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Au centre de santé de Dolow, en Somalie, le 3 février 2022, un soignant mesure le périmètre brachial d'un enfant pour évaluer les signes de malnutrition. ©UNICEF/UN0591135/Taxta
Au centre de santé de Dolow, en Somalie, le 3 février 2022, un soignant mesure le périmètre brachial d'un enfant pour évaluer les signes de malnutrition. ©UNICEF/UN0591135/Taxta

L'insécurité alimentaire ne cesse d'augmenter

Les chocs économiques sont de plus en plus souvent à la source des crises alimentaires ; la guerre en Ukraine a contribué à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë.

Rome/Bruxelles/New York/Washington D.C, le 3 mai 2023 – Le nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et nécessitant une aide alimentaire, nutritionnelle et des moyens de subsistance a augmenté pour la quatrième année consécutive en 2022, avec plus d’un quart de milliard de personnes confrontées à la malnutrition aiguë et des habitants de sept pays au bord de la famine, selon le dernier Rapport mondial sur les crises alimentaires (Global Report on Food Crises).

Ce rapport annuel, produit par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN), a été lancé aujourd’hui par le Réseau mondial contre les crises alimentaires (Global Network Against Food Crises) une alliance internationale regroupant les Nations unies, l’Union européenne, des agences gouvernementales et non gouvernementales, qui s’efforcent de lutter ensemble contre les crises alimentaires.

Des niveaux extrêmes de faim

Le rapport indique qu’environ 258 millions de personnes dans 58 pays et territoires seront confrontées à une insécurité alimentaire grave à un niveau de crise ou pire (phase 3-5 de l’IPC/CH) en 2022, contre 193 millions de personnes dans 53 pays et territoires en 2021. Il s’agit du chiffre le plus élevé depuis la création du rapport il y a sept ans. Toutefois, cette croissance résulte en grande partie d’une augmentation de la population analysée. En 2022, la gravité de l’insécurité alimentaire aiguë est passée à 22,7%, contre 21,3% en 2021 et reste beaucoup trop élevée. Elle souligne la tendance à la détérioration de l’insécurité alimentaire aiguë dans le monde.

« Plus d’un quart de milliard de personnes sont aujourd’hui confrontées à des niveaux extrêmes de faim, et certaines sont au bord de la famine. C’est inadmissible », a écrit le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, dans l’avant-propos du rapport. « Cette septième édition du Rapport mondial sur les crises alimentaires est un réquisitoire implacable contre l’incapacité de l’humanité à progresser vers l’Objectif de développement durable n°2, à savoir mettre fin à la faim et parvenir à la sécurité alimentaire et à une meilleure nutrition pour tous. »

Selon le rapport, plus de 40 % de la population en phase 3 ou supérieure de l’IPC/CH réside dans cinq pays seulement : l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, l’Éthiopie, certaines parties du Nigeria (21 États et le Territoire de la capitale fédérale – FCT) et le Yémen.

Les habitants de sept pays ont été confrontés à la famine et au dénuement, ou à des niveaux catastrophiques de faim aiguë (phase 5 de l’IPC/CH) à un moment ou à un autre de l’année 2022. Plus de la moitié de ces personnes se trouvaient en Somalie (57 %), tandis que ces circonstances extrêmes se sont également produites en Afghanistan, au Burkina Faso, en Haïti (pour la première fois dans l’histoire du pays), au Nigéria, au Soudan du Sud et au Yémen.

Environ 35 millions de personnes ont souffert de faim aiguë (phase 4 de l’IPC/CH) dans 39 pays, dont plus de la moitié dans quatre pays seulement : l’Afghanistan, la République démocratique du Congo, le Soudan et le Yémen.

En outre, dans 30 des 42 principaux foyers de crise alimentaire analysés dans le rapport, plus de 35 millions d’enfants de moins de cinq ans souffraient d’émaciation ou de malnutrition aiguë, dont 9,2 millions de malnutrition aiugë sévère, la forme de dénutrition la plus dangereuse et l’une des principales causes de l’augmentation de la mortalité infantile.

