelles d’origine hydrique et à prévenir la malnutrition.