Dans les rues de l’enclave palestinienne, dans les abris de fortune et même dans les rares hôpitaux encore fonctionnels, des enfants meurent de faim. Ils ont le visage émacié, le regard vide, et la peau sur les os. Les images sont insoutenables, mais réelles. Les bébés n’ont même plus la force de pleurer.
21 mois après le début de la guerre, Gaza crie famine.
Depuis le mois de mars, l’enclave est asphyxiée. Plus rien ne rentre, pas de nourriture, ni d’eau potable, ni de médicaments. Les quelques cuisines et boulangeries qui permettaient aux habitants d’avoir encore à manger se sont arrêtées car il n’y a plus rien à distribuer. Les étals des marchés sont vides, et les rares produits disponibles sont hors de prix. C’est aujourd’hui une réalité : Gaza est en situation de famine.
Une population affamée
Pour nourrir ses enfants, Hanadi récupère des bouts de pains secs dans une poubelle.
“ J’essaye de récupérer les morceaux les moins moisis afin de les tremper dans du thé et nourrir mes enfants. Je n’aurais jamais pensé que ça arriverait un jour, mais nous y sommes. ”
La famine, Hanadi, comme tant de parents, en souffre, mais plus encore pour ses enfants. Ne pas pouvoir les nourrir c’est faillir à sa mission première de maman. « Les œufs sont trop chers et je n’ai pas les moyens d’acheter du lait pour mon bébé et ses frères », poursuit-elle. En quelques semaines, son fils a perdu 1,5 kg.
L’histoire est tragique, mais malheureusement, elle est commune à Gaza.
Des chiffres alarmants
Depuis le début du conflit en octobre 2023, les taux de malnutrition ont explosé. En avril 2024, le Cadre Intégré de Classification de la sécurité alimentaire (IPC) estimait déjà que la situation était inquiétante. Aujourd’hui, elle est dramatique. Le dernier rapport est lui aussi sans appel : le risque de famine est confirmé. On peut aujourd’hui affirmer que l’ensemble de la population de la Bande de Gaza est en situation d’insécurité alimentaire aigüe, et que 470 000 personnes risquent de mourir des conséquences de la famine.
Depuis avril dernier, le nombre d’enfants morts de malnutrition est passé de 52 à 80, soit une augmentation vertigineuse de 54 % en moins de trois mois.
“Ces décès sont inadmissibles et auraient pu être évités.”
L’UNICEF et le PAM ne cessent d’alerter
Depuis plus d’un an, l’IPC et les agences des Nations unies, dont l’UNICEF, ne cessent d’alerter la communauté internationale sur le risque de famine à Gaza. En avril dernier, le Programme alimentaire mondial (PAM) déclarait avoir épuisé ses dernières réserves.
En juin, le nombre d’enfants pris en charge contre la malnutrition atteignait son plus haut niveau depuis le début du conflit, avec 6 500 enfants admis. Pourtant, le mois de juillet affiche déjà des chiffres plus élevés, avec 5 000 enfants admis en seulement deux semaines.
“L’UNICEF et ses partenaires restent dans la bande de Gaza pour dépister et traiter les enfants souffrant de malnutrition, mais pour pouvoir inverser la situation catastrophique à laquelle nous sommes confrontés, un flux soutenu et planifié d’aide humanitaire et commerciale est nécessaire de toute urgence.”

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