Si les conflits et les phénomènes météorologiques exceptionnels continuent d’être à l’origine de l’insécurité alimentaire et de la malnutrition, les retombées économiques de la pandémie СOVID-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine sont également devenues des facteurs importants de la faim, en particulier dans les pays les plus pauvres du monde, principalement en raison de leur forte dépendance à l’égard des importations de denrées alimentaires et de produits agricoles et de leur vulnérabilité aux chocs mondiaux des prix des denrées alimentaires.

Principaux facteurs

Les chocs économiques ont dépassé les conflits en tant que principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë et de malnutrition dans plusieurs crises alimentaires majeures. Les chocs économiques mondiaux cumulés, y compris la flambée des prix des denrées alimentaires et les graves perturbations des marchés, compromettent la résilience des pays et leur capacité à répondre aux chocs alimentaires.

Les conclusions du rapport confirment que la guerre en Ukraine a eu un impact négatif sur la sécurité alimentaire mondiale en raison des contributions majeures de l’Ukraine et de la Russie à la production et au commerce mondiaux de carburant, d’intrants agricoles et de produits alimentaires essentiels, en particulier le blé, le maïs et l’huile de tournesol. La guerre en Ukraine a perturbé la production agricole et le commerce dans la région de la mer Noire, provoquant un pic sans précédent des prix alimentaires internationaux au premier semestre 2022. Bien que les prix des denrées alimentaires aient baissé depuis, notamment grâce à l’initiative sur les céréales de la mer Noire et aux voies de solidarité de l’Union européenne, la guerre continue d’affecter indirectement la sécurité alimentaire, en particulier dans les pays à faible revenu qui dépendent des importations de denrées alimentaires et dont la fragile résilience économique a déjà été mise à mal par la pandémie de COVID-19.

Répartition des principaux facteurs

Les chocs économiques (y compris les impacts socio-économiques du COVID-19 et les répercussions de la guerre en Ukraine) sont devenus le principal facteur dans 27 pays avec 83,9 millions de personnes en phase 3 ou supérieure de l’IPC/CH ou équivalent – contre 30,2 millions de personnes dans 21 pays en 2021. La résilience économique des pays pauvres a considérablement diminué au cours des trois dernières années, et ces pays sont désormais confrontés à des périodes de rétablissement plus longues et à une moins grande capacité à faire face aux chocs futurs.

Les conflits et l’insécurité ont été le facteur le plus important dans 19 pays/territoires, où 117 millions de personnes se trouvaient en phase 3 ou supérieure de l’IPC/CH ou en situation équivalente. En 2021, les conflits étaient considérés comme le principal facteur dans 24 pays/territoires, avec 139 millions de personnes dans ces phases d’insécurité alimentaire aiguë. Cette estimation inférieure s’explique par le fait que les chocs économiques ont dépassé les conflits en tant que principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë dans trois pays encore touchés par des crises prolongées : l’Afghanistan, le Soudan du Sud et la République arabe syrienne.

Les phénomènes météorologiques/climatiques extrêmes ont été le principal facteur d’insécurité alimentaire aiguë dans 12 pays, où 56,8 millions de personnes se trouvaient en phase 3 ou supérieure de l’IPC/CH ou équivalent, soit plus du double du nombre de personnes (23,5 millions) dans huit pays en 2021. Ces phénomènes extrêmes comprenaient une sécheresse prolongée dans la Corne de l’Afrique, des inondations dévastatrices au Pakistan et des tempêtes tropicales, des cyclones et une sécheresse en Afrique australe.

Changement de paradigme

La communauté internationale a appelé à un changement de paradigme en faveur d’une meilleure prévention, anticipation et ciblage pour s’attaquer aux causes fondamentales des crises alimentaires, plutôt que de répondre à leurs impacts lorsqu’elles se produisent. Cela nécessite des approches innovantes et des efforts mieux coordonnés de la part des organisations internationales, des gouvernements, du secteur privé, des organisations régionales, de la société civile et des communautés.

Les activités devraient se concentrer sur une aide humanitaire plus performante, y compris des approches novatrices telles que des actions d’anticipation et des filets de sécurité réagissant aux chocs. Du point de vue du développement, il est de la plus haute importance d’augmenter les investissements essentiels pour s’attaquer aux causes profondes des crises alimentaires et de la malnutrition infantile. Cela implique de rendre les systèmes agroalimentaires plus durables et plus inclusifs, notamment par l’utilisation de solutions basées sur la nature, un accès inclusif à la nourriture et une meilleure atténuation des risques. Il est également nécessaire d’augmenter les investissements dans la prévention, la détection précoce et le traitement de l’émaciation chez l’enfant.

« Cette crise exige un changement fondamental et systémique. Ce rapport montre clairement que des progrès sont possibles. Nous disposons des données et du savoir-faire nécessaires pour construire un monde plus résilient, plus inclusif et plus durable, où la faim n’a pas sa place – notamment grâce à des systèmes alimentaires plus solides et à des investissements massifs dans la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition pour tous, quel que soit l’endroit où ils vivent », a écrit le secrétaire général des Nations unies dans l’avant-propos.

La publication du rapport a été accompagnée d’un communiqué du Global Report on Food Crises.

Perspectives d’avenir

Les conflits, les chocs économiques nationaux et mondiaux et les phénomènes météorologiques extrêmes continuent d’être de plus en plus imbriqués, se nourrissant les uns les autres et créant des effets négatifs en spirale sur l’insécurité alimentaire aiguë et la nutrition. Et rien n’indique que ces facteurs s’atténueront en 2023 : le changement climatique devrait aggraver les phénomènes météorologiques extrêmes, les économies mondiales et nationales sont confrontées à de sombres perspectives, tandis que les conflits et l’insécurité risquent de persister.

Selon les projections pour 2023 disponibles pour 38 des 58 pays/territoires en mars 2023, jusqu’à 153 millions de personnes (soit 18 % de la population analysée) seront en phase 3 de l’IPC/CH ou plus. En outre, environ 310 000 personnes devraient se trouver en phase 5 de l’IPC/CH dans six pays : le Burkina Faso, Haïti, le Mali, certaines parties du Nigeria (26 États et le FCT), la Somalie et le Soudan du Sud, dont près des trois quarts en Somalie.

Note aux rédactions :

On parle d’insécurité alimentaire aiguë lorsque l’incapacité d’une personne à consommer une nourriture adéquate met sa vie ou ses moyens de subsistance en danger immédiat. Elle s’appuie sur des mesures internationalement reconnues de la faim aiguë, telles que la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC) et le Cadre Harmonisé (CH). Il ne s’agit pas de la même notion que celle de faim chronique, telle qu’elle est décrite chaque année dans le rapport annuel des Nations unies sur l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde (SOFI). On parle de faim chronique lorsqu’une personne n’est pas en mesure de consommer suffisamment de nourriture sur une période prolongée pour maintenir un mode de vie normal et actif.

À propos du réseau mondial et du rapport mondial

Fondé en 2016, le Réseau mondial contre les crises alimentaires réunit l’Union européenne, la FAO, l’UNICEF, les États-Unis d’Amérique, le PAM et la Banque mondiale dans un partenariat unique visant à améliorer l’analyse, les preuves et le consensus sur la prévalence et la gravité des crises alimentaires ; à améliorer les efforts collectifs pour prévenir et répondre à ces crises ; et à améliorer la compréhension des causes sous-jacentes et des liens entre les crises alimentaires et d’autres chocs au-delà de l’alimentation.

Le Rapport mondial sur les crises alimentaires est la publication principale du Réseau mondial et est produit par le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (Food Security Information Network). Depuis 2016, le rapport dresse un tableau mondial complet de l’échelle et de l’ampleur des crises alimentaires en compilant les principales analyses mondiales, régionales et nationales de la sécurité alimentaire par le biais d’un processus transparent et consensuel impliquant 16 partenaires internationaux de l’humanitaire et du développement, et visant à informer et à promouvoir des actions humanitaires opportunes, rentables et fondées sur les besoins, ainsi que des actions de renforcement de la résilience.

Accéder au rapport en anglais ici